Registre

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Les registres dans les textes.

Le registre d'un texte est l'impression qu'il produit sur la sensibilité du
lecteur.

On peut rencontrer plusieurs registres différents dans un même texte, selon
les passages ; l'un d'eux peut dominer.

Les registres ne sont pas limités aux textes littéraires ; ils sont
présents dans les textes de presse ou la publicité, par exemple. On les
trouve aussi dans toutes les formes d'art ou d'expression, comme la
peinture, la sculpture, la musique, le cinéma ou la photographie.

Le registre comique suscite l'amusement, le rire parfois, mais souvent le
sourire. Le comique peut être subtil ou grossier, fantaisiste ou grave.

Le registre ironique amuse aux dépens de quelqu'un ou de quelque chose.
Ex : Dorine se moquant de T, ds la sc où elle fait à Orgon le rapport de ce
qui s'est passé pendant son absence.

Le registre satirique vise à désolidariser le lecteur d'un groupe, d'une
institution, d'un comportement général, en critiquant de manière amusante.
Ex : Les portraits de La Bruyère.

Le registre tragique suscite la pitié et la terreur, l'effroi, ainsi qu'un
sentiment d'impuissance devant le sort d'un homme pris dans un conflit
insoluble (un dilemme), ou face à une force qui le dépasse (le destin, la
passion, la société, l'Histoire...). Il n'est plus libre, sa vie peut même
être menacée.
Ex :

Le registre pathétique faire naître l'émotion, la compassion,
éventuellement les larmes, en soulignant la souffrance de qqn.
[Pathétique vient du grec pathos qui signifie souffrance]
Ex :

Le registre de l'éloge suscite l'admiration en soulignant les qualités de
qqn ou de qqch.
Ex : L'évocation de Napoléon par Musset

Le registre du blâme suscite la réprobation en soulignant les défauts de
qqn ou de qqch.
Ex :

Le registre épique suscite l'admiration en amplifiant la réalité, en
donnant à des personnages, à des groupes, une dimension surhumaine et en
magnifiant leurs actions.
Ex : l'évocation des soldats de Napoléon dans les textes de Vigny et Musset
[L'adjectif épique correspond au nom épopée, qui désigne un long poème
célébrant les prouesses guerrières de héros hors du commun : Ulysse,
Achille, Roland]

Le registre fantastique fait naître le doute, l'angoisse, la peur, en
brouillant la frontière entre le réel et le surnaturel. Ex : Le Portrait
ovale d'Edgard Poë
[Le surnaturel fait irruption dans le réel : des phénomènes étranges,
que la raison ne peut expliquer, se produisent au c?ur d'un univers
familier, et sont présentés comme réels, provoquant, chez le lecteur,
doute et angoisse. Ne pas confondre avec le merveilleux, qui n'angoisse pas
le lect mais l'émerveille, et que le lect admet comme réel le temps de sa
lecture.]

Le registre lyrique communique des émotions, des sentiments, par le rythme
et la mélodie du langage, en prose comme en vers. Ex : « Le Lac « de
Lamartine
[Ces émotions et sentiments peuvent être très divers, doux ou violents :
pas seulement l'amour ou le désespoir, mais par exemple l'enthousiasme, ou
le sentiment du temps qui passe, ou l'angoisse de la mort...]
[L'adjectif lyrique vient du nom de la lyre, dont se servaient les poètes
grecs pour s'accompagner quand ils chantaient les poèmes de ce registre]

Le registre polémique fait ressentir de l'hostilité envers quelqu'un ou
quelque chose, une personne, une idée, une institution... qu'il vise à
discréditer. Ex :
[Polémique vient du grec polémos qui signifie combat]

Le registre didactique fait sentir la volonté d'apporter un enseignement.
Ex : l'article « Traite des nègres « de De Jaucourt
[Didactique vient du grec didasko qui signifie enseigner]