Databac

Républicaniser la France

Publié le 27/07/2022

Extrait du document

« Sujet : « Républicaniser la France ? » « La République, en France, a ceci de particulier que personne n’en veut et que tout le monde y tient.

» Comte de Gobineau, diplomate et écrivain français. Le concept de « républicaniser » la France est un processus, une dynamique : la France est en train de devenir républicaine.

Entre 1870 et 1879, la République était contrôlée par les monarchistes, mais peu à peu, ils ont perdu la main.

En 1879, le Sénat devient majoritairement républicain après les municipales de 1878, et les deux assemblées élisent un nouveau Président suite à la démission de MacMahon : Jules Grévy (républicain modéré). A partir des années 1880 environ, pendant 30 ans, une génération va porter la république pour qu'elle devienne une « vraie » république.

La « Constitution Grévy » (qui est en réalité une pratique constitutionnelle) correspond au fait pour Grévy de renoncer à dissoudre l'Assemblée.

A partir de ce moment, un régime d'Assemblée se met en place, en définitive un régime parlementaire (le gouvernement est responsable devant l'Assemblée Nationale) où le législatif l'emporte largement sur l'exécutif.

Ce régime s'accompagne donc d'une instabilité gouvernementale, il y aura 47 gouvernements entre 1880 et 1914.

Ce régime d'Assemblée fait naître un mouvement d’antiparlementarisme au sein de la population à cause de l'instabilité gouvernementale et du fait que les mêmes personnes se succèdent au pouvoir l'anti-parlementarisme, préjudiciable au bon fonctionnement des institutions et de la démocratie.

La démocratie prend ainsi ses marques en France, le mot République devient le synonyme de démocratie. Dans quelle mesure cette période de l’histoire de France est-elle synonyme de renforcement de la République ? I) Des gouvernements républicains comme point d’ancrage. A) Des élections à intervalles réguliers et une structure politique qui prend peu à peu forme. Les élections législatives se font au scrutin uninominal à deux tours, ce n'est pas un scrutin de liste. Les élections de 1877 sont des élections très importantes : on ne parle pas encore de gauche et de droite mais à l'époque le mot « républicain » signifie gauche.

On a 318 républicains (de nuances variées) et 208 opposants, les républicains ont donc gagné la Chambre. Les élections suivantes sont celles de 1881 (4 ans = délai législatif habituel), les républicains prennent 455 sièges, les opposants n'en ont plus que 90, ce sont les perdants du système politique (royalistes divisés entre légitimistes et orléanistes // bonapartistes).

En 1885, les républicains gagnent 384 sièges (baisse liée à l'usure du pouvoir et à la réorganisation des opposants).

En 1889 (centenaire de la Révolution Française), on assiste à une crise importante de la République (voir séquence 12), les Républicains ont 366 sièges et les opposants 210.

A partir de 1893, les choses changent.

On a désormais une ventilation beaucoup plus précise de la vie politique. On voit apparaître les termes de socialistes, radicaux, républicains, les monarchistes et les ralliés.

Le paysage politique devient plus complexe.

En 1891, le Pape Léon XIII demande aux catholiques français de se rallier à la République.

A partir du moment où les catholiques français reçoivent ce message, il est évident qu’une droite et une gauche républicaines vont apparaître.

1893 est le début d'une vraie organisation droite/gauche dans la vie politique. En 1898, on trouve les socialistes, les radicaux, les républicains, les ralliés et toujours les monarchistes on se situe en plein dans la crise Dreyfus.

On observe donc une poussée des socialistes et des radicaux. En 1906, les socialistes sont assez nombreux (ils sont 54, Jaurès ayant appelé à une réconciliation entre socialisme et république, le socialisme n'est donc plus synonyme d'opposition systématique à la République), les radicaux sont 247.

On a donc une véritable gauche très importante.

Le mot « républicain » est un peu galvaudé puisqu'en 1906, presque tout le monde accepte la République. En 1914, on voit que les abréviations apparaissent : la SFIO (103 sièges), les républicains socialistes (27 sièges, qui ne sont pas membres de la SFIO), les radicaux socialistes (140), les radicaux indépendants (96), 57 républicains de gauche.

Tout cela forme la gauche.

Les autres républicains (Union Républicaine) sont 96 et les conservateurs 73 forment la droite.

Jamais la droite ne s'est appelée la droite, à l'inverse, la gauche assume ce terme. B) Des gouvernements marquants. Les deux gouvernements Ferry dans les années 1880 : le premier va de septembre 1880 à novembre 1881.

Jules Ferry (1832-1893) appartient à la bourgeoisie française.

C'est un avocat, qui est opposant au Second Empire.

Après 1870 il devient maire de Paris (avant qu'elle soit supprimée après la Commune).

Jules Ferry n'est pas un communard, c'est un opportuniste et un modéré.

C'est un francmaçon, gage d'opposition à l'Eglise catholique.

Jules Ferry est l'homme de l'école libre, gratuite et obligatoire et l'homme de la colonisation.

Durant son premier ministère, il prend la loi du 16 juin 1881 sur la gratuité de l'école primaire // la loi du 30 juin 1881 sur la liberté de réunion et la loi du 29 juillet 1881 sur les délits de presse (si on publie des nouvelles qui remettent en cause l'autorité de l'Etat ou appellent à la désertion, on est jugé par un jury populaire). Le deuxième gouvernement Ferry va de février 1883 à mars 1885.

Ce ministère est marqué par la loi du 21 mars 1884, loi Waldeck-Rousseau (ministre de l'intérieur) qui autorise les syndicats (20 ans après le droit de grève) // la loi du 5 avril 1884 fait que désormais le maire est élu par le Conseil municipal et non plus nommé par le pouvoir, seul Paris n'a pas de maire (seulement un maire par arrondissement et un président du Conseil municipal désigné par le pouvoir) // la loi de juillet 1884 sur l'école mais surtout sur le divorce.

Entre ces deux ministères, on trouve notamment le ministère Gambetta (un radical), il dure de novembre 1881 jusqu'en janvier 1882 (trois mois, d'où l'expression moqueuse « Grand ministère »).

Gambetta ne reviendra jamais au pouvoir après avoir été renversé. Le ministère Waldeck-Rousseau va de juin 1899 jusqu’en mai 1902 (le plus long ministère de la période 1880-1914).

Il est ministre sous Gambetta et Ferry.

C'est un personnage mal connu.

Son ministère règle l'affaire Dreyfus.

Il va lutter contre les ligues nationalistes, puissantes à l'époque qui sont condamnées en 1899 avec la Ligue des Patriotes (Paul Déroulède) et la Ligue antijuive (Jules Guérin).

Le ministère de Waldeck-Rousseau fait aussi la loi de juillet 1901 sur la liberté d'association, cette loi vise notamment les congrégations religieuses (anti-dreyfusardes) puisqu'elle les oblige à se déclarer en préfecture sous peine d'être interdites.

Cette loi sur les associations va être au cœur des élections de 1902 où Waldeck-Rousseau sera battu par les radicaux. II) L’Ecole et la laïcité viennent renforcer la République. A) L’Ecole. L'école primaire existait déjà sous la monarchie, mais elle était payante.

La Révolution et Napoléon n'ont pas réglé la question de l'école.

La loi Guizot de 1833 obligeait les communes de plus de 500 habitants à ouvrir une école primaire payée par la municipalité. Jules Ferry n'a donc pas créé l'école mais il va donner à la dimension scolaire ses fondements avec deux lois : celle du 16 juin 1881 et celle du 28 mars 1884.

La première est la loi sur l'école primaire gratuite et la seconde sur l'école laïque et obligatoire.

Une école laïque signifie qu'on enlève le crucifix des écoles (même s'il y a encore des écoles privées), on garde le jeudi pour l'éducation religieuse privée.

Cette école primaire de Jules Ferry doit former des citoyens à lire un bulletin de vote, un journal pour choisir ceux qui les dirigent.

L'école de Ferry est complétée par la loi Gobelet du 30 octobre 1886 qui créé les écoles normales d'instituteurs qui forment les hussards de la République, on en trouve une par département.

On peut estimer qu'il y avait environ 3,2 millions d'enfants qui allaient à l'école, les lois de Ferry en ont rajouté 600 000. On apprend le patriotisme dans l'école.

On y apprend l'Histoire revue par la République (exemple : les Napoléon = danger pour la France // Henri IV = un bon Roi).

Dans ces.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles