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Spleen LXXVIII - Les Fleurs du mal de Baudelaire

Publié le 12/02/2021

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« Spleen 4. Si le mot anglais spleen , qui signifie rate, est entré dans le lexique français au XVIII ième siècle avec le sens de mélancolie, il prend une toute autre dimension sous la plume de Baudelaire dans son recueil des Fleurs du mal (1857).

Pour le poète, le spleen est un état physique et psychique pathologique, indissociable de l’angoisse et de l’ennui liés au tragique du vide de la condition humaine, vouée inéluctablement à la mort. Ce qui peut conduire jusqu’au délire et à la folie.

Plus que le mal du siècle des Romantiques, c’est une dépression métaphysique et dévastatrice.

Le Spleen LXXVIII, quatrième poème portant ce titre dans le recueil, est de loin le plus terrible.

N’est-ce pas l’évocation d’une lutte tragique et inégale entre l’Espérance et l’Angoisse qui caractérise le spleen ? On verra la montée de cet état de spleen, les manifestations de cette crise radicale et son issue fatale. I) La montée en puissance du spleen dans une atmosphère lourde A) Un paysage-état d’âme sombre - C’est un tableau en noir et blanc que nous peint Baudelaire, « un jour noir plus triste que les nuits » .

Cet oxymore résume la grisaille et la tristesse du vécu. - Ce jour d’orage est inquiétant et monotone avec « le ciel bas et lourd » et « la pluie étalant ses immenses traînées » .

Les alexandrins au rythme binaire dans les trois premiers quatrains provoquent un balancement régulier et hypnotique.

Les participes présents « embrassant, battant, étalant » dans les trois strophes allongent encore la durée de cet état d’oppression physique et morale. - Rien n’est décrit dans ce paysage qui est paradoxalement un dehors qui ressemble à un intérieur : « un cachot » , « une prison » ou une marmite avec « couvercle » .

Seuls deux pôles sont évoqués : « le ciel » et « la terre » reliés par la pluie en «barreaux » .

Curieusement, outre cette verticalité, une deuxième dimension est présente, la longueur : « longs ennuis … longs corbillards », longueur du temps et longueur spatiale. Mais nulle échappée possible car partout se dressent des limites : le ciel « de l’horizon embrassant tout le cercle » et « les plafonds pourris » du cachot-terre où l’espérance se cogne la tête. L’ici-bas est un lieu d’exil, de torture et de souffrance et le ciel pousse vers le bas.

L’Idéal est inaccessible. B) La montée de la crise et la lutte contre le désespoir - Pourtant, dans ce morne paysage où « l’esprit gémissant » est « en proie aux longs ennuis » , une tension se prépare et monte par degré.

C’est la syntaxe qui mène cette tentative d’ascension.

Les trois premiers quatrains (la protase de la phrase) comportent trois subordonnées temporelles et les anaphores « Quand le ciel … Quand la terre … Quand la pluie » conduisent à l’attente de l’attaque, de la crise finale. - Le rythme et les sonorités s’accordent avec cette agression.

Le premier hémistiche du premier vers du poème est en monosyllabes « Quand/ le/ciel/ bas/ et/ lourd » comme autant de coups reçus par le poids du ciel-couvercle.

- La lutte inégale est métaphorisée par un bestiaire cauchemardesque.

L’Espérance est animalisée en chauve-souris, ce mammifère volant nocturne et aveugle qui tente de s’échapper de sa prison « battant les murs de son aile timide » .

Toutes les rimes du second quatrain contiennent la stridence du « i » qui marque l’intensité de la torture physique et morale.

Face à l’Espérance-chauve-souris impuissante, « un peuple muet d’infâmes araignée » , véritables prédatrices silencieuses porteuses de spleen, s’empare « de nos cerveaux » . L’agression est généralisée de l’extérieur vers l’intérieur.

Le cerveau est vampirisé de manière sournoise et inexorable.

Mais abandonne-t-il déjà la lutte ? II) Le triomphe du spleen A) Un dérèglement morbide - Avec la quatrième strophe, arrive la proposition principale (l’apodose) et le bruit des cloches.

Le rythme perd son balancement pendulaire pour devenir ternaire : « Des cloches/ tout à coup/ sautent avec furie » . Les explosives en allitération [d, k, t] miment le choc de l’agitation des cloches dans un tocsin lugubre.

- Ces cloches personnifiées qui « lancent vers le ciel un affreux hurlement » peuvent représenter la résistance désespérée du cerveau colonisé, de la raison perdue.

Mais les hallucinations auditives font aussi partie des formes graves de dépression.. »

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