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SIXIÈME PARTIE BORORO XXI L'OR ET LES DIAMANTS En face de Porto Esperança, sur la rive du Rio Paraguay, Corumba, porte de la Bolivie, semble avoir été conçue pour ules Verne.

Publié le 08/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : SIXIÈME PARTIE BORORO XXI L'OR ET LES DIAMANTS En face de Porto Esperança, sur la rive du Rio Paraguay, Corumba, porte de la Bolivie, semble avoir été conçue pour ules Verne.. Ce document contient 758 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Dictionnaire
SIXIÈME PARTIE
BORORO

XXI
L'OR ET LES DIAMANTS
En face de Porto Esperança, sur la rive du Rio Paraguay, Corumba, porte de la Bolivie, semble avoir été conçue pour
ules Verne. La ville est campée au sommet d'une falaise calcaire qui domine le fleuve. Entourés de pirogues, un ou deux
etits vapeurs à aubes avec deux étages de cabines posés sur une coque basse et surmontés d'une cheminée grêle, sont
marrés au quai d'où part un chemin montant. Au début s'élèvent quelques bâtiments d'une importance
isproportionnée avec le reste : douane, arsenal, qui évoquent le temps où le Rio Paraguay formait une frontière précaire
ntre des États récemment parvenus à l'indépendance et bouillonnant de jeunes ambitions, et où la voie fluviale servait à
n trafic intense entre le Rio de la Plata et l'intérieur.
Parvenu en haut de la falaise, le chemin la suit en corniche pendant deux cents mètres environ ; puis il tourne à angle
roit et pénètre dans la ville : longue rue aux maisons basses avec des toits plats, badigeonnés en blanc ou en beige. La
ue aboutit à une place carrée où l'herbe pousse entre les flamboyants aux couleurs acides, orange et vert ; au-delà, c'est
la campagne pierreuse jusqu'aux collines qui ferment l'horizon.
Un seul hôtel, et toujours plein ; quelques chambres chez l'habitant, dans des rez-de-chaussée où s'accumule la
moiteur des marécages, et où des cauchemars fidèles à la réalité transforment le dormeur en martyr chrétien d'un
nouveau genre, jeté dans une fosse étouffante pour servir de pâture aux punaises ; quant à la nourriture, elle est
exécrable tant la campagne, pauvre ou inexploitée, échoue à subvenir aux besoins de deux à trois mille habitants,
sédentaires et voyageurs, qui forment la population de Corumba. Tout est hors de prix et l'agitation apparente, le
contraste qu'elle fait avec le paysage plat et désertique - brune éponge qui s'étend au-delà du fleuve - donne une
impression de vie et de gaieté, comme pouvaient la procurer, il y a un siècle, les villes pionnières de la Californie ou du Far
West. Le soir, toute la population se rassemble sur la corniche. Devant les garçons muets, assis les jambes pendantes sur
la balustrade, les filles déambulent par groupes de trois ou quatre en chuchotant. On croirait observer une cérémonie ;
rien de plus étrange que cette grave parade prénuptiale qui se déroule à la lueur d'une électricité fluctuante, en bordure
e cinq cents kilomètres de marécage où, jusqu'aux portes de la ville, errent les autruches et les boas.
Corumba est à quatre cents kilomètres à peine à vol d'oiseau de Cuiaba ; j'ai assisté au développement de l'aviation
ntre les deux villes, depuis les petits appareils à quatre places qui parcouraient la distance en deux ou trois heures
iolemment agitées, jusqu'aux Junker à douze places des années 1938-39. En 1935 pourtant, on pouvait gagner Cuiaba
eulement par eau, et les quatre cents kilomètres étaient doublés par les méandres du fleuve. Pendant la saison des
luies, il fallait huit jours pour atteindre la capitale de l'État, et trois semaines parfois en saison sèche quand le bateau
'échouait sur les bancs malgré son faible tirant d'eau ; on perdait des jours à le remettre à flot, à l'aide d'un câble
ttaché à quelque tronc robuste de la rive sur quoi le moteur tirait rageusement. Dans le bureau de la compagnie, une
ffiche s'étalait, pleine de séduction. Je la traduis littéralement ci-contre en respectant le style et la disposition
ypographique. Inutile de dire que la réalité correspondait peu à la description.
Pourtant, quel exquis voyage ! Peu de passagers : familles d'éleveurs allant rejoindre leurs troupeaux ; commerçants
mbulants libanais ; militaires en garnison ou fonctionnaires provinciaux. À peine monté à bord, tout ce monde arborait la
enue de plage de l'intérieur, c'est-à-dire un pyjama rayé, de soie pour les élégants, dissimulant mal des corps velus, et
es savates ; deux fois par jour, on s'attablait autour d'un menu immuable consistant en une platée de riz, une autre de
aricots noirs, une troisième de farine sèche de manioc, le tout accompagnant une viande de boeuf fraîche ou de
onserve. C'est ce qu'on appelle la feijoada, de feijão : haricot. La voracité de mes compagnons de voyage n'avait d'égal
que le discernement qu'ils mettaient à juger l'ordinaire. Selon les repas, la feijoada était proclamée muito boa ou
muito ruirn, c'est-à-dire « fameuse » ou « infecte » ; de même, ils ne possédaient qu'un terme pour qualifier le dessert,
omposé de fromage gras et de pâte de fruit, qu'on mange ensemble à la pointe du couteau : celui-ci était ou non bem
doce, « bien - ou pas assez - sucré ».

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