Somalie (1999-2000): Nouvelle conférence de réconciliation nationale
Publié le 24/09/2020
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Somalie (1999-2000): Nouvelle conférence de réconciliation nationale
Au sein de ce pays où l'État a éclaté en 1991 et où les régions sont aux mains
de différentes factions militaires, le Somaliland (Nord-Ouest, qui a fait
sécession en mai 1991) a bénéficié d'une paix et d'une stabilité remarquables eu
égard à la situation prévalant dans le Sud.
L'économie, centrée sur
l'exportation d'ovins vers l'Arabie saoudite et le transit de nourritures et de
marchandises vers l'Éthiopie, a bien repris depuis la levée de l'interdiction
saoudienne d'importation, le 16 mai 1999.
Seule la très grande corruption de
l'administration a continué à poser un problème permanent pour une consolidation
de cette normalisation.
Au Puntland, la stabilité est apparue plus précaire, son
président Abdullahi Yussuf Ahmed devant son élection plus à l'aide (notamment
financière) éthiopienne qu'à un large consensus intérieur.
Mais le Sud est resté
le lieu de toutes les confrontations pour être la zone la plus riche et la plus
peuplée (deux tiers de la population totale).
Le 2 juin 1999, l'Armée de résistance rahanweyn (du nom d'un clan), fortement
appuyée par l'armée éthiopienne, a repris le contrôle des régions de Bay et
Bakool et, depuis, a fomenté des incidents dans la zone du bas Shabelle.
Le 11
juin, une alliance hétérogène de factions et de milices d'hommes d'affaires
prenait le contrôle de Kismayo en en expulsant le général Morgan, mais se
révélait aussi incapable de mettre en place un semblant d'ordre.
Les rivalités entre l'Éthiopie et l'Érythrée et entre l'Éthiopie et l'Égypte ont
nourri ces affrontements militaires, puisque les uns et les autres ont bafoué
l'embargo sur les armes décrété par les Nations unies en 1992.
Une nouvelle
tentative de réconciliation nationale somalienne menée par le président
djiboutien Ismaël Omar Guelleh et annoncée à la tribune des Nations unies en
septembre 1999 a suscité des réactions contrastées en Somalie, d'autant que
l'accent était mis sur le rôle de la société civile et non sur les factions.
Au
Somaliland, la population y a vu une remise en cause de la sécession et une
menace sur l'aide dont elle bénéficie enfin après des années d'indifférence de
la communauté internationale.
Au Puntland, A.
Yussuf l'a perçue comme une menace
et a réprimé divers rassemblements de l'opposition.
À Mogadiscio, les factions -
considérablement affaiblies - se sont senties menacées et écartées.
Si, à bien des égards, la conférence de réconciliation organisée par Djibouti
début mai 2000 présente des aspects positifs, notamment par la marginalisation
de certaines factions, par le nombre de personnes impliquées et par une présence
de la diaspora, elle ne diffère pas radicalement des douze précédentes : elle
reste fondée sur des accords entre clans, dont la durée est très variable ; elle
se tient dans un climat émotionnel où les problèmes ne sont pas discutés sur le
fond et elle sert également à remettre en scène une partie du personnel
politique de la dictature de Siyad Barre (qui s'est achevée en 1991).
Cette
conférence devrait aboutir à la nomination d'un gouvernement voire d'un
Parlement.
Le refus de prendre en compte la diversité des situations dans les
régions somaliennes risquait toutefois de permettre l'installation d'un nouveau
gouvernement fantoche avec, cette fois, la bénédiction aveugle des Nations
unies..
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