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Sujet : Les mouvements sociaux peuvent-ils fonctionner comme des forces de démocratisation ?

Publié le 24/11/2023

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« Devoir final de questions contemporaines en théorie politique Sujet : Les mouvements sociaux peuvent-ils fonctionner comme des forces de démocratisation ? La mobilisation actuelle en France contre la réforme des retraites traduit d’un mécontentement d’une grande partie des citoyens français ainsi que d’un désaccord entre la population française et la politique menée par le gouvernement sur un sujet précis.

Cette mobilisation prend la forme de grèves, de manifestations ou encore de blocus, elle appartient au champ des mouvements sociaux.

Un mouvement social renvoie à une mobilisation collective, publique et revendicative qui s’adresse à des interlocuteurs extérieurs pour leur demander une transformation de leur action.

Ces interlocuteurs sont multiples ( Etats, pouvoirs publics, dirigeants d’entreprise).

Par ailleurs, les mouvements sociaux ont un double objectif.

Ils visent à la fois à identifier et combattre des formes d’injustice ou d’oppression spécifiques qui ne sont pas encore reconnues comme telles dans le débat public et dans le même temps, ils ont pour but de renouveler les pratiques politiques.

Ces derniers s’expriment sous différentes formes que ce soit les grèves, les manifestations ou encore les pétitions.

Ils s’appuient sur ce que C.

Tilly appelle le répertoire d’action collective afin de sélectionner le mode d’action qui sera le plus efficace pour maximiser les chances de réussite du mouvement. Les mouvement sociaux apparaissent donc comme une force mais laquelle ? Il semble que ces derniers s’imposent comme une forme de contrepouvoir plus ou moins importante qui vise à contraindre les interlocuteurs auxquels ils s’opposent à les écouter et à répondre à leurs revendications ( salaires, emplois, améliorations des conditions de travail etc) ou bien à renoncer à leur projet économique, politique ou social.

Cette forme de contrepouvoir tente finalement d’agir comme une force de démocratisation puisqu’elle essaye de rendre un environnement démocratique.

Autrement dit, elle tente d’établir un environnement qui prend en compte l’avis ou les aspirations de l’ensemble des acteurs qui constituent la société au sens large ( Etat, la nation ou une collectivité locale ou territoriale et même une entreprise).

Ainsi, le pouvoir n’est pas réduit dans les seules mains d’une portion dominante de cette société ( le gouvernement, les élus territoriaux locaux majoritaires ou même la direction d’une entreprise).

L’existence de ces mobilisation pose plusieurs questions notamment celle de la « légitimité » d’une démocratie.

En effet, dans une démocratie idéale il ne devrait pas y avoir besoin de mouvements sociaux.

Si on suppose que le pouvoir appartient au peuple alors l’Etat, les élus ou les directions d’entreprises doivent considérer les revendications des citoyens sans devoir passer par une forme de mobilisation.

Toutefois, on observe que dans nos modèles de démocraties européennes des mouvements sociaux voient le jour pour faire valoir leurs revendications.

On remarque donc que dans certains modèles démocratiques la mobilisation est nécessaire pour que le peuple se fasse entendre, il y a besoin de construire un rapport de force pour faire entendre la voix du plus grand nombre.

Ainsi, on se demandera si lorsqu’un soulèvement populaire est nécessaire pour forcer la société à prendre en compte l’opposition au pouvoir ou les revendications sommes-nous vraiment dans un système démocratique.

Après avoir vu en quoi l’existence de mouvements sociaux n’est pas contraire à la démocratie nous verrons en quoi ces derniers remettent tout de même en question le modèle politique démocratique. Tout d’abord, étudions en quoi l’existence de mouvements sociaux n’est pas opposé à la démocratie.

En premier lieu, d’un point de vue politique les institutions qui exercent le pouvoir ou qui légifèrent sont issues du résultat de votes, elles sont élues lors d’élections sur la base d’un programme.

On considère donc que le peuple élit le programme qui lui semble le plus juste et adéquat.

Toutefois, dans le système des démocraties occidentales en cas de mécontentement il existe le droit de manifester son opposition au pouvoir au cours de son mandat par différents moyens ( grèves, manifestations, rassemblements, pétitions).

De plus, les contrepouvoirs sont autorisés à s’organiser sous des formes diverses ( les syndicats ou les associations), mieux les pouvoirs politiques à tous les niveaux reconnaissent ces formes de contrepouvoirs puisqu’il y a des formes de concertations, d’écoute avant chaque de prise de décision législatives.

A titre d’exemple, sur la question du droit de la fin de vie en France. Cette question fait l’objet de revendications de la part des parties civiles, des associations comme l’association pour le droit à mourir dans la dignité, depuis plusieurs années dans le but de faciliter la fin de vie des personnes ce qui pose la question de la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie en France.

Pour répondre à ces revendications le président E. Macron a organisé une convention citoyenne sur la fin de vie qui réunit 184 français bénévoles tirés au sort.

Ces derniers ont rendu leurs conclusions au début du mois d’avril en se déclarant favorable au suicide assisté et à l’euthanasie sous certaines conditions.

A ces conclusions le président a répond qu’il souhaite qu’un projet de loi soit établi sur la fin de vie d’ici l’été 2023 sur la base du rapport de cette convention.

On voit au travers de cette exemple que la mobilisation sociale de différents acteur autour d’un sujet a permis la prise en compte de leurs revendications par les pouvoirs publics dans une logique démocratique.

Au niveau de l’entreprise on peut dire qu’il y a une forme de démocratie puisque la loi impose au patronat la reconnaissance du syndicat et il y a organisation d’élections pour les représentants des salariés et des rencontres régulières dans lesquelles si les représentants des salariés n’ont pas de pouvoir décisionnaire ni de voix délibérative ils ont quand même des voix consultatives sur les différents projets de l’entreprises au travers des comités économiques et sociaux.

Le droit de grève existe ce qui veut dire qu’il y a possibilité de peser sur les décisions patronales ou de porter les revendications par la grève donc par le blocage de la production.

Enfin, l’existence de mouvements sociaux ne traduit pas toujours d’un mécontentement, elle permet comme nous l’avons dit dans l’introduction de faire émerger de nouvelles problématiques dans le débat public.

On peut penser au virus du sida qui apparaît dans les années 80 avec un forte stigmatisation des personnes atteintes de cette maladie ( les toxicomanes ou les homosexuels). Ce sont finalement les mouvements sociaux portés dans un premier temps par des associations qui ont fait entrer la problématique du sida dans le débat public dès le début des années 80 aux Etats Unis en interpellant les pouvoirs publics, les chercheurs, les entreprises pharmaceutiques etc pour favoriser la prise en considération et la recherche en faveur de cette maladie qu’on tentait.... »

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