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s'attachant à définir le réalisme de Balzac, un critiquesouligne son souci d'enraciner prfondément ses personnages dans un milieu, decréer autour d'eux une atmosphère. En vous limitant à l'étude d'un roman de Balzac à votre choix, vous étudierez les éléments qui composent cette atmosphère et vous en montrerez l'importance et l'intérêt au sein de ce roman ?

Publié le 09/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : s'attachant à définir le réalisme de Balzac, un critiquesouligne son souci d'enraciner prfondément ses personnages dans un milieu, decréer autour d'eux une atmosphère. En vous limitant à l'étude d'un roman de Balzac à votre choix, vous étudierez les éléments qui composent cette atmosphère et vous en montrerez l'importance et l'intérêt au sein de ce roman ?. Ce document contient 0 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
s'attachant a definir le realisme de Balzac un critiquesouligne son souci d'enraciner prfondement ses personnages dans un milieu decreer autour d'eux une atmosphere. En vous limitant a l'etude d'un roman de Balzac a votre choix vous etudierez les elements qui composent cette atmosphere et vous en montrerez l'importance et l'interet au sein de ce roman ?

« INTRODUCTION On a souvent reproché à Balzac la lenteur laborieuse de ses expositions, et le lecteur pressé ne se fait guère scrupule de parcourir d'un oeil distrait leslongues pages consacrées à la description des cadres et à la peinture des milieux.

P ourtant, outre l'intérêt documentaire et pittoresque qu'ils présentent,ces développements se justifient dans une optique générale de l'oeuvre.

Car les personnages sont étroitement solidaires de l'atmosphère dans laquelle ilsvivent.

Avant même leur entrée en scène, nous pressentons dans une certaine mesure leurs caractères.

A insi, par ces savantes approches, Balzac nousintroduit au coeur du sujet. I.

LE CADRE La ville Les premières pages d'Eugénie Grandet sont consacrées à la ville de Saumur où se situe l'intrigue.

L'auteur n'en fait d'ailleurs pas une description complète : il se contente de s'attacher à l'une de ses rues pittoresques.

Mais, au hasard de la flânerie à laquelle il convie son lecteur, il ne laisse de côtérien de ce qui peut contribuer à évoquer l'atmosphère d'ensemble dans sa note originale.

Il s'attarde à peindre les vieilles demeures, leurs beautésarchitecturales et l'empreinte que les événements ont laissée sur elles au cours des siècles.

Il nous montre, par exemple, « l'hôtel d'un gentilhomme où surle plein cintre de la porte en pierre se voient encore quelques vestiges de ses armes, brisées par les diverses révolutions qui depuis 1789 ont agité le pays».

Plus loin, il nous fait entrevoir ces salles basses, au rez-de-chaussée de maisons plus humbles, où sont installés les commerçants.

Elles n'ont « nidevanture...

ni vitrages et ont conservé l'aspect des vieux ateliers du Moyen A ge ».

Toutes ces notations pittoresques, artistiques, historiques contribuentà évoquer un pays de traditions, étroitement solidaire du passé.

Enfin le romancier esquisse, à l'arrière-plan, les « closeries », ces petites fermes riches envignobles où les citadins vont passer deux jours chaque semaine.

La présentation du cadre se complète ainsi par des éléments de géographie humaine.La maison de Grandet Cette peinture se précise et s'achève par la description de la maison de Grandet qui sera le théâtre des scènes essentielles du roman.

Balzac prend soin d'abord de nous indiquer l'emplacement qu'elle occupe au sein de l'ensemble : elle est une de ces anciennes gentilhommièresgroupées en haut de la rue qu'il vient de dépeindre.

Il nous précise ensuite les matériaux dont elle a été bâtie : c'est une maison de T ouraine construite entuffeau, pierre blanche particulière au littoral de la Loire.

11 nous en montre la disposition : le rez-de-chaussée s'organise, conformément aux habitudes dela région, autour d'une pièce spacieuse qui sert à la fois d'antichambre, de salon, de boudoir et de salle à manger.

A la suite de Charles, le jeune P arisienvenu loger chez son oncle, nous découvrons aussi le premier étage, l'escalier qui y conduit, avec sa rampe vermoulue et ses marches qui craquent sous lespas, les portes sans chambranles qui étalent sur le palier leur couleur criarde et la petite mansarde enfin, au « papier jaune à bouquets de fleurs », qui estdévolue au visiteur.

Balzac ne nous laisse rien ignorer non plus du mobilier qui « orne » la pièce principale, depuis le vieux cartel de cuivre jusqu'auxfauteuils garnis de tapisseries vétustes, représentant les fables de La Fontaine.

De la même manière, il passe en revue dans la chambre de Charles leschaises de bois jaune, le lit à ciel dont les draperies sont mangées par les vers et l'immense table de nuit.

L'inventaire ne saurait être plus minutieux. II.

LE MILIEULe peuple Mais ces cadres sont, aux yeux de Balzac, inséparables des gens qui y vivent, et la peinture méticuleuse qu'il en fait est comme un prélude à l'entrée en scène des groupes humains.

Dans cette petite ville où la prospérité de chacun dépend des « vicissitudes de l'atmosphère », tous les corps demétiers sont sous l'étroite dépendance de la prospérité des V ignobles et vivent en perpétuel état d'alerte.

« Ils tremblent en se couchant le soir d'apprendrele lendemain matin qu'il a gelé pendant la nuit ».

Il est naturel que cette insécurité permanente développe en eux une certaine âpreté au gain, et de sourdesrivalités s'affrontent quand s'engagent les transactions pour la vente des récoltes, au meilleur prix.

L'amour de l'argent et une considération respectueuse àl'égard des riches sont des traits communs à tout ce menu peuple saumurois.

Mais, en dépit de leurs préoccupations constantes, ces gens peuvent seménager d'importants loisirs et « les dix heures sur douze » dont ils disposent, ils les emploient « en observations, commentaires, espionnages continuels».

Ainsi se développe chez eux cette mentalité de badauds qui rassemble toute la ville sur le passage du cousin parisien, au moment de son départ.

A insi sedonnent libre cours ce goût de l'intrigue et cette passion des cabales qui divisent les citadins en deux partis antagonistes, les « Cruchotins » et les «Grassinistes ».

Entendons par là que les uns sont tout dévoués aux intérêts du notaire C ruchot et de sa famille tandis que les autres se sont rangés sous labannière du banquier des Grassins. La bourgeoisie Au sein de cette foule anonyme se détachent quelques silhouettes de comparses qui, pour la plupart, se trouvent dans le sillage du père Grandet.

Et c'est ainsi que l'évocation des milieux se complète par la peinture de gens d'un niveau social plus élevé que l'on rencontre dans la maison del'avare.

La peinture du monde bourgeois, au sein de la petite ville, complète celle des milieux populaires.

On y retrouve naturellement, s'affrontantimpitoyablement sous la politesse des manières, les deux familles antagonistes.

On voit évoluer le notaire Cruchot, « à la face trouée comme uneécumoire», si rusé et si matois sous la simplicité de ses manières.Son neveu, le président C ruchot, qui ressemble «à un grand clou rouillé », est pédant et cupide, empressé auprès d'Eugénie dont il convoite la main et lafortune.

L'abbé Cruchot avec sa figure inquiétante « de vieille femme joueuse » est le T alleyrand de la famille, aussi prompt à réparer les bévues de sonneveu qu'adroit à rompre d'un mot le charme exercé sur l'assistance par le jeune P arisien fraîchement arrivé.

En face d'eux se dresse la famille du banquierdes Grassins, un ancien quartier-maître qui a le geste énergique, la parole péremptoire et « l'apparente franchise des militaires ».

Sa femme est unecoquette, encore fraîche dans la maturité de ses quarante ans, qui manoeuvre avec astuce pour pousser dans les bras d'Eugénie son grand dadais de fils.Décidément dans ces milieux d'une petite ville de province, l'esprit d'intrigue, les soucis d'intérêt les plus mesquins règnent partout en maîtres. III.

L'IMPORTANCE DE CETTE RESTITUTION D'ATMOSPHÈRE, AU SEIN DU ROMAN Intéressante en soi par l'impression de réalité pittoresque qu'elle suggère vigoureusement au lecteur, cette peinture des cadres et des milieux se justifiemieux encore par la manière dont elle éclaire la psychologie des personnages principaux du roman.

L'existence effacée, la soumission que manifeste MmeGrandet à son mari dans la vie quotidienne, s'expliquent sans doute d'abord par l'intransigeance de ce tyran domestique.

M ais elle semble aussi, dans cepays fidèle aux usages du passé, s'accorder avec une tradition qui confère depuis des siècles au chef de famille l'autorité sur sa maison.

A u sein de cetteatmosphère mesquine, étouffante qui règne à la fois dans la petite ville et dans la demeure de l'avare, on comprend qu'Eugénie ait si longtemps abdiquétoute personnalité.

De même Grandet, au milieu de ces conflits d'intérêt qui opposent si âprement les individus dans les multiples aléas de leur métier, anaturellement aiguisé son appétit de l'argent et développé son sens impitoyable des affaires.

M ais réciproquement, le cadre où se déroule l'existence de cesêtres nous suggère aussi ce qu'ils sont.

Cette maison froide et lugubre où vivent l'avare et sa famille, ce mobilier si mal entretenu nous éclairent par avancesur le caractère du maître de maison, sur l'atmosphère si pesante qu'il fait régner chez lui et sur son esprit de lésine.

De même la présence d'une chaise depaille dans l'embrasure d'une fenêtre auprès d'une « travailleuse en bois de merisier » et le petit fauteuil d'Eugénie « placé tout auprès » nous suggèrent à lafois l'intimité de la mère et de la fille et le prosaïsme de leurs occupations journalières.

Enfin, parmi les êtres sans envergure qui lui font cortège, lapersonnalité forte de Grandet prend par contraste un relief saisissant. CONCLUSION Ainsi, dans Eugénie Grandet, Balzac a bien « enraciné profondément ses personnages dans un milieu ».

Il a peint ce milieu avec une exactitude minutieuseet pittoresque.

En cela il s'est conformé sans doute à l'une des exigences essentielles du roman réaliste qui s'attache avec un égal souci à restituer dansleur vérité, en même temps que les personnages, l'atmosphère dans laquelle ils vivent.

Mais cette atmosphère prend dans son roman une importanceparticulière.

Car l'auteur de « la C omédie Humaine » a transposé dans le domaine du roman les idées du naturaliste Geoffroy Saint-Hilaire pour qui la variétédes espèces zoologiques avait pour origine la diversité du milieu où elles se développent.

A ussi les cadres où se passe l'existence de ses personnages neconstituent pas pour le romancier de simples toiles de fond.

Ils exercent sur les êtres une influence profonde et contribuent étroitement à former leurpersonnalité. »

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