Databac

ROUBAUD Jacques

Publié le 18/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : ROUBAUD Jacques Ce document contient 938 mots soit 2 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« ROUBAUD Jacques (né en 1932).

Né à Caluire (Rhône), poète et mathématicien comme Raymond Que­ neau, Jacques Roubaud fait aussi partie de l'Ouvroir de littérature pote-ntielle [voir OuuPoj.

Il a participé au col­ lectif d'avant-garde Change (premier numéro en 1968) - tout en s'inscrivant comme poète et théoricien dans une tradition beaucoup plus vaste : les Troubadours (anthologie, 1981); la Fleur inverse (essai sur les trouba­ dours, 1986); la Vieillesse d'Alexandre, essai sur quel­ ques états récents du vers français ( 1978) -et à la revue Action poétique dont la devi e est empruntée à Lautréamont : « La poésie doit avoir pour but la vérité pratique ».

Il collabore avec Georges Perec, Octavio Paz, Florence Delay, Michel Deguy ...

Un de ses livres, inti­ tulé e (1967), met l'accent sur les références mathéma­ tiques qui caractérisent, en première approche, l'univers de ce poète tenté à la fois par la rénexion théorique et par une certaine forme d'activité ludique-chaque texte de ce recueil étant l'équivalent d'un pion blanc ou d'un pion noir du jeu de go.

Le résultat n'a rien d'abstrait; mais le lecteur peut être dérouté par cette poésie qui remet en cause une lisibilité confortable ou superficielle, et rompt certaines habitudes de discursivité.

Par exemple, Trente et un au cube ( 1973) se présente comme un objet inattendu.

Il faut déployer le livre avant de le lire: trente et une liasses dépliables, structurées par des exergues et des «citations >> en ita­ liques, offrent un texte dense, ponctué de blancs et d'es­ pacements.

Et quant à la « table des matières », elle se compose d'une série de ...

trel)te et un points, parfois accompagnés d'un nom -d'Etienne Jodelle à Goethe en passant par Pierre Morhange.

Jusqu'à son premier roman, la Belle Hortense (1985), que suivent I'Enlèvemelll d'Hortense (1987) et l'Exil d'Hortense ( 1990), Rou baud propose en la dérobant cette clé du mystère qu'une logique mathématique semble toujours pour>uivre dans ses poèmes.

Dans la Belle Hortense, que l'auteur reconnaît lui-même comme étant une sone d'hc•mmage à Queneau, les fausses pistes, les signes, les chiffres surtout, forment un imbroglio où, ironiquement, la solution est toujours fuyante.

Aucune conclusion éclairante ne vient rassurer le lecteur, que ce soit dans la p•>ésie ou dans le roman.

Mais faut-il vrai­ ment trouver Hortense, selon la formule de Rimbaud? Et quel coup de dé (même à « trente et un au cube� ...

) abolira jamais le hasard? L'Avertissëment de Mez.ura (1975; livre qui se lit dans le sens de la largeur de la page) joue sur la nécessité et l'arbitraire du nombre : «Nous remercions le nombre pi, en ses mille premières décimales >>.

Et Mezura, aussi­ tôt, construit.

En tête de chapitre, une série de mots, énigmatique, qui se révèle fonctionner comme la grille d'un déchiffrement toujours différé.

Tout semble se conjuguer pour faire sens-mais si le sens était ailleurs? Autobiographie, chapitre di� ( 1977), tout entier com­ posé avec les mots des autres (les surréalistes), annonce des « poèmes avec des moments de repos en prose >>.

Par exemple, au milieu du livre: «Si tu ne m'as pas, cher lecteur, abandonné depuis longtemps en route, peut-être te demandes-tu où nous en sommes? question légitime.

Moi aussi, je me le demande>> .

L'ironie ne désempare pas, et les points d'appui proposés sont là encore de fausses balises, comme la rigueur trompeuse de la struc­ ture du discours imprimé et de sa mise en œuvre typogra­ phique.

Graal Fiction (1978) déclare que le mystère est résolu; mais «tout ne sera pas dit ici, dans le premier des 26 volumes de notre Graal Fiction >>.

La quête est sans cesse repoussée, et même son objet est inconnu.

Parmi les autres œuvres de Jacques Roubaud, on retiendra surtout Voyage du soir ( 1952), Mono no aware (cent quarante-trois poèmes , bâtie de mots, splendidement ordonnée.

Peut-être même l'énigme tou­ jours reportée réside-t-elle dans une volonté de briser la lisibilité -voire de problématiser de façon (< inquié­ teuse » 1 'acte même de la lecture.

Lire se trouve soumis à une sorte de démonstration par l'absurde, et c'est l'es­ pace qui devient le maître mot.

La poésie est-elle construction, espace? Roubaud laisse entendre que le mot ne peut prendre tout son sens que par son inscription dans un espace fait à sa mesure.

Ainsi, tout comme la table qui oriente peut-être l'inquiet lecteur de Graal Fiction, la poésie «dessine la "matière" sans exacerber le "sens" ».

BIBLIOGRAPHIE R.

Davreu, Jacques Roubaud, Seghers, « Poè1es d 'a u­ jourd'hui"· 1985.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles