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Sommes-nous nécessairement les victimes du temps ?

Publié le 16/05/2020

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« Introduction : « Tous les hommes sont mortels.

» dit le vieil adage couramment employé pour illustrer le syllogisme. Aussi, comme tout être vivant, nous naissons, grandissons et mourons.

« Aristote naquit, travailla et mourut »répondait Heidegger lorsqu'on lui demandait une biographie du grand philosophe.

Il semble donc, tout comme le sujetprésent le laisse entendre par l'emploi de l'adverbe, qu'il y ait une nécessité, au sens d'une fatalité, à laquelle letemps nous soumet.

L'emploi du nom « victime » semble également correct : nous subissons, en effet, cetécoulement du temps qui nous pousse de la naissance à la vieillesse et à la mort.

Pire encore que pour l'animal, nousavons pleinement conscience de cette réalité sur laquelle nous n'avons aucune emprise.

Nous savons que nousmourrons et nous ne nous étonnerons donc pas de l'origine des religions qui concorde presque avec les origines del'humanité.

Dès l'instant où il y eut des hommes, il y eut une recherche de la vie éternelle, ou d'un état de repos,d'une béatitude, permettant d'échapper à tout jamais à cet écoulement du temps.Cependant, si le temps nous condamne, il est aussi celui qui nous fait passer d'un âge à l'autre, celui qui nousforme et nous transforme, celui qui nous consiste pour nous en un plein horizon d'existence.

Comment pourrions-nous faire des découvertes, réparer nos blessures, ou former des projets si nous n'étions pas plongés dans letemps ? Le fait même qu'il y ait un temps pour chacune de nos activités ou chacun des moments de la vie, commele rappelait l'Ecclésiaste , semble permettre à l'homme de vivre une expérience unique au sein du monde des vivants. Nous chercherons donc si le temps est pour nous un bourreau ou un mécène.

I/ Le temps nous condamne à mourir Depuis ce que les livres religieux révélés décrivent comme une chute, l'homme est sorti de l'éternité pourentrer dans le temps.

Cette chute est vue alors comme une punition, comme la conséquence d'une faute, d'unpéché.

L'homme a quitté la béatitude pour se retrouver dans les affres du temps et, « de poussière, il retournera àla poussière.

».

Selon cette conception, nous payons donc notre curiosité d'animaux savants.

(ayant saisi le fruit dela connaissance).

Or, cette « punition » consiste justement à nous trouver plongés au milieu d'un temps qui nouséchappe, que nous ne pouvons ni définir ni saisir, sur lequel nous n'avons aucune emprise.

Ainsi saint Augustin nousrappelle-t-il dans le livre deux de ses Confessions : « Qu'est-ce en effet que le temps ? Qui serait capable de l'exprimer facilement et brièvement ? Qui peut le concevoir même en pensée, assez nettement pour exprimer par desmots l'idée qu'il s'en fait ? Est-il cependant notion plus familière et plus connue dont nous usions en parlant ? Quandnous en parlons, nous comprenons sans doute ce que nous disons ; nous entendons aussi si nous entendons unautre en parler.

Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demandeet que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus.

Pourtant, je le déclare hardiment, je sais que si rien ne passait, il n'yaurait pas de temps passé ; que si rien n'arrivait, il n'y aurait pas de temps à venir ; que si rien n'était, il n'y auraitpas de temps présent.

» Augustin s'étonne donc de cette présence du temps qui est aussi révélatrice d'uneabsence, puisque le passé n'est plus, le futur n'est pas encore et le présent s'évanouit à l'instant même où il surgit.Nous sommes donc complètement cernés par une énigme.

Enigme d'autant plus tragique que l'écoulement du tempsne nous est pas extérieur, comme un simple objet d'observation.

Il détermine les êtres vivants que nous sommes àse voir mourir les uns les autres sans pouvoir rien faire pour remédier à cette triste réalité.

Citons ici Pascal :« Qu'on s'imagine un nombre d'hommes dans les chaînes, et tous condamnés à la mort, dont les uns étant chaquejour égorgés à la vue des autres, ceux qui restent voient leur propre condition dans celle de leurs semblables, et, seregardant les uns les autres avec douleur et sans espérance, attendent leur tour.

C'est l'image de la condition deshommes.

Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste : on jette enfin de la terresur la tête et en voilà pour jamais.

» Qu'elle que puisse être la vie de quelqu'un, il est donc toujours condamné àmourir et à voir ceux qui l'entourent succomber au sort du temps également.

II/ Le temps est nécessaire à l'accomplissement de l'esprit Ainsi que nous venons de le voir, les individus sont bien condamnés à mourir. Cependant, le temps est aussi la possibilité d'une perfection que l'humanité peut acquérir à travers les âges.

Si nous n'avions en effet qu'uneconception purement cyclique du temps, fondée sur nos besoins naturels, nous ne pourrions prétendre à unehistoire.

Ce qui possède une histoire, c'est bel et bien ce qui accède à un devenir propre et l'homme est icidirectement concerné (il n'y a de fait d'histoire naturelle que par analogie).

Le temps est alors condition sine quanon de cet accomplissement et il est purement et simplement exagéré de le voir davantage comme une malédiction.Il comporte aussi les aspects d'une bénédiction.

L'occasion d'affirmer une expérience unique qu'est la vie, au milieu. »

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