sport.

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sport. n.m. (mot anglais emprunté à l'ancien français desport, qui signifie « jeu »,
« distraction »), ensemble des exercices physiques qui, pratiqués comme loisir ou en vue de
la compétition de haut niveau, ont pour objet de développer les qualités physiques de
l'individu et exigent de lui un effort particulier. Les règles de chaque sport sont définies par une
fédération internationale.

Les sports anciens.
La plupart des jeux et sports pratiqués de nos jours sont d'invention ou de codification
récente. Certains d'entre eux, comme le basket-ball, sont de pures créations, tandis que
d'autres sont issus de pratiques remontant parfois à l'Antiquité. Hormis la démarche
originale de quelques puristes perpétuant les règles originelles, les sports anciens ont
quasiment disparu. Leur apport au sport moderne mérite cependant d'être rappelé. Les
jeux de balle, en particulier, sont très anciens. Le geste qui consiste à frapper un caillou ou
tout autre objet à l'aide d'un bâton a engendré à travers le monde de nombreux jeux dont
le principe se retrouve aujourd'hui dans le golf et le hockey, notamment. Hoksha des
Egyptiens, jeu de mail des Français, kolf des Hollandais, holani des Turcs, chavgonbozi
d'Asie centrale ou cheuca des Argentins, toutes ces pratiques avaient en commun
l'utilisation d'une canne ou d'une crosse, et d'une balle.
Les jeux de balle se retrouvent aussi sous de nombreuses formes dans l'histoire des
peuples. Les Grecs pratiquaient l'uranie, la phéninde (qualifiée par certains d'ancêtre du
rugby), l'épiscyre et l'aporrhaxis. Les Romains n'étaient pas en reste avec la pila paganica
des paysans, la pila trigonalis , qui s'est perpétuée chez Rabelais dans le jeu de pile trigone
(balle à trois), le follis et l'harpastum, lui aussi considéré comme un ancêtre possible du
rugby.
En France, la soule a repris les principes de ces jeux, consistant à porter une balle à un
endroit désigné à l'avance, malgré la présence d'une équipe adverse. Jeu pratiqué avec une
boule en bois ou une balle garnie de son, la soule se développa au XIIe siècle, à l'occasion
de fêtes qui donnaient lieu parfois à un affrontement violent entre villages entiers. Plus
pacifique, le jeu de paume, qui consistait, étymologiquement, à frapper une balle avec la
main ouverte en direction d'un mur, existait chez les Grecs avec la sphéristike, et aussi en
Orient. Le jeu de paume français, prisé des rois et des ecclésiastiques, a donné naissance
au tennis (de l'ancien français tenez), qui en a également conservé la trace dans sa
manière de comptabiliser les points.
Dans un tout autre ordre d'idées, enfin, il convient de mentionner au chapitre des
sports anciens de nombreuses disciplines aujourd'hui disparues, mais qui furent cependant
au programme des premiers jeux Olympiques de l'ère moderne. Citons le saut en longueur
équestre, le 200 m nage avec obstacles, le tir aux pigeons vivants, le jeu de la crosse, et,
en athlétisme, le disque à l'antique, le lancer de javelot des deux mains, le jet de pierre, le
triple saut sans élan.

Sport professionnel et sport amateur.
Un certain nombre de sports sont pratiqués par des professionnels et attirent un nombreux
public (baseball, boxe, cyclisme, football, hockey, tennis, notamment). Les sports
amateurs sont en principe pratiqués uniquement par des personnes qui ne reçoivent
aucune rémunération. Les modifications successives que leurs règles ont subies ont
cependant incité les responsables olympiques, depuis 1988, à ouvrir leurs épreuves aux
représentants des sports professionnels. Il est en effet difficile de distinguer ce qui
différencie encore le professionnel de l'amateur « sponsorisé », qui touche des subsides
d'une grande marque. Dans les pays socialistes, il n'y a pas, théoriquement, de sport
professionnel, mais les amateurs bénéficient d'un soutien financier considérable de la part
de l'État. Peut-être est-il plus conforme à la réalité des pratiques de distinguer désormais le
sport de compétition et le sport de loisir. En France, l'ordonnance du 28 août 1945 confie
au gouvernement (ministère de la Jeunesse et des Sports) la responsabilité de
l'organisation du sport. Celle-ci est déléguée aux fédérations des différentes disciplines,
coiffées par un Comité national olympique et sportif français (CNOSF), créé en 1971.

Le sport, phénomène de société.
S'il existe en France près de treize millions de licenciés, plus de vingt-six millions de

personnes pratiquent un sport de loisir à un niveau variable suivant leur temps disponible et
leurs aptitudes physiques. Ce phénomène de société, qui s'est amorcé à la fin du
XIXe siècle, d'abord dans la bourgeoisie, puis dans l'ensemble des couches sociales, revêt
désormais une très grande ampleur. C'est ainsi que les sports d'hiver se sont
considérablement développés depuis les années soixante-dix, les techniques modernes
(patinoires artificielles, téléphériques d'altitude) permettant de les pratiquer en toute
saison. Le sport de haut niveau, dont les grandes manifestations sont retransmises par les
télévisions, a joué un grand rôle dans cette nouvelle popularité du sport ; la Coupe du
monde de football et les jeux Olympiques d'été sont les deux événements sportifs les plus
médiatisés.
L'éthique du sport implique, outre le respect des règles techniques, un état d'esprit qui
refuse la fraude, la violence et le dopage ; ceux-ci sont punis par des sanctions pouvant
aller de la suspension pour un match à la rétrogradation ou à la radiation à vie pour la
pratique de haut niveau. Le sport apparaît donc aussi comme une école de respect et de
loyauté, valeurs auxquelles Pierre de Coubertin voulait faire honneur lorsqu'il lança l'idée, à
la fin du XIX e siècle, de jeux Olympiques modernes. Or le développement, dans le sport
moderne de haute compétition, du star-system, l'obsession de la victoire qui en résulte et
la recherche du gain qu'encourage la publicité de marque, souvent par télévision
interposée, sont les nouveaux obstacles qui se dressent sur le chemin de l'éthique sportive.
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