République
Publié le 22/05/2020
Extrait du document
«
La France a mis plus de deux siècles à adopter d éfinitivement la r épublique comme r égime politique. Ce choix ne
s'est pas fait sans difficult
és.
Il a fallu plusieurs d écennies pour que les r égimes monarchiques et imp ériaux soient
d
éfinitivement abandonn és, y compris dans l'esprit de la majorit é des citoyens fran çais.
La R
épublique doit également surmonter de nombreuses crises entre la fin du XIX e
si ècle et les ann ées 1960. L'une des
plus s
érieuses est certainement celle de la confiscation du pouvoir par le gouvernement de Vichy pendant la Seconde
Guerre mondiale. La r
ésistance qui na ît alors des cendres de la d éfaite, en s'opposant non seulement à l'occupant nazi
mais
également à l'État fran çais et à Pétain, aura un r ôle d écisif dans la refondation du r égime r épublicain.
La IV e
R
épublique sera à l'origine d'avanc ées importantes pour les Fran çais, mais, trop instable, elle devra c éder la
place. La V e
r
épublique, r égime sous lequel nous vivons aujourd'hui, est alors fond ée sur des principes tr ès marqu és
par la personnalit
é et l'exp érience de ses concepteurs.
1.
Le difficile enracinement de la culture r
épublicaine (les d écennies 1880 et 1890)
La III e
R
épublique est la plus longue r épublique de l'histoire de France .
Mise en place avec difficult é, elle finit par se
consolider et par s'enraciner dans l'esprit des citoyens fran
çais, au point d' être indissociable de l'id ée de patrie .
Mais les
gouvernements fran
çais des ann ées 1880 et 1890 ont d û se battre pour faire triompher l'id éal r épublicain.
• La III e
R
épublique connait des d ébuts laborieux .
Elle succ ède au second Empire, dissout le 4 septembre 1870 apr ès
l'humiliante d
éfaite de la France contre la Prusse à Sedan et la capture de l'empereur Napol éon III . Cette situation provoque une
crise politique qui rend difficile la d
éfinition d'un nouveau r égime politique.
Trois tendances politiques s'affrontent : les r
épublicains mod érés, les monarchistes et les r épublicains plus radicaux
(extr
ême gauche) issus de la Commune autonome de Paris, qui s'est r évolt ée entre le 18 mars et le 28 mai 1871 et a instaur é
un gouvernement insurrectionnel hostile au retour de la monarchie en France. Les bonapartistes (partisans de l'Empire) sont
minoritaires.
Ces divisions entre dirigeants politiques sont aussi le reflet des divisions de la population fran
çaise. Cette derni ère est encore
tr
ès rurale (m ême si l'urbanisation gagne du terrain) ; or les campagnes sont plut ôt conservatrices et veulent un gouvernement
qui soit apte
à maintenir l'ordre. À l'inverse, les villes, Paris en t ête, sont plus progressistes.
Les r épublicains r éussissent
finalement
à s'imposer en s' éloignant des id éaux de la Commune (qui effraye les campagnes), et en profitant des
divisions des royalistes qui ont pourtant gagn
é les élections mais sont incapables de s'entendre sur le nom du futur roi
de France ! Les lois institutionnelles de 1875, qui font r
éférence pour la premi ère fois au mot « r épublique », ne sont vot ées
qu'
à une seule voix de majorit é.
• Les r
épublicains, qui s'imposent d éfintivement au pouvoir, se trouvent face au d éfi de faire accepter à nouveau un r égime
politique qui n'a pas bonne presse dans l'opinion et est marqu
é par les échecs (parfois sanglants) de la premi ère et de la
deuxi
ème R épublique.
Un large consensus politique
• Pour
établir un large consensus politique, et m énager les plus conservateurs, les gouvernements optent pour une r épublique
mod
érée et votent de nombreuses lois pour en faire une d émocratie lib érale et un r égime populaire. Une premi ère s érie de lois
renforce les libert
és individuelles et font progresser les droits sociaux. Ainsi, la libert é de la presse et de r éunion sont vot ées
en 1881. Les syndicats sont autoris
és en 1884, de m ême que le divorce . Une loi sur les associations est vot ée en 1901 (elle
est toujours d'actualit
é).
Parmi les lois les plus c
élèbres des d ébuts de la III e
R épublique, on peut citer les « lois Ferry » (de Jules Ferry) qui rendent
l'enseignement primaire gratuit, obligatoire (loi de 1881) et la
ïc (loi de 1882), avec une obligation scolaire jusqu' à 13 ans. Une
loi de 1885 organise l'enseignement public et impose une « la
ïcisation » du personnel, compl étée en 1904 par l'interdiction
d'enseigner pour les congr
égations religieuses.
C'est une v éritable r évolution car jusque l à ces derni ères avaient la haute
main sur l'
éducation en France.
Ces mesures sont compl étées par la loi de 1904 qui rompt les relations privil égiées de la
France avec le Vatican (alors que la France
était jusque l à consid érée comme « la fille ain ée de l' Église »), et par la loi
de s
éparation de l' Église et de l' État de 1905, mal accueillie dans l'ouest de la France et dans le Massif central.
.
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