Sud-Yémen

« 1 / 2 3 juillet 1968 Série D-36 Fiche No 2475 Sud-Yémen 1.

Le 30 novembre 1967, après huit jours de négociations à Genève entre les délégués britanniques et les chefs du Front national de libération (FNL), naissait la République populaire du Sud-Yémen qui remplace la Fédération d'Arable du Sud.

Ce changement de nom signale l'indépendance du nouvel Etat et proclame sa volonté de rapprochement avec la République du Yémen ainsi que l'étroite parenté des deux populations.

2.

En 1839, la Grande-Bretagne occupe Aden.

Plus tard, pour assurer la sécurité d'Aden et sa subsistance, elle conclut trente et un ..

traités de protection et consul­ tation ,.

avec les sultans, émirs et cheiks de l'intérieur.

Ainsi est formé le protectorat d'Aden (divisé en protectorats occidental et oriental) qui s'étend sur 290000 kilomètres carrés.

3.

Ce protectorat souffre de façon permanente des Incursions yéménites.

Un premier traité entre la Grande-Bretagne et le royaume du Yémen est signé en 1934.

Il est repris dans un accord de modus vivendi en 1951.

Dans un climat de tensior.

et d'écla­ tements de bombes, la " Fédération des émirats arabes du Sud ..

est proclamée le 11 février 1959.

Elle devient la Fédération d'Arabie du Sud comprenant dix-sept Etats.

Aden, ancienne colonie de la Couronne, s'unit à la Fédération en juin 1963.

4.

La frontière entre le Yémen et la Fédération d'Arabie du Sud n'est pas réellement fixée et les Yéménites continuent de considérer toujours ces territoires comme des régions « occupées "· La révolution de 1962 au Yémen rend plus difficile encore la position britannique.

D'autre part, la révolte nationaliste à Aden (ville que la Grande­ Bretagne veut conserver après avoir promis l'indépendance à la Fédération) contraint Londres à céder.

L'abandon d'Aden a marqué un tournant de la politique britannique à l'Est de Suez.

5.

La République populaire du Sud-Yémen compte environ 1 300 000 habitants dont plus de 250 000 vivent à Aden.

En dehors d'Aden, cette population est entièrement arabe et en majeure partie tribale.

A Aden même, il y a près de 100 ouo citoyens yéménites.

Le pays, montagneux à l'exception d'une étroite bande côtière, est aride.

L'agriculture, à part le coton introduit grâce à l'irrigation, est essentiellement de subsistance.

En dehors d'Aden, l'industrie est à peu près inexistante et les commu­ nications sont très primitives.

6.

Les ressources principales de la Fédération provenaient de la raffinerie de pétrole d'Aden (dont la production a souffert de la fermeture du Canal de Suez) et des dépenses des divers services de la base britannique (30% du revenu national brut).

Aussi la République populaire du Sud-Yémen ne peut-elle vivre sans aide extérieure.

Elle espérait avant l'indépendance une alde britannique de 100 millions de livres sterling.

Enfin, au début de mai 1968, les pourparlers ont échoué, la Grande-Bretagne ne proposant plus que 1 800 000 livres pour les dix mois suivants.

Le gouvernement du Sud-Yémen a besoin d'au moins 20 millions de livres par an pour payer ses fonctionnaires, son armée et sa police. 2 / 2. »