Sainte GenevièveLa patronne de Paris.

« 1 / 2 Sainte Geneviève La patronne de Paris Sainte Geneviève ne nous est connue que par le récit de sa vie dû à un auteur anonyme.

Celui-ci, à en juger d'après un passage du texte, aurait écrit dix-huit ans après la mort de la sainte, soit vers 520; ce serait donc pratiquement le seul document que nous ayons de la premiè­ re moitié du VI• siècle.

Toutefois, plu­ sieurs historiens estiment que le docu­ ment a été rédigé beaucoup plus tard, pas avant la fin du vm• siècle, ce qui lui enlève une grande partie de sa valeur.

En outre, il est certain que l'auteur a emprunté plusieurs épisodes à la Vie de saint Martin de Sulpice Sévère.

Geneviève naît donc à Nan terre, sans doute en 419; la légende selon laquelle elle y aurait mené la vie d'une bergère n'apparaît que beaucoup plus tard.

Elle devait avoir 10 ans lorsque saint Ger­ main, évêque d'Auxerre, passant par là, l'engage à consacrer sa vie à Dieu, ce qu'elle accepte avec joie.

Bientôt orphe­ line, elle se rend à Paris où l'appelle sa marraine et où elle reçoit pour la secon­ de fois la visite de saint Germain.

Elle vit désormais comme une religieuse mais à la mode du temps, sans être cloî­ trée et sans suivre une règle particulière.

En 451, les Huns, avec Attila, parais­ sent en Gaule et vont jusqu'à Orléans.

Les Parisiens, terrifiés, s'apprêtent à la fuite, mais Geneviève réunit les femmes et leur rend courage.

La population dé­ cide alors de rester dans la ville dont on n'a aucune preuve d'ailleurs qu'elle ait été réellement menacée par Attila.

Plus tard, à une date qui demeure très controversée, les Francs, qui progressent en Gaule, assiègent Paris sous la con- Vers 419-502 duite de leur roi Childéric, le père de Clovis.

Ce siège aurait duré dix ans; comme les environs de Paris avaient été ravagés par les assiégeants, la fàmine menace la ville, bien que les Francs aient fini par se retirer.

Geneviève orga­ nise alors une flottille pour aller cher­ cher du ravitaillement dans la région de Troyes et d'Arcis-sur-Aube.

Elle réussit dans son entreprise après avoir miracu­ leusement enlevé du lit de la Seine un arbre qui empêche le passage des bateaux; en réalité, il devait s'agir d'un barrage établi sur le fleuve pour bloquer les assiégés.

Voilà comment, à deux reprises, sainte Geneviève sauve Paris.

Elle vit jusqu'à un âge avancé, sans doute jusqu'en 502, faisant beaucoup de miracles dont le récit forme l'essentiel de sa Vie; elle soigne les malades et s'efTor­ ce d'apporter un peu d'humanité en ces temps barbares.

Elle voyage aussi, allant en pèlerinage à Tours, sur le tom­ beau de saint Martin; elle fait édifier une première église sur celui de saint Denis, au nord de Paris.

A sa mort, elle est inhumée sur la rive gauche de la Seine; peu après, Clovis inclut sa sépulture dans l'église des Saints-Apôtres, qu'il fait bâtir à l'emplacement actuel du Panthéon.

Celle-ci prend le nom de basi­ lique, puis d'abbaye de Sainte-Gene­ viève dès le IX• siècle, époque depuis laquelle s'est développée la légende de la bergère qui a sauvé Paris. 2 / 2. »