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Solon par Jean Defradas

Publié le 23/05/2020

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SOLON. Homme d’Etat, législateur et poète élégiaque athénien. Né vers 640 av. J.-C., mort aux environs de 560. Solon, fils d’Exékestidès, appartenait à une des plus illustres familles d’Athènes, celle des Codrides, mais, bien que les siens fissent partie du clan royal des Médontides, il semble qu’ils aient été peu fortunés. Aussi, le jeune Solon fut-il amené à faire du commerce; il parcourut dans ce but une bonne partie de la Méditerranée orientale et séjourna très probablement en Ionie où florissait une civilisation Elus raffinée qu’en Grèce proprement dite, Lorsqu’il revint à Athènes, avant 612, Solon avait certainement beaucoup appris, il se trouvait également à la tête d’une certaine fortune. C est alors que commença sa carrière poétique, son génie s’étant probablement éveillé au contact des poètes ioniens. Mais esprit juste, généreux, profondément affecté de l’état de crise que traversait sa patrie, Solon fît de ses vers l’instrument propre à rendre courage à ses concitoyens, à leur montrer l’absurdité de la situation où ils se trouvaient et à leur faire détester l’injustice qui régnait parmi eux. En effet, l’arbitraire des puissants, l’oppression des faibles n’avaient cessé d’empirer depuis le temps où Hésiode dans Les Travaux et les jours s’en était plaint amèrement. Les chefs des grandes familles, les Eupatrides, classe sociale à laquelle Solon d'ailleurs appartenait, avaient accaparé tout pouvoir politique et judiciaire; tenant les sièges des archontes, dominant la « Boulé », composée de magistrats sortis de charge, ils se considéraient comme les seuls dépositaires de la « thémis » et de la « Dikê ». Ils avaient en main, grâce aux naucraties, l’administration financière, politique et militaire. Peu à peu, ils devenaient les seuls détenteurs de la terre, les coutumes du génos empêchant le morcellement de leurs domaines, alors que, dans la classe inférieure des Zeugites, la propriété s’amenuisait de génération en génération. La vie du paysan libre était d’autant plus pénible que sa misère l’obligeait de recourir a l’emprunt qu’il ne parvenait pas à rembourser. Il en était alors réduit à aller louer ses services ailleurs comme thète quand il ne devenait pas la propriété de son créancier. Le développement même du commerce ne profitait qu’aux grands qui, seuls, disposaient des capitaux indispensables. Lorsque Solon revint dans sa patrie, les Athéniens avaient renoncé à reconquérir Salamine, perdue lors de la guerre contre Mégare. C’est alors que Solon composa l’élégie où il fait honte à ses concitoyens de leur lâcheté. La tradition veut qu’il se soit rendu sur l’Agora en costume de voyage, coiffé du chapeau de feutre des hérauts et simulant la possession divine pour la déclamer devant le peuple assemblé. L’apostrophe produisit l’effet escompté. On forma un corps de débarquement que peut-être commanda Solon lui-même, et l'île fut reprise vers 612. C’est encore sous son instigation qu’Athènes participa aux côtés de Delphes à la Guerre sacrée. Ces premiers exploits avaient mis Solon en vue. On était tout disposé à écouter cet homme capable de secouer les énergies. Il profita de cette audience pour entamer la lutte contre les privilèges abusifs. Il chanta la justice divine qui, tôt ou tard, punit l’iniquité et par ses élégies prépara la voie aux nécessaires réformes. Le remède aux maux dont souffraient ses compatriotes, il le leur met sous les yeux : il faut faire triompher la Dikê, la solidarité entre tous, le respect des droits de chacun; il faut réprimer l’insolence des puissants, assurer aux petits un sort convenable. Enfin, ses conseils furent écoutés et on le mit à même d’appliquer ses préceptes. Il fut nommé archonte en 594-593. Il eût pu, alors, les deux partis opposés le priant de prendre leur direction, devenir le tyran qu’au fond tout le monde attendait. Il se contenta d’être l’arbitre des querelles, n’ayant en vue que le salut de la cité. Si, dans ses Élégies, il gourmande rudement les puissants insatiables, il stigmatise aussi les actes répréhensibles des agités qui ne pensent qu’à la revanche. C’est qu’en effet les actes de l’archonte mécontentaient également les partis extrêmes; fort heureusement, il trouva à s’appuyer sur la bourgeoisie moyenne et modérée, constituée de commerçants, d’armateurs et d’industriels qui désiraient la fin des grandes injustices mais entendaient que l’ordre nécessaire à la prospérité fût respecté. La première tâche était de susciter la fin de la division des citoyens en deux moitiés qui tentaient de s’exclure l’une l’autre. Solon rappela d’exil tous ceux qui avaient été condamnés pour des raisons autres que le meurtre ou des menées visant à instaurer la tyrannie. Il les rétablit dans leurs droits civiques. Ces droits, encore fallait-il qu’un nombre plus grand d’Athéniens fût en mesure de les exercer. Aussi les classes censitaires furent-elles l’objet d’une révision générale. La contrainte par corps fut définitivement abolie. Avec une juste fierté, le législateur pouvait affirmer : « Au peuple, puisqu’il lui faut une rude franchise, je dirai que les biens qu’il possède aujourd’hui, jamais il ne les aurait vus de ses yeux, même en rêve » (fr. 25). Grâce à l’énergique administration de Solon, un nouvel essor économique, une nouvelle prospérité prenaient naissance, mais surtout se formait la démocratie athénienne qui, au siècle suivant, devait devenir un exemple pour la Grèce entière. Solon, cependant, rencontra bien des oppositions et dut faire face à d’infinies récriminations. Et ce n’est pas sans une amertume compréhensible qu’il s’écrie : « Quand on fait de grandes choses, il est difficile de plaire à tous » (fr. 5, v. 11). Cette pratique de la non-violence à laquelle il s’était tenu avait exaspéré les passions. Sortant de charge, l’ancien archonte fit jurer à ses successeurs et au peuple de respecter ses lois, puis il s’éloigna. Il voyagea. Un sait par les Elégies qu’il se rendit à Chypre et en Egypte, mais la fameuse entrevue qu’il aurait eue avec Crésus et qui est rapportée par Hérodote semble appartenir à la légende. Lorsque Solon revint a Athènes, ce fut pour y constater la faillite de son œuvre. Un nouveau venu, Pisistrate, après s’être acquis dans la guerre contre Mégare une grande réputation, s’était emparé de l’esprit du public et rassemblait les mécontents. Avec courage, Solon dénonça les aspirations de Pisistrate à la tyrannie. Ses craintes n’étaient que trop fondées. Après plusieurs tentatives infructueuses, Pisistrate se rendit maître d’Athènes. Toutefois son gouvernement fut si sage qu’il se peut, comme le prétend Plutarque, qu’il parvint à rallier à sa cause même Solon qu’il avait comblé d’honneurs. Toujours d’après Plutarque, sur la fin de sa vie le grand démocrate tint le rôle de conseiller politique auprès du tyran. Il semble, en tout cas, certain que Solon ne participa pas directement à la vie publique mais vécut dans la retraite « apprenant toujours et beaucoup » (fr. 18). Il mourut après avoir vu son œuvre ruinée mais ce n’était que pour un temps; l’esprit démocratique qu’il avait fortifié ne subissait qu’une provisoire éclipse. Mis au rang des sept sages, Solon a connu la vénération des générations successives. Son œuvre poétique, outre ses résonances politiques et la conception de l’homme nouveau qui s’y reflète, présente en soi un intérêt d’autant plus grand que Solon est le premier poète athénien; Tyrtée, qui lui est antérieur, était né à Athènes mais vécut à Sparte. On trouve déjà dans les Elégies ce qui fera l’originalité de cette forme attique qui donnera au siècle suivant de si grandes œuvres, l’harmonie, la justesse de la pensée et du ton, la finesse avisée.

« Solon. »

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