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shogun

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

shogun, abréviation de seiitaishogun (littéralement « général en chef chargé de la lutte contre les Barbares «), titre porté par les dirigeants politiques du Japon pendant les périodes de Kamakura, Muromachi et Edo.

Le titre et la fonction de shogun, ainsi que l’institution qui en découle, le shogunat (en japonais bakufu, littéralement « gouvernement de la tente «), sont emblématiques de ces trois périodes, désignées par ailleurs selon le lieu d’où s’exerce le pouvoir.

2   ORIGINES DU TITRE DE SHOGUN

Le titre de shogun désigne l’ancienne fonction de chef militaire de l’empereur. Elle est notamment utilisée au début de la période de Heian, aux viiie et ixe siècles, lors des campagnes de pacification du nord de l’île principale Honshu. Il s’agit alors d’un titre octroyé de façon temporaire à un seul homme, le temps de mener bataille en un lieu donné au nom de l’empereur. Avec la période d’unité nationale et de paix qui s’ensuit, la fonction et le titre sont abandonnés.

3   CARACTÉRISTIQUES DU SHOGUNAT

Le gouvernement du shogun est d’abord celui de la classe guerrière, et marque donc la montée en puissance des bushi, qui parviennent à prendre le pouvoir à l’occasion de conflits armés, puis à le conserver en temps de paix.

L’institution shogunale apparaît donc comme une rupture, puisque le gouvernement n’est plus le fait de l’empereur (tenno) ou de son entourage direct comme durant l’Antiquité (périodes d’Asuka, de Nara ou de Heian), mais celui d’un personnage étranger à l’aristocratie de la cour et des grands clans, et dont l’univers culturel est tout autre. Cette rupture se matérialise concrètement par le choix d’un nouveau lieu d’où exercer le pouvoir : Kamakura au Moyen Âge puis Edo à l’époque moderne.

Pourtant, l’institution shogunale s’inscrit également dans une continuité, celle de la dualité politique qui prévaut au Japon depuis plusieurs siècles. Il ne s’agit finalement que d’un nouveau pôle politique, formé sur le modèle de celui créé par les grands clans — en particulier par les Fujiwara — et qui ne doit sa pérennité qu’à la légitimité que lui octroie régulièrement l’empereur.

4   LE SHOGUNAT DE KAMAKURA

Au milieu du xiie siècle, les troubles des ères Hogen (1156) et Heiji (1159) marquent l’apogée d’une querelle qui oppose les clans Taira et Minamoto, et manifestent l’émergence d’une nouvelle classe sociale, celle des guerriers, qui entend faire jeu égal avec les aristocrates de la capitale impériale. L’empereur et la cour tentent à plusieurs reprises de ramener l’ordre, mais ne parviennent pas à endiguer la guerre des clans, qui s’achève en 1185 avec la victoire de l’armée de Minamoto no Yoritomo sur les Taira à la bataille de Dan no Ura. Cette date — qui marque traditionnellement la fin de l’Antiquité et le début du Moyen Âge — ouvre également la période de Kamakura.

En 1192, l’empereur Go-Toba octroie à Minamoto no Yoritomo le titre de shogun et le charge du maintien de l’ordre dans la capitale. La charge de shogun apparaît rapidement comme irrévocable et héréditaire. Cependant, Yoritomo meurt accidentellement en 1199, laissant deux enfants en bas âge. Leur régence est assurée par le clan de son épouse, les Hojo, qui s’arrogent finalement le titre de shikken, régent héréditaire.

5   LE SHOGUNAT DE MUROMACHI

La période de Muromachi débute en 1338, lorsqu’Ashikaga Takauji reçoit de l’empereur Go-Daigo le titre de shogun. Le gouvernement shogunal s’installe dans le quartier de Muromachi, au cœur de Kyoto.

Les débuts du nouveau shogunat sont marqués par une guerre civile endémique que le schisme impérial vient encore aggraver. Le troisième shogun, Ashikaga Yoshimitsu, parvient à rétablir pour un temps l’équilibre politique, mais la situation se dégrade de nouveau au début du xve siècle. Les shoguns Ashikaga, trop proches de la cour impériale — cumulant par ailleurs rangs de cour et fonction militaire — voient progressivement le pouvoir leur échapper ; leur activité se concentre alors dans les domaines culturels et artistiques. Pendant ce temps, dans les plaines de l’Est émerge une puissante féodalité, celle des shugo-daimyos, seigneurs issus des officiers domaniaux et des gouverneurs de province.

Divisés par d’incessantes querelles de succession, les shoguns Ashikaga se révèlent incapables de redresser la situation. La guerre d’Onin (1467-1477) confirme leur profonde impuissance devant les nouveaux seigneurs de guerre, qui s’emparent du pouvoir dans les provinces. La destitution du shogun Ashikaga Yoshitane à la fin du xve siècle marque la fin du pouvoir shogunal. L’institution perdure cependant jusqu’en 1573, date à laquelle Oda Nobunaga entre dans la capitale et en chasse Ashikaga Yoshiaki.

6   LE SHOGUNAT D’EDO

L’institution shogunale connaît une éclipse complète pendant la période d’Azuchi-Momoyama (1573-1603). Puis en 1603, le seigneur de guerre Tokugawa Ieyasu obtient de la cour le titre de shogun. C’est le début de la période d’Edo et du troisième shogunat, celui des Tokugawa.

Pour assurer la pérennité du gouvernement, Tokugawa Ieyasu abdique dès 1605 en faveur de son fils. C’est lui cependant qui rédige la plupart des décrets qui marquent le début du xviie siècle, et dont la mise en place, achevée sous le gouvernement du troisième shogun Iemitsu, permet d’établir un strict contrôle sur tout le pays (redistribution des terres, contrôle des grands axes, des mines et des ports) et sur l’ensemble de la population (démilitarisation, blocage de toute mobilité sociale).

Grâce à ces mesures, les Tokugawa parviennent à garder le pouvoir et à assurer au pays une paix durable. Pourtant, l’institution shogunale — qui maintient également le Japon dans un état de fermeture forcée (sakoku) à l’égard de l’Occident — se fissure au milieu du xixe siècle. Les grands daimyos souhaitent un gouvernement plus collégial ; d’autres Japonais, parfois formés à l’étranger, aspirent à des changements radicaux. La modernisation des institutions gouvernementales est alors d’autant plus inéluctable qu’elle semble même souhaitée par les détenteurs du pouvoir.

Aussi le dernier shogun Tokugawa Yoshinobu accepte-t-il, sur les conseils du daimyo du fief de Tosa, de remettre sa démission à l’empereur, le 19 novembre 1867 : le shogunat laisse place à un nouveau type de gouvernement, inauguré avec la restauration de Meiji.

Cependant, même si l’année 1867 met un terme à l’usage du titre de shogun et à l’institution shogunale, elle ne marque ni la fin d’un gouvernement dominé par les militaires — qui perdure en fait jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale — ni d’un gouvernement dual, puisque la restauration, accomplie au nom et autour de l’empereur, ne lui a jamais réellement rendu l’exercice du pouvoir.

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