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Suez, crise de

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

Suez, crise de, conflit armé qui a opposé, du 29 octobre au 6 novembre 1956, la Grande-Bretagne, la France et Israël à l’Égypte, après la nationalisation, en juillet 1956, de la Compagnie franco-britannique du canal de Suez, par le président égyptien Gamal Abdel Nasser.

Les opérations ont été stoppées par crainte d’une intervention des États-Unis et de l’URSS ; la crise a démontré l’affaiblissement de la France et de la Grande-Bretagne qui n’étaient plus que des puissances moyennes, désormais incapables de présider aux destinées du monde.

2   LA NATIONALISATION DU CANAL DE SUEZ

Jusqu’en 1956, la Grande-Bretagne était le principal actionnaire de la Compagnie du canal de Suez ; elle y exerçait un contrôle absolu, la défense du canal étant assurée par des troupes britanniques. Aussi, lorsque Nasser obtient, en juin, l’évacuation de ces troupes, puis annonce, un mois plus tard, la nationalisation du canal (afin de collecter des fonds pour la construction du grand barrage d’Assouan), le cabinet britannique réagit vivement : le Premier ministre, Anthony Eden, craint que le ravitaillement de son pays en pétrole provenant du golfe Arabo-Persique ne soit menacé — tout comme le commerce britannique avec l’Extrême-Orient, qui transite par le canal. Les chefs d’état-major reçoivent donc l’ordre de préparer une expédition militaire en Égypte, dans le but de renverser Nasser. La France, dirigée alors par un gouvernement de centre-gauche avec à sa tête Guy Mollet, irritée par le soutien de l’Égypte au Front de libération nationale (FLN) algérien, accepte de se joindre à la Grande-Bretagne, car elle souhaite elle aussi renverser Nasser.

Eden cherche un soutien américain, mais le président des États-Unis, Dwight Eisenhower, refuse de se joindre à l’action franco-britannique et met à profit le délai nécessaire à la préparation de l’opération militaire pour tenter de convaincre les protagonistes de parvenir à un règlement pacifique du conflit, mais en vain.

3   L’OPÉRATION DE LA GRANDE-BRETAGNE, LA FRANCE ET ISRAËL

Déterminés à agir contre l’Égypte, les Britanniques et les Français s’entendent avec Israël, qui a alors des conflits frontaliers avec l’Égypte ; une réunion secrète des ministres des trois pays se déroule à Sèvres, les 22 et 23 octobre 1956, pour établir précisément le déroulement de l’action militaire contre Nasser. Israël doit lancer une attaque contre l’Égypte ; la France et le Royaume-Uni doivent ensuite riposter, prétextant que cette attaque menace la zone du canal.

Tout se passe comme prévu : le 29 octobre, l’armée israélienne attaque les positions égyptiennes dans la péninsule du Sinaï. Le lendemain, la Grande-Bretagne et la France lancent un ultimatum aux dirigeants israélien et égyptien, leur demandant de cesser le feu et de se retirer à 16 km du canal dans les douze heures, afin de permettre l’occupation de la zone par les forces franco-britanniques. Les Égyptiens ayant rejeté cet ultimatum, l’aviation britannique bombarde les aérodromes égyptiens et les troupes franco-britanniques font débarquer parachutistes et forces amphibies sur Port-Saïd et Port-Fouad, qui sont rapidement occupés.

4   L’INTERVENTION DES DEUX « SUPER GRANDS «

L’opinion internationale est très choquée, et l’URSS menace d’intervenir aux côtés de l’Égypte. Eisenhower, particulièrement indigné, propose une résolution votée à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations unies ; cette résolution exige un cessez-le-feu et le retrait immédiat des troupes étrangères d’Égypte, supervisé par une force d’urgence des Nations unies.

La Grande-Bretagne subit alors une crise financière sévère, aggravée par une pénurie de pétrole (l’Égypte ayant bloqué le canal pendant les combats) ; les États-Unis refusent de lui apporter un soutien (financier ou pétrolier) tant que ses troupes n’auront pas quitté l’Égypte. Redoutant la banqueroute, les Britanniques (avec l’accord peu enthousiaste des Français) acceptent un cessez-le-feu le 6 novembre, Israël ayant arrêté les combats la veille. Les forces anglo-françaises se retirent d’Égypte au début du mois de décembre.

La crise de Suez a constitué un revers humiliant pour la Grande-Bretagne et la France, réduites à un rôle de puissances de second ordre, obligées de céder face aux injonctions des deux « super grands «.

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