Suisse (1982-1983)

« Suisse (1982-1983) La Suisse possède le PNB par habitant le plus élevé du monde (si l'on excepte les petits États pétroliers du Golfe) et le chômage y est quasi inexistant.

Les premiers signes d'alerte sont néanmoins apparus en 1982.

Cette prospérité exemplaire d'un modeste État montagnard et continental, médiocrement doté en ressources naturelles, ne s'explique que par le rôle international de la Suisse. Neutre depuis 1815, elle a servi de refuge à des capitaux considérables, déposés dans ses nombreuses banques, transitant par ses bourses des valeurs (dont celle de Zurich, première place financière), investis dans l'industrie et le secteur tertiaire.

De très grosses firmes y sont nées et y ont conservé leur siège, principalement dans l'agro-alimentaire (Nestlé), les produits pharmaceutiques (Ciba-Geigy, Sandoz) et la métallurgie de transformation (Brown-Bovery), branche la plus importante aujourd'hui. L'horlogerie, qui exporte 95% de sa production, a été la plus touchée par la crise.

La plupart des autres branches industrielles ont stagné ou régressé depuis 1981, le tourisme a lui aussi été touché en 1982, du moins en ce qui concerne les visiteurs étrangers (les deux-tiers de la clientèle).

L'économie suisse garde cependant une situation enviable en regard des autres pays européens.

Sur le plan de l'emploi, la récession a surtout affecté les travailleurs immigrés (et frontaliers), venus en grand nombre au temps de l'expansion économique, mais en butte à des réactions xénophobes émanant d'une partie de la population suisse.

D'autres controverses agitent ce pays riche et si stable du point de vue politique: citons entre autres la place des jeunes dans la cité, le rôle respectif des cantons et du pouvoir fédéral, et le comportement international des banques et des grandes sociétés suisses.... »