RFA 1984-1985 Équilibres difficiles
Publié le 10/09/2020
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RFA 1984-1985
Équilibres difficiles
Après les années de grande turbulence, celles de la montée du mouvement pour la
paix et des reclassements politiques qui en ont résulté, après les
interrogations sur son rôle dans l'Alliance atlantique et sur ses intérêts
spécifiques dans les rapports Est-Ouest, la République fédérale d'Allemagne est
revenue, en 1984, à des préoccupations d'ordre plus strictement intérieur.
Les
premiers Pershing II de l'OTAN contre lesquels s'était levée la vague
contestataire ont été installés dès la fin de 1983 en Bavière, et le mouvement
pour la paix, vaincu, est largement retombé.
Mais à peine le calme était-il
revenu que le chancelier Helmut Kohl devait faire face à d'autres soucis, à
commencer par quelques "scandales" mettant en cause certains membres du
gouvernement.
Scandales
Dès le mois de janvier 1984, c'est le ministre de la Défense du gouvernement
fédéral, M.
Manfred Wörner (CDU), qui a été mis sur la sellette.
Le général
Kiessling, commandant en chef adjoint des forces de l'OTAN en Europe et officier
le plus gradé de la Bundeswehr (l'armée ouest-allemande), avait été discrètement
limogé en décembre 1983, après que les services de renseignement militaires (le
MAD) l'eurent accusé d'homosexualité.
Le général a protesté et l'on s'est
aperçu, en janvier, qu'il y avait eu méprise et que ces accusations étaient sans
fondement.
L'opinion s'est émue, et l'opposition a réclamé la démission de M.
Wörner.
Après bien des hésitations, le chancelier a décidé en février de
maintenir le ministre de la Défense à son poste et de réintégrer le général
Kiessling.
Cette affaire a fait d'autant plus de bruit qu'elle s'est ajoutée à une autre
qui traînait depuis plusieurs années déjà, et devait connaître encore des
rebondissements spectaculaires: l'affaire Flick, du nom d'un puissant groupe
industriel, accusé d'avoir versé des subsides à différents hommes politiques en
échange de divers services, et notamment d'importants dégrèvements fiscaux.
La
principale personnalité impliquée était le comte Otto von Lambsdorff, ministre
de l'Économie, auquel on reprochait d'avoir ainsi fait rentrer 135 000 marks
(400 000 francs) dans les caisses de son parti, le Parti libéral (FDP), à la fin
des années soixante-dix, alors qu'il occupait le même ministère dans la
précédente coalition.
Le 2 décembre 1983, le Bundestag votait la levée de
l'immunité parlementaire du ministre, mais le chancelier décidait de le
maintenir à son poste tant que le parquet n'aurait pas annoncé l'ouverture d'un
procès contre lui.
En mai 1984, le gouvernement déposait sur le bureau du
Bundestag un projet d'amnistie visant à blanchir tous les fraudeurs du fisc
ayant déclaré comme donations des fonds destinés aux partis politiques.
Cela a
provoqué une levée de boucliers dans les rangs de l'opposition, mais aussi chez
les libéraux, membres de la coalition gouvernementale, et le projet a finalement
été retiré.
En juin, le parquet annonçait que M.
Lambsdorff devrait répondre
devant un tribunal de l'accusation de corruption, et le ministre de l'Économie
démissionnait.
L'affaire Flick a connu un nouveau rebondissement en octobre 1984, quand
l'hebdomadaire Der Spiegel a révélé que M.
Rainer Barzel, président du
Bundestag, avait touché d'importantes sommes d'argent du groupe industriel dans
les années soixante-dix, pour céder la place à M.
Helmut Kohl à la tête du Parti
chrétien-démocrate (CDU).
M.
Barzel démissionnait le 25 octobre.
Le chancelier a
plaidé l'ignorance et n'a pas été directement mis en cause.
En revanche, sa façon de réagir à cette série d'affaires a été critiquée.
La
coalition qu'il dirige est un équilibre fragile entre les diverses tendances du.
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