Rand

« 1 / 2 9 octobre 1968 Série D-50 Fiche N• 2643 Rand 1.

La République d'Afrique du Sud produit presque 75 •ta de l'or du monde occidental mais la grande période d'expansion des mines sud-africaines semble s'être terminée en 1967.

Les compagnies minières prévoient d'autres progrès mais plus lents que ceux qui conduisirent au chiffre record de 30,8 millions d'onces (soit une valeur de 5500 millions de francs) produites en 1966.

En 1967, la production a diminué de quel­ que 600 000 onces.

Au cours du demi-siècle précédent, elle avait à peu près quadruplé.

2.

L'or du Rand (région de Johannesburg) est découvert à la fin du XIXe siècle.

La ruée qui suit, jointe aux visées britanniques, provoque la guerre des Boers, la première mais non la moins cruelle du xxe siècle.

Le développement des mines est le fait de financiers dont certains comme Alfred Beit, S.

Marks et sir Ernest Oppen­ heimer sont d'origine allemande.

Harry Oppenheimer, fils de Sir Ernest, préside l'empire minier de I'Anglo-American Corporation, à Johannesburg (40% de l'or sud­ africain, 30 % de la production occidentale).

3.

Les nouveaux progrès de la production ne s'obtiennent qu'au prix de techniques coOteuses.

Au prix officiel de 35 dollars l'once, il est impossible de procéder aux grands investissements réclamés par l'exploitation des terrains à faible teneur.

Pour­ tant, certaines des roches traitées ont un rendement deux fois plus faible que celui qui aurait été toléré .quarante ans plus tôt.

L'extraction d'uranium, abondant dans les sols aurifères du Rand, amortit une partie des frais.

Le bassin n'est plus confiné aux alentours immédiats de Johannesburg; il s'étend dans la province d'Orange dans un rayon de 400 kilomètres.

4.

La possession de ces richesses a permis à l'Afrique du Sud de s'industrialiser.

Sans elles, sa balance commerciale· serait déficitaire.

L'or constitue son meilleur atout en politique internationale et rend peu probable la mise en œuvre de sanctions contre elle.

A la suite de l'ouverture d'un double marché, en 1968, l'Afrique du Sud continue de suivre une politique de prudence et évite toute manœuvre perturbatrice.

5.

Un changement de régime qui affecterait les mines d'or aurait des conséquences incalculables non seulement pour la Grande-Bretagne (qui effectue la majeure partie du commerce de l'or) mais aussi pour tout le système monétaire occidental.

Les gouvernements ne sont pas les seuls intéressés: cotées sur les places internationales, les actions des mines d'or ont toujours été attrayantes pour les épargnants.

Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, elles ont attiré plus de 300 millions de dollars de capitaux vers l'Afrique du Sud.

6.

De manière permanente, l'Afrique du Sud réclame un relèvement du prix de l'or en accord, sur ce point, avec les thèses françaises.

Elle serait, avec l'URSS, la grande bénéficiaire d'une telle mesure.

Mais le dollar et la livre sterling retrouveraient ainsi la confiance compromise par le déficit de leur balance des comptes.

En fait, selon les experts sud-africains, la production d'or est devenue insuffisante à cause non pas de la spéculation mais des stockages à long terme et d'un emploi croissant de ce métal dans l'industrie et les arts.

Cependant, vu la faible teneur des filons à exploiter, aucune augmentation substantielle de la production ne peut se concevoir sans un relèvement du prix. 2 / 2. »