Respecter les autres est-ce cultiver le bonheur ?

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Mais pourtant, pour lui, vertu et donc respect de l'autrui, n'assure pas le bonheur. Il n'y a aucune liaison directe.   III Autrui me donne à moi-même Autrui est une personne humaine dans ce sens très précis qu'il s'agit d'un être doté de raison, mon semblable. De cela s'élaborent de rapports symétriques : je suis l'autrui d'autrui. Autrui me confère une forme d'existence à laquelle je lui fais, en retour, accéder. Nous atteignons ensemble la dignité, nous nous élevons ensemble, d'où l'autre sens du mot "reconnaissance" : même s'il me conteste, même s'il s'oppose à moi - et peut-être même parce qu'il s'oppose à moi de manière rationnelle et argumentée - autrui provoque en moi un sentiment de gratitude puisque c'est grâce à lui que je puis m'élever au-dessus de ce petit être égocentrique, égoïste même, que j'étais. "Pour être heureux, il faut penser au bonheur d'un autre." Bachelard, La Psychanalyse du feu "Quand même la terre devrait être bientôt bouleversée par un choc céleste, vivre pour autrui, subordonner la personnalité à la sociabilité, ne cesseraient pas de constituer jusqu'au bout le bien et le devoir suprêmes." Comte   "J'ai besoin de la médiation d'autrui pour être ce que je suis." Sartre.

Tout homme vivant en société, doit vivre en présence d'autrui. Les autres, c'est ce qui est différent de moi. Je ne peux savoir ce que pense autrui, ni ce qu'il veut. Il constitue fondamentalement une inconnue. Comme l'explique le philosophe Levinas, je ne peux avoir le contrôle sur autrui, il m'échappe sans cesse. Dans ce contexte, autrui peut me faire peur, parce qu'il a la possibilité de me nuire sans que je puisse le prévoir. Respecter autrui alors, cela permet-il de se protéger et de protéger son bonheur? Mais si autrui est imprévisible, me respectera-t-il en retour? Dans quelle mesure les autres peuvent contribuer à mon bonheur ?