Rats

« 1 / 2 1" mal1968 Série D-27 Fiche N• 2372 Rats 1.

Parmi les compagnons les plus constants de l'homme, le rat reste l'un des plus détestés.

Il a, de tout temps, supporté la responsabilité de transmettre des maladies aussi redoutables que la peste, la rage, le typhus.

Il mérite cependant d'être étudié pour lui-même tant son comportement social s'adapte bien au concept de groupe.

2.

Les deux espèces les plus courantes de rats sont Rattus norveglcus (R.

n.) et Rattus rattus (R.

r.).

On les distingue mal par leur pelage: si le premier est souvent brun, il en est aussi de noirs alors que, chez le second, divers coloris plus ou moins sombres, dont le noir, existent.

De plus grandes dimensions et plus trappu d'aspect (un mâle bien nourri pèse plus de 500 g.

et mesure facilement 30 cm.), R.

n.

s'adapte mieux aux climats tempérés ou froids tandis que R.

r.

se trouve à son aise sous les tropiques.

A Londres, certains immeubles abritent R.

r.

dans les greniers et R.

n.

dans les caves; ce dernier, qui creuse volontiers des terriers, est bon nag::~ur et peuple les égouts, alors que l'autre peut construire des nids dans les arbres.

R.

n.

est le rat commun.

Dépendant de l'homme pour le gîte et la nourriture, ses migrations l'ont conduit au long des siècles partout où vit l'homme.

3.

Etudié intensément du point de vue de leur comportement social par le biologiste S.

A.

Bamett (Université de Glasgow), les rats, et particulièrement les mâles, font preuve d'agressivité.

L'intrusion, dans un groupe, d'un mâle étranger, provoque chez les autres mâles une réaction d'attaque qui n'entraîne pas obligatoirement le contact physique; mais, après plusieurs intimidations de ce genre, l'intrus succombe dans des conditions mystérieuses.

L'autopsie des cadavres ne révèle pas de lésions Internes - ce qui amène à penser que la mort (survenue en quelques heures, ou en quelques jours) est une conséquence de désordres cérébraux qui, par t'inter­ médiaire du nerf vague, provoquent t'arrêt du cœur (syncope vagale).

4.

A l'intérieur d'un groupe de rats, une certaine hiérarchie sociale semble la condition de l'ordre.

On peut observer trois types d'individus: les «alpha », en excellente condition physique et vivant sans égard pour les autres mâles; les « beta », ressemblant physiquement aux " alpha», mais qui ont acquis un statut de soumission devant ceux-ci après s'y être mesurés; enfin, les «omega », que l'on trouve rarement dans une colonie stable car ils y dépérissent rapidement.

5.

Une des plus étonnantes qualités du rat sauvage est son aptitude à l'exploration.

Les mâles surveillent constamment l'étendue de leur territoire et tiennent une véri­ table comptabilité des potentialités en nourriture, et aussi des intrusions étrangères.

Ce goOt de la prospection contraste cependant avec le traditionalisme de cet animal qui a horreur de toute nouveauté introduite dans son existence.

Ainsi, il peut bouder pendant plusieurs jours une nourriture inconnue.

Ou bien il absorbera précautionneu­ sement de petites quantités de poison; mais, dès l'apparition des premiers désordres dans son organisme, il s'arrêtera d'en prendre et, par la suite, rejettera tout ce qui, de près ou de loin, lui rappellera ce produit.

Cette faculté d'apprentissage explique son taux de mortalité relativement bas malgré la lutte que lui livre l'homme. 2 / 2. »