République tchèque (1992-1993)

« République tchèque (1992-1993) La population a accueilli la naissance de l'État-nation tchèque (1er janvier 1993) sans enthousiasme.

En janvier 1993, les prix à la consommation ont grimpé de 8,5% par rapport au mois précédent.

L'explication de cette inflation par l'introduction de la TVA (taxe à la valeur ajoutée) n'a pas consolé les plus démunis.

Bien que les prix n'aient augmenté que de 1,3% en février et de 0,6% en mars, la hausse a atteint 21,7% par rapport au premier trimestre de 1992. Au cours de la même période, la hausse des salaires a été de 23% environ, tandis que le PIB baissait de 4 à 5%, la production industrielle de 8,1%, celle du bâtiment de 9,5%.

Le déficit du commerce extérieur représentait alors 1,7 milliard de couronnes.

Václav Klaus, Premier ministre de la République tchèque, a, lui-même, reconnu que la relance annoncée n'était pas intervenue, tout en contestant les données statistiques. Le pays a entamé la "grande privatisation" des entreprises d'État, ce qui a engagé les millions de propriétaires de "coupons" achetés en 1991 ainsi que les fonds où ils ont placé leurs "actions populaires".

Au printemps, le chômage a légèrement augmenté, menaçant de bondir avec l'application de la loi sur les faillites des entreprises endettées. Après maintes hésitations, Václav Havel s'est présenté comme candidat à la présidence de la République; soutenu par la droite au pouvoir qui le jugeait comme le "moindre mal" possible, il a été élu d'extrême justesse.

La popularité de cette droite a baissé, tandis que montait la cote de la social-démocratie qui s'est dotée d'une direction rajeunie. L'orientation diplomatique vers l'Ouest a prévalu nettement dans la politique étrangère tchèque.

Des pourparlers compliqués se sont poursuivis avec l'Allemagne concernant le transfert des Allemands après la Seconde Guerre mondiale et particulièrement le problème des émigrés venant de l'Est.

A cet égard, une grande menace s'est profilée: l'instauration d'un "rideau de fer" à la frontière entre les pays tchèques et la Slovaquie.

D'ailleurs, les échanges commerciaux entre ces deux nouveaux États ont baissé de 40 à 50% au printemps 1993.. »