samuel Beckett

« 1 / 2 66 Beckett (Samuel) La notoriété de Samuel Beckett, le plus commenté des auteurs du théitre de J'absurde ou théâtre de la dérision, est fondée sur .un malentendu.

Beckett dépasse de loin les Hmites de ce genre qu'illustre parfaitement Ionesco.

Sa très mince (par le volume) œuvre dramatique ne repose nullement sur une thèse philosophique.

La densité tragique qui se dégage des clowneries est une sorte d'appréhension concrète du néant, de la dissolu­ Hon du mol.

Ses pièces ne sont pas une dérision ou une destruction du langage, mais une sorte de bavardage hésitant des profondeurs, une parole absolument dépour­ vue de signification qui ne doit rien au procédé et qui va chercher et remuer chez le spectateur une angoisse quasi Intolérable, dont il se débarrasse par le rire en lui attribuant précisément une signification, en la liant à u~e situation qui, en fait, n'existe pas.

2 Samuel Beckett, Irlandais né à Dublin en 1906, d'une famille bourgeoise, vient en France en 1928 comme lecteur à l'École normale supérieure après avoir étudié le français et l'italien au Trinity College (Dublin) et obtenu son MA (Master of Arts).

Ami de Joyce, spécia­ liste de Proust et de Dante, il commence par écrire des poèmes et un roman (« Murphy ») en anglais.

Fixé défi­ nitivement en France depuis 1937, Il se met à écrire en français avec une étonnante maitrise de la langue, des romans d'abord, "Molloy "• "Malone meurt" (1951), puis du théâtre.

3 Samuel Beckett écrit " En attendant Godot ,.

que les directeurs de salle refusent jusqu'à ce que Roger Blin monte cette pièce en 1953.

Beckett devient, à son corps défendant, un des mattres du théâtre d'avant-garde.

Ce succès lui inspire de la méfiance et ses œuvres posté­ rieures seront de plus en plus dépouillées et, apparem­ ment, hermétiques.

Il est évident que cette parole avare et bafouillante tendait vers le silence.

Il présentera " Fln 2 / 2. »