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Reynaud, Paul

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

Reynaud, Paul (1878-1966), homme politique français, président du Conseil entre mars et juin 1940, qui, ne pouvant faire accepter son projet de poursuivre la guerre, démissionna avant la conclusion de l'armistice.

2   UN BRILLANT FRANC-TIREUR

Né à Barcelonnette (Basses-Alpes, aujourd'hui Alpes-de-Haute-Provence), diplômé de l'École des hautes études commerciales, Paul Reynaud s'inscrivit au barreau de Paris à l'issue de ses études de droit. Conseiller général, puis député modéré des Basses-Alpes en 1919, battu en 1924 lors de la victoire du Cartel des gauches, il fit son retour à la Chambre en 1928, comme député de Paris, mandat qu'il conservera jusqu'en 1940.

Spécialiste des questions financières, proche d'André Tardieu, il fut ministre des Finances dans le cabinet formé par ce dernier, de mars à décembre 1930, puis ministre de la Justice dans le cabinet Laval (1931-1932). Volontiers anticonformiste, se tenant en marge des appareils, il s'imposa comme l'une des personnalités marquantes de la droite modérée, n'hésitant pas à faire connaître ses opinions, parfois discordantes : ainsi, favorable à une dévaluation du franc, il s'opposa en 1935 à la politique déflationniste menée par Pierre Laval, et contesta l'appui apporté par ce dernier à l'invasion de l'Éthiopie par les armées de Mussolini. De même, il se fit à maintes reprises l'avocat de Charles de Gaulle, alors lieutenant-colonel, qui préconisait la formation d'un corps de blindés motorisé.

Garde des Sceaux dans le cabinet Daladier (avril 1938), il fit connaître publiquement sa vigoureuse opposition à la conclusion des accords de Munich, en septembre 1938. Ministre des Finances dans le cabinet Daladier, à partir du 1er novembre de la même année, il s'entoura d'une équipe de brillants techniciens (notamment Alfred Sauvy et Yves Bouthillier) et, utilisant la possibilité qui lui était offerte de légiférer par décrets-lois, il mit en œuvre une politique énergique, visant à permettre l'augmentation des dépenses militaires tout en assurant la maîtrise des déficits publics, qu'il favorisa par une dévaluation.

3   DANS LA TOURMENTE DE 1940

Après l'entrée en guerre de la France, il signa avec la Grande-Bretagne un accord économique, par lequel les deux puissances s'engageaient à mettre leurs ressources en commun pendant la durée des hostilités. Appelé en mars 1940 à la présidence du Conseil, qu'il cumula avec le portefeuille des Affaires étrangères, il renforça alors l'alliance avec la Grande-Bretagne par un traité de solidarité excluant toute paix séparée avec l'Allemagne (28 mars). Initiateur, aux côtés de Churchill, de l'expédition de Norvège visant à couper la route du fer, il prit en charge la Défense nationale en mai 1940 et nomma Weygand commandant en chef des armées à la place de Gamelin le 14 mai ; il appela au gouvernement le maréchal Pétain, nommé vice-président du Conseil le 18 mai, ainsi que le général de Gaulle, nommé sous-secrétaire d'État à la Défense nationale le 5 juin.

Partisan de la poursuite de la guerre depuis le « réduit breton « puis depuis l'Afrique du Nord, il se heurta à Weygand et Pétain, qui s'opposaient à son projet de capitulation sans armistice, désaccord dont il fit part à Churchill le 11 juin. Après l'échec du plan proposé par Jean Monnet et de Gaulle, consistant à conclure une union politique avec la Grande-Bretagne, il démissionna le 16 juin 1940 et céda la place au maréchal Pétain. Interné sur l'ordre du gouvernement de Vichy à partir de septembre 1940, condamné à la détention lors du procès de Riom, détenu au fort du Portalet à partir d'octobre 1941, il fut déporté en Allemagne de 1942 à 1945, à Oranienburg, puis au château d'Itter, dans le Tyrol.

4   RETOUR À LA POLITIQUE

Renouant avec la politique dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, il fut élu député du Nord en 1946, mandat qu'il détint jusqu'en 1962. Ministre des Finances en 1948, dans les cabinets Marie et Schuman, il fut l'un des partisans actifs de la construction européenne. Favorable à la révision constitutionnelle de la IVe République, il milita pour le retour du général de Gaulle au pouvoir en 1958 et fut placé à la présidence du Comité consultatif constitutionnel qui présida à la mise en place des nouvelles institutions. Opposé à la politique antiatlantiste et antieuropéenne du général de Gaulle, et à son projet de faire élire le président de la République au suffrage universel, il se retira de la vie politique en 1962. Paul Reynaud est notamment l'auteur de la France a sauvé l'Europe (1947) et de Mémoires (1960-1963).

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