SALON
Publié le 18/05/2020
Extrait du document
«
SALON.
C'est en France que se tint la
première exposition périodique d'am
vres d ·artistes vivants, etl'instigation de
Colbert, en 166 7.
Irrégulière au XVII• s.,
l'exposition gagne en importance au
xvul" s.
et, installée dans le salon Carré
du Louvre, prend le nom de «Salon »,
qui s'élargira plus tard ettoutes les
manifestations de ce type.
De périodicité
variable (annuel de 1737 à 1748, bisan
nuel de 1748 à 1791 ),le Salon est réservé
aux artistes membres ou agréés de
l'Académie.
La Révolution le rend acces
sible à tous les artistes en 1791, avant
de le placer, en 1798, sous le contrôle
d'un jury d'admission choisi par le
gouvernement.
Au XIx• s., la périodicité
du Salon académique, qui décerne les
récompenses (médailles), varie selon les
régimes (annuelle sous la rre Républi
que, bisannuelle sous l'Empire, annuelle
sous Louis-Philippe, bisannuelle puis
annuelle sous le second Empire).
À
l'instigation de Jules Ferry, l'autorité de
l'Institut est transférée, en 1881, à un
comité de 90 membres élus par les
artistes constitués en Société des artistes
français.
Défenseur du goût officiel, bastion de
l'académisme au xtx• s..
le Salon
n ·admet que difficilement la concur
rence.
L'intransigeant conformisme du
jury.
qui a déjà suscité la tenue d'un
semi-officiel Salon des Refusés en 1863,
provoque la fondation, en 1884, de la
Société des artistes indépendants, dont
le Salon, sans jury ni récompense,
accueillera les novateurs (Seurat,
Signac, Van Gogh, Toulouse-Lautrec.
les nabis,
les cubistes), puis, en 1890, de la
Société nationale des beaux-arts, qui
organise son propre Salon.
Dès lors, les
manifestations concurrentes se multi
plient etParis, souvent pour défendre des
positions esthétiques particulières : le
Salon d'Automne (1903), qui exposera
Cézanne, les fauves et les cubistes, le
Salon des Tuileries (1923), le Salon des
Surindépendants (1934), le Salon des
Réalités nouvelles ( 1939), le Salon de
Mai (1945), le Salon de Comparaison
(1955), le Salon de la Jeune Peinture
(1956), etc.
Les Salons suscitèrent, dès leur ori
gine, une vive curiosité et un foisonne
ment de commentaires, ordinairement
signés de noms de fantaisie (Minos,
Cassandre, Le Chinois, Raphaël ou Badi
geon), mais aussi des études esthétiques
et morales, véritables bilans des idées
contemporaines (le Salon de Viriville, de
1673).
L'année 1737 voit une nouvelle
intervention de poète, celle de Gresset.
À partir de 1753.
les moralistes saisirent
cette grande consultation pour analyser
l'état spirituel de l'époque.
La Corres
pondance littéraire de Grimm publie des
comptes rendus de chacun des Salons de
1753 à 1781.
Fréron publie un Salon en
1753.
Marmontel en 1759, Rulhière en
1777, Ducis en 1783, Restif de la Bre
tonne (1787), le comte de Maurepas
(1789) : mais c'est aux thèmes que
s'intéressent surtout ces rédacteurs ;
rares sont les critiques qui portent leur
examen sur le métier, à l'exception de
Diderot.
Ses Salons, de 1759 à 1775, ont
ébloui Goethe, directement inspiré Bau
delaire, et inven té un genre littéraire.
N'ayant guère de chef-d'œuvre à se
mettre sous la plume, obligé de décrire
les œuvres pour des lecteurs lointains,
Diderot dut créer le langage « pittores
que».
Pourfendeur de l'académisme et
de l'art galant (il condamne Boucher),
Diderot assigne etl'art une mission
morale et exalte les génies « nobles »
(Raphaël, Poussin) ou d'une familiarité
réaliste (Rembrandt, Chardin, Greuze).
Les Salons du x1x• s.
n'ont pas été
moins abondamment commentés par les
chroniqueurs politiques ou moralistes.
Guizot analysait l'état des beaux-arts, en.
»
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