SOULT

« SOULT (1769-1851) Dans ses Mémoires, Mme de Chateaubriand appelle Soult «l'écolier le plus distingué de la Congrégation», se moquantde la dévotion qu'il affichait sous la Restauration pour regagner les faveurs du pouvoir.

De fait, la souplesse de cesoldat qui finit dans la politique lui permit de servir tour à tour divers régimes.

Fils d'un notaire, Jean de Dieu Soult,né le 29 mars 1769 à Saint-Amans-la-Bastide (Tarn), s'engage à seize ans et se distingue à l'armée de Sambre etMeuse.

Général de division en 1799, il seconde Masséna en Suisse et en Italie.

Il reçoit, en 1800, le commandementdu Piémont et fait partie de la promotion des maréchaux, le 19 mai 1804.

En 1805, son action à Austerlitz décide dela victoire.

Napoléon le qualifie de «premier manoeuvrier d'Europe».

Il commande l'aile droite à Iéna, le centre àEylau, s' empare de Königsberg en 1807 et est fait duc de Dalmatie le 22 juin 1808.Envoyé dans la Péninsule ibérique, il y mène des opérations militaires pour la plupart heureuses (victoires à Burgos, àLa Corogne et à Maria, échec à Oporto , conquête de l'Andalousie) mais il est obligé de retraiter vers les Pyrénéesen 1812 et sa mésentente avec le roi Joseph le conduit à demander son rappel.

Après s'être illustré à Lützen et àBautzen, il est renvoyé en Espagne.

Il freine la progression anglo-espagnole, mais doit céder devant Wellington àToulouse, le 10 avril 1814.

Soult s'empresse de faire allégeance à Louis XVIII, qui le nomme ministre de la Guerre etpair de France.

Mais il est relevé de ses fonctions le 11 mars 1815, au retour de l'île d'Elbe, et se rallie à Napoléonqui le nomme major général de l'armée.

Banni après Waterloo, il vit à Düsseldorf et n'en revient qu'en 1819.

Sans rôlemilitaire ni civil, il réussit néanmoins à être nommé pair de France en 1827.Il adhère avec enthousiasme à la monarchie de Juillet et Louis-Philippe, qui cherche des noms célèbres, le nommeministre de la Guerre.

En ces temps d'expansion industrielle où se développe le prolétariat, il se signale en réprimantla révolte des canuts lyonnais.

Président du Conseil de 1832 à 1834, il monte l'expédition d'Anvers qui en chassa lesHollandais.

Les Anglais l'acclameront à Londres lorsqu'il viendra, en 1838, représenter la France au couronnement dela reine Victoria.

Il est de nouveau président du Conseil en 1839-1840 et, après un intermède Thiers, de 1840 à1847, mais n'en a que le titre, le véritable chef du gouvernement étant Guizot.

Sa retraite politique, en 1847, pourraisons de santé, passe presque inaperçue.

En hommage à ses services et à sa docilité, le roi rétablit pour luil'ancien titre de maréchal général.

Il meurt dans sa propriété de Saint-Amans-la-Bastide le 26 novembre 1851.. »