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Sous la forme d'une dissertation organisée vous commenterez cette page de « l'Étranger » de Camus.

Publié le 09/12/2021

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Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier. L'asile de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d'Alger. Je prendrai l'autobus à deux heures et j'arriverai dans l'après-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir. J'ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille. Mais il n'avait pas l'air content. Je lui ai même dit : « Ce n'est pas de ma faute. » Il n'a pas répondu. J'ai pensé alors que je n'aurais pas dû lui dire cela. En somme, je n'avais pas à m'excuser. C'était plutôt à lui de me présenter ses condoléances. Mais il le fera sans doute après-demain, quand il me verra en deuil. Pour le moment, c'est un peu comme si maman n'était pas morte. Après l'enterrement, au contraire, ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure plus officielle. J'ai pris l'autobus à deux heures. Il faisait très chaud. J'ai mangé au restaurant, chez Céleste, comme d'habitude. Ils avaient tous beaucoup de peine pour moi et Céleste m'a dit : « On n'a qu'une mère. » Quand je suis parti, ils m'ont accompagné à la porte. J'étais un peu étourdi parce qu'il a fallu que je monte chez Emmanuel pour lui emprunter une cravate noire et un brassard. Il a perdu son oncle, il y a quelques mois. INTRODUCTION Ce texte qui figure au début de L'Étranger offre une importance particulière : il nous introduit dans le roman, nous présente le personnage principal dont il nous révèle la psychologie et le genre de vie en même temps qu'il évoque le milieu humain où se passe son existence. Il nous donne aussi sur l'écrivain, sur son art et sur sa philosophie des indications essentielles.

« Sous la forme d'une dissertation organisée vous commenterez cette page de « l'Étranger » de Camus. Aujourd'hui, maman est morte.

Ou peut-être hier, je ne sais pas.

J'ai reçu un télégramme de l'asile : « Mèredécédée.

Enterrement demain.

Sentiments distingués.

» Cela ne veut rien dire.

C'était peut-être hier.L'asile de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d'Alger.

Je prendrai l'autobus à deux heures etj'arriverai dans l'après-midi.

Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir.

J'ai demandé deux jours de congé àmon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille.

Mais il n'avait pas l'air content.

Je lui aimême dit : « Ce n'est pas de ma faute.

» Il n'a pas répondu.

J'ai pensé alors que je n'aurais pas dû lui dire cela.

Ensomme, je n'avais pas à m'excuser.

C'était plutôt à lui de me présenter ses condoléances.

Mais il le fera sans douteaprès-demain, quand il me verra en deuil.

Pour le moment, c'est un peu comme si maman n'était pas morte.

Aprèsl'enterrement, au contraire, ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure plus officielle.J'ai pris l'autobus à deux heures.

Il faisait très chaud.

J'ai mangé au restaurant, chez Céleste, comme d'habitude.

Ilsavaient tous beaucoup de peine pour moi et Céleste m'a dit : « On n'a qu'une mère.

» Quand je suis parti, ils m'ontaccompagné à la porte.

J'étais un peu étourdi parce qu'il a fallu que je monte chez Emmanuel pour lui emprunter unecravate noire et un brassard.

Il a perdu son oncle, il y a quelques mois. INTRODUCTION Ce texte qui figure au début de L'Étranger offre une importance particulière : il nous introduit dans le roman, nousprésente le personnage principal dont il nous révèle la psychologie et le genre de vie en même temps qu'il évoque lemilieu humain où se passe son existence.

Il nous donne aussi sur l'écrivain, sur son art et sur sa philosophie desindications essentielles. I.

LE PERSONNAGE PRINCIPAL D'emblée nous faisons connaissance avec le personnage principal qui nous communique ses impressions à l'occasiond'un événement particulièrement tragique de son existence : la mort de sa mère.

C'est à travers ces impressionsque nous nous faisons une idée de l'homme.

A vrai dire, le premier trait qui frappe chez lui c'est son insensibilité.

Latriste nouvelle qui vient de lui parvenir sous la forme sèche, impersonnelle et laconique d'un télégramme ne provoqueen lui autant dire aucune émotion.

Il semble enregistrer avec une morne passivité et une étrange indifférence lemalheur qui le frappe.

On s'attendrait au moins à un choc de douloureuse stupéfaction.

Or il n'en est rien.

Et l'on nepeut même pas imaginer, à sa décharge, un mouvement de pudeur instinctive qui l'amènerait à nous taire certainsde ses sentiments : la douce familiarité d'un souvenir d'enfance par exemple qui pourrait prendre une valeurpoignante dans la mesure où s'y trouverait associée la disparue.Car dans la transcription fidèle qu'il nous fait de ses impressions, il ne cherche pas à nous dissimuler quoi que ce soitde ce qu'il éprouve.

La meilleure preuve sans doute nous en est donnée par un détail inattendu.

Ce qui le préoccupeen somme, ce n'est pas l'événement pénible annoncé mais un élément tout à fait extérieur et accessoire : la dateexacte du décès de sa mère sur laquelle le télégramme ne lui apporte aucune précision.

Il y revient à deux reprises :avant de donner le contenu du message qu'il a reçu et après l'avoir communiqué.

Cela constitue chez lui un peucomme une hantise, et l'ignorance où il est tenu de ce détail sans importance visiblement le préoccupe et l'agace.Son insensibilité s'accompagne donc de futilité.Et cette futilité est elle-même révélatrice de son manque de bon sens.

Il ne voit pas l'importance des choses à leurvéritable niveau.

Il n'a pas une vision dominée des faits.

Sans doute tout cela ne l'empêche pas de prendre sur-le-champ les dispositions qui s'imposent.

Il a tôt fait d'envisager et de décider l'heure de son départ, le mode detransport qu'il empruntera et l'heure aussi de son retour, après la cérémonie.

Mais cet homme à vrai dire ne semblepas s'apprêter à rendre à sa mère un dernier et pieux devoir.

Il s'acquitte simplement avec correction d'un rite queles conventions sociales lui imposent et c'est pour la même raison qu'il emprunte à un ami la cravate noire et lebrassard dont il a besoin pour le jour de l'enterrement.

La tenue de deuil — même réduite à sa plus simple expression— fait partie, pour les proches parents d'un défunt, des mêmes obligations sociales.

Un nouveau trait du personnageapparaît ici : sa soumission aux usages de la société dans laquelle il vit, une soumission, du reste, tout extérieure etqui n'a nul besoin de s'accorder avec ses sentiments.

Elle fait partie à ses yeux de « la règle du jeu » et estapplicable à tous.

Voilà pourquoi il est choqué lorsque son patron ne lui présente pas les condoléances auxquelles ila droit.Mais cette soumission scrupuleuse aux conventions sociales est chez lui le signe de quelque chose de plus profond.Cette société dans laquelle il vit l'étouffe et l'écrase.

A l'idée de solliciter de son patron un congé que lescirconstances imposent, il se sent timide, mal à l'aise.

Le motif qu'il invoque est, à ses yeux, une « excuse ».

Il sesent vaguement coupable et il épie avec anxiété les signes de contrariété que provoque chez son patron cettesollicitation qu'il juge indiscrète.

Il éprouve même le besoin de s'en justifier dans les termes qu'emploierait un enfantque l'on gronde : «Ce n'est pas de ma faute ».

Mais ce qui est plus grave encore, l'influence contraignante de cettesociété l'a réduit à l'état d'automate.

Ce deuil familial et cet enterrement auquel il doit se rendre lui sont surtoutpénibles parce que les obligations qu'ils imposent le forcent à rompre avec la monotonie régulière de son emploi dutemps : c'est pourquoi il s'arrange à être absent le moins longtemps possible, utilisant au mieux à cet effet leshoraires des moyens de transport.

Il éprouvera comme un soulagement à retrouver la routine quotidienne. II.

LE MILIEU Quant au cadre de sa vie auquel nous le sentons si étroitement asservi, nous en entrevoyons à peu près seulementl'élément humain, les gens que chaque jour il côtoie aux mêmes heures.

De ces êtres nous devinons la psychologie. »

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