Roland de Lassusvers 1532-1594" Né en la rue dicte Gerlande à l'issue de la maison portant l'enseigne de la noire teste ",rapporte Vinchant, Orlando di Lasso ou Roland de Lassus vit le jour à Mons en Hainaut.

« Roland de Lassus vers 1532-1594 “ Né en la rue dicte Gerlande à l'issue de la maison portant l'enseigne de la noire teste ”, rapporte Vinchant, Orlando di Lasso ou Roland de Lassus vit le jour à Mons en Hainaut.

Il fut initié à la musique dès l'âge le plus tendre et mit peu de temps pour tenir sa partie au sein des enfants de ch œ ur de l'église Saint Nicolas en sa ville natale.

Il n'était pas rare, alors, que les fonctionnaires et les musiciens chargés de recruter des chanteurs pour les chapelles recourussent à la manière forte pour s'assurer leurs services.

La beauté exceptionnelle de la voix du jeune Lassus lui valut d'être “ kidnappé ” à trois reprises.

Les deux premières fois, ses parents réussirent à le retrouver.

La troisième, lourde de conséquences pour le futur développement du musicien, le conduisit au camp de Fernand Gonzague, vice-roi de Sicile, dont les troupes assiégeaient la ville de Saint-Dizier et au service de qui l'enfant consentit à rester.

Lassus suit alors son nouveau maître en Sicile d'abord, puis à Milan, où, après six années passées auprès de Fernand Gonzague, il se sépare de lui pour se rendre à Naples — il avait en ce temps dix-huit ans — et, trois ans plus tard, à Rome.

A Naples, le musicien avait eu la révélation d'une société brillante et avait pu s'initier au style populaire polyphonique qui y était en faveur.

Rome devait au contraire lui donner accès aux formes les plus pures de l'art religieux tel que Palestrina, alors en plein essor, nous en a laissé le modèle. La mort de ses parents, qu'il ne devait d'ailleurs pas revoir, ramène Lassus au pays.

Après une brève incursion en Angleterre et en France, il s'établit vers le début de 1555 à Anvers dont la prospérité commerciale était alors à son faîte.

C'est d'Anvers qu'est daté son premier livre de Madrigali ,Vilanesche , etc., et c'est d'Anvers que la renommée du jeune maître prend son vol.

Lassus devait y rester environ deux ans, au bout desquels il fut appelé à Munich par le duc de Bavière Albert V, à faire partie de la chapelle ducale en qualité de simple chanteur.

Confiant dans l'avenir de son génie et sans doute séduit par l'idée de pénétrer dans un cercle musical, que l'influence d'un Ludwig Senfl avait porté à un haut degré d'éclat, Lassus accepte ces fonctions en apparence modestes.

Aussi bien, sa position ne tarde pas à s'améliorer.

Dès 1558, son mariage avec la fille d'une des dames d'honneur de la Cour l'associe plus intimement à la vie de la maison ducale ; en 1560, le duc le charge de recruter dans les Pays-Bas des chanteurs pour sa chapelle ; enfin trois ans plus tard, il est honoré du titre si envié de maître de chapelle. Entouré d'honneurs, admis dans l'intimité de ses maîtres qui le traitent en ami, Lassus se trouve désormais dans une situation qu'on ne saurait imaginer plus favorable et dont la sécurité ne connaîtra guère de menace jusqu'à sa mort.

Ses œ uvres, éditées à Anvers et à Venise, excitent la convoitise des éditeurs parisiens Le Roy et Ballard, et c'est précédé d'une brillante réputation qu'il fera en 1571 le voyage de Paris où le roi Charles IX le recevra avec les égards dus à un maître illustre.

Peu de temps auparavant, l'empereur Maximilien II avait tenu à récompenser son talent en lui octroyant pour lui et ses descendants des lettres de noblesse.

Cependant, la renommée européenne de Lassus, les offres que cette renommée peuvent lui attirer de la part du roi de France ne sauraient le détacher de ses maîtres bavarois.

En 1579, il prend l'engagement de les servir sa vie durant, en échange de quoi il reçoit un traitement annuel de quatre cents florins.

Son existence se partage alors entre les devoirs de sa charge — cette production intarissable. »