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?Romances sans Paroles Verlaine 1874 ? synthèse 1 .

Publié le 08/12/2021

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?Romances sans Paroles Verlaine 1874 ? synthèse

1 . Verlaine musicien et peintre
Musique :
- les titres « Romances » « Ariettes » / « Romances sans paroles » = ?uvre de Mendelssohn / « Birds in the night » = titre d?une romance de Sullivan, compositeur d?airs d?opérettes
- le travail de versification (cf question 2)
- la musique de la nature : Ariette I  « Le ch?ur des petites voix ? » « Le frêle et frais murmure... » « ? cri doux / que l?herbe agitée expire?  » « Le roulis sourd des cailloux », III  « le chant de la pluie »
- le lexique de la musique : Ariettes II, V « piano » « un air bien vieux » « doux Chant badin ? » / les références à des chansons populaires Ariette IV « Le chat de la mère Michel »?
- la forme du poème : « Streets I » = une gigue (danse anglaise vive et gaie) avec son refrain : « Dansons la gigue ! » / « A poor? » = la forme d?une chanson, là encore grâce à des phénomènes de refrain (dans chaque strophe le dernier vers reprend le premier, et la dernière strophe reprend la première, suggérant une sorte de ronde).

Peinture :
- les titres : « Aquarelles » « Paysages belges » « Simples Fresques »
- l? épigraphe : « Conquestes du Roy. » (Vieilles estampes)
- les éléments de description, par touches, qui peuvent rappeler l?impressionnisme (« Walcourt » et « Charleroi »)
- les couleurs très présentes : « Green » -titre-, « grises » « Ariette I », « le soir rose et gris » dans « Ariette V », « herbe noire » dans « Charleroi », « La fuite est verdâtre et rose », « L?or (...) tout doucement s?ensanglante. » dans « Simples Fresques I »,...
- la lumière fréquemment évoquée  : « lueurs » « pâle » « aurore » « jour trouble » dans « Ariette II », « luit dans le soir (...) vaguement » dans « Ariette V », « La lune à l?écrivain public / dispense sa lumière obscure » dans « Ariette VI », « Le ciel est de cuivre / Sans lueur aucune » dans « Ariette VIII »,.....
- les références : l? « escarpolette » dans « Ariette II » cf Watteau, « Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches » = une nature morte (« Green »)

La musique comme la peinture jouent souvent dans l??uvre en demi-tons et demi-teintes, esquisses : le lyrisme de Verlaine, bien présent (il a rompu avec le Parnasse) néanmoins n?est pas celui d?un romantique. Il est souvent tout en retenue et allusions, et s?exprime au-delà des mots.

2. Verlaine, poète de la variété
- Une versification régulière, mais variée :
des strophes régulières (dans leur ordre d?apparition : sizains, quatrains, distiques, quintils / alternance monostiches - tercets (« Streets »))
des vers identiques dans un même poème, ou parfois alternés (dans leur ordre d?apparition : heptasyllabes, enneasyllabes -9-, hexasyllabes, endécasyllabes -11-, décasyllabes, alexandrins)
des rimes régulières (alternées, embrassées, suivies)
l?alternance rimes masculines et féminines parfois respectée (« Ariette I » « Malines »...)
- Des poèmes très courts et très longs (« Ariette IX » = 2 quatrains / « Birds in the Night » = 21 quatrains)
- Une certaine modernité :
la versification :
l?utilisation fréquente du vers impair (cf « Art Poétique »)
la déstructuration du vers régulier (enjambements « Simples Fresques II » : « Sais-tu qu?on serait / Bien sous le secret / de ces arbres-ci ? », rejets « Le vent profond / pleure,... » dans « Charleroi »), utilisation d?une ponctuation expressive « Je crains toujours, - ce qu?est d?attendre ! - » dans « Spleen » par exemple, des jeux de répétitions (cf. musique = refrains))
des jeux de rimes originaux (« Ariette III », « Malines »)
Des jeux syntaxiques (« Walcourt » « Charleroi »)
Le lien titre/ poème parfois difficile à établir
- Un jeu constant sur les sonorités et le rythme : allitérations et assonances (« Il pleure dans mon c?ur » dans « Ariette III », « Le roulis sourd des cailloux » dans « Ariette I »)..., rimes internes « ... ce paysage blême / Te mira blême toi même / Et que tristes pleuraient dans les hautes feuillées / Tes espérances noyées ! » dans « Ariette IX »... , choix des vers et ponctuation.

Sans être aussi radical que Rimbaud dans la remise en question des codes poétiques, Verlaine appartient sans aucun doute à la modernité.

3. L?architecture de l??uvre
I. les déclarations d'amour (à Mathilde ? à Rimbaud ? l?identité de l?être aimé reste incertaine)
"Ariettes" I à VII : le champ lexical de l?amour très présent / présence d?un « je » et d?un « tu », parfois d?un « nous » / ponctuation expressive = lyrisme

Transition : VIII et IX : amorcent le voyage « Dans l?interminable / ennui de la plaine » (VIII) « ô voyageur » (XIX) = les paysages vus du train  la nuit ? (le ciel, les arbres, les forêts, la lune...)

II. la Belgique ("Paysages belges") et la rupture
L'itinéraire du voyage de l'été 1872 qui conduit les deux poètes à travers la Belgique, jusqu'en Angleterre. La fugue commence le dimanche 7 juillet 1872.
Verlaine disparaît avec Rimbaud, passe en Belgique. Mathilde décide de partir pour Bruxelles. Elle y arrive avec sa mère, le 22 juillet à l'aube. Verlaine la rejoint dans sa chambre ; courte réconciliation puisque l'après-midi même, si Verlaine a accepté de reprendre le train avec sa femme, il refuse ensuite de repasser la frontière avec elle. Il la quitte "pour ne plus la revoir".
"Simples fresques" et "Chevaux de bois" ont été écrits au mois d'août, que V. et R. passent à Bruxelles. Une excursion à Malines est à l'origine du poème du même nom. "Birds in the night" rappelle les griefs du poète à l'endroit de Mathilde et sanctionnent l'échec de la relation avec la "froide s?ur", tout en regrettant un amour qui n'est plus que "souvenance".

- Les titres : des villes belges « Walcourt » « Charleroi » « Bruxelles » « Malines »
- Le champ lexical du déplacement, du voyage : « gares » « chemins » dans « Walcourt », « gares » dans « Charleroi », « La fuite » « Les wagons filent en silence », « Le train glisse sans un murmure » dans « Malines »...
- le thème des amants : dans « Walcourt », « Sais-tu qu?on serait / bien sous le secret / de ces arbres-ci ? » « Oh ! que notre amour n?est-il là niché ! » dans « Simples Fresques », « Va réunir pigeon et colombe / loin de la foire et loin de madame » dans « Chevaux de bois ».
- tonalité mélancolique et sombre parfois : « Charleroi », « Triste à peine » » dans « Simples Fresques », « Bien dans le ventre et mal dans la tête, / Du mal en masse... » dans « Chevaux de Bois »
- "Birds in the night" : accusations (« Vous n?avez pas eu toute patience » « Vous n?avez pas eu toute la douceur» « ... je déplore (...) / D?être, grâce à vous, le moins heureux homme »), références à l?âge de Mathilde « âge céleste » « Vous êtes si jeune », les temps du passé, évocation des souvenirs « Je vous vois encor ! »

III. nouvelle fugue (l?Angleterre) dans les "Aquarelles", qui mêle expériences nouvelles et souvenirs de la figure de Mathilde.
Verlaine semble écartelé entre le désir de la réconciliation et l'amertume de l'incompréhension. "Beams" est daté du 4 avril 1873. Ce jour-là, Verlaine et Rimbaud s'embarquent à Douvres pour Ostende, le voyageur revient à son point de départ.
- les lieux de l?écriture : « Soho » « Paddington » « Londres »  « Douvres-Ostende »
- la langue anglaise : les titres « Streets » « Child Wife »...
- les temps du passé, évocation des souvenirs : « Je me souviens je me souviens »
- évocation de la rupture « Depuis qu?elle est morte à mon c?ur » dans « Streets », évocation des griefs contre Mathilde, et dénigrement dans « Child Wife » : « Vous n?avez rien compris.. » « Et vous gesticulez avec vos petits bras,/ Comme un héros méchant » « Vous bêlâtes vers votre mère... »
- l?amour et la souffrance « Certes ces instants seront, entre tous, / Mes plus tristes, mais aussi mes meilleurs » (« Birds in the Night »)...

Ainsi Verlaine puise-t-il dans son expérience vécue lors de l?écriture des Romances sans paroles. Néanmoins, il serait réducteur de ne considérer l??uvre que sous cet angle, tant les évocations y sont riches et variées.

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