Roumanie (1997-1998)

« Roumanie (1997-1998) Ainsi qu'on pouvait s'y attendre dès 1997, la coalition gouvernementale conduite par le Parti national paysan chrétien démocrate (PNT-cd) a connu quelques vicissitudes, moins d'un an après sa formation en décembre 1996.

La défiance manifestée à l'égard du chef du gouvernement Victor Ciorbea par l'une de ses principales composantes, l'Union social-démocrate (USD) dirigée par le président du Sénat Petre Roman, les divergences au sein du PNT-cd partagé entre une aile historique, surtout revancharde, et une aile plus jeune, enfin les difficultés à mener plus avant un programme de privatisations aux conséquences sociales redoutées ont conduit le Premier ministre à la démission.

Réputé placé à la tête d'un gouvernement de sacrifices, dépourvu de l'envergure politique nécessaire pour se placer au-dessus des querelles internes à la coalition, il a donc jeté l'éponge le 30 mars 1998. Le bilan de celui qui, en février 1996, avait été élu maire de Bucarest mais a préféré ne pas reprendre son mandat, a suscité des avis très partagés.

Sur le plan économique, son gouvernement a eu la rude tâche de mettre en œuvre un plan de stabilisation draconien qui a plongé le pays dans une nouvelle récession évaluée au terme de l'année 1997 à -6,6 %.

L'hypothèse d'une relance pour 1998 semblait largement compromise, même si, par exemple, la courbe ascendante des investissements, déjà sensible en 1997 (soit 1,6 milliard de dollars, avec, en tête, l'entreprise française des ciments Lafarge), semblait devoir se confirmer en 1998 grâce à une accélération des grandes privatisations.

Le nouveau Premier ministre, Radu Vasile (nommé le 2 avril), a par ailleurs hérité d'une situation financière et monétaire relativement saine, obtenue au prix d'une rigueur budgétaire indispensable (le déficit atteignait cependant encore 4,5 % du PIB en 1997), d'une sévère libéralisation des prix et du marché des changes, enfin, d'une dépréciation de la monnaie nationale, le tout ayant abouti au terme de l'exercice à une inflation de 151 %.

Ce programme a été mis en œuvre sous l'étroit contrôle du FMI qui, après avoir accordé les deux tiers d'un crédit stand-by de 430 millions de dollars, s'interrogeait, à l'été 1998, sur les chances de poursuite des réformes, face aux aléas de la scène politique. Pour l'heure, le gouvernement n'avait pourtant comme adversaire qu'une opposition peu dangereuse bien que fort virulente - notamment lorsqu'il a été question de permettre aux citoyens d'accéder aux archives de la Securitate (ex-police politique).

Mais il devait en priorité tenter d'améliorer le sort d'une population dont de nombreuses franges endurent depuis deux ans une nouvelle dégradation de leur pouvoir d'achat.

La hantise d'une hausse réputée inévitable du chômage (contenu, selon les chiffres officiels, à 9,3 % en date du 1er avril 1998) était omniprésente et les disparités régionales déjà importantes en la matière pouvaient encore s'aggraver.

A l'opposé, le dynamisme du secteur privé pourtant handicapé par le relèvement des taux d'intérêt, la prise de conscience croissante par les investisseurs étrangers du potentiel local comme de l'intéressante situation géostratégique du pays, la compétence de certains ministres arrivés en décembre 1997 à l'issue d'un remaniement partiel du gouvernement (Daniel Daianu aux Finances, Andrei Plesu aux Affaires étrangères), la relative popularité du président Emil Constantinescu, en dépit de la découverte dans son proche entourage d'un important trafic de cigarettes en mai 1998, plaidaient en faveur d'une amélioration de la situation.

L'entrée dans l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique nord) et le rapprochement avec. »