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Qui parle quand je dis ''je'' ?

Publié le 16/05/2020

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« Chaque être humain, quelles que soient ses origines ou sa culture, parle de lui-même en employant toutnaturellement le pronom personnel « je.

» Depuis que l’on sait parler, le « je » pour se désigner est utilisé avecspontanéité comme une évidence, et il fait partie des habitudes de langage, des expressions courantes.

Enprononçant ce mot, nous faisons comme si le « je » renvoyait toujours à la même personne, un moi constant,invariable, en somme, un moi identifiable.

L’énoncé du sujet, tend de manière sous-jacente à remettre en causel’idée que c’est moi qui parle lorsque je dis « je.

» Le sujet grammatical et langagier correspond-il vraiment au sujetpsychologique ? En posant la question ainsi on voit que le sujet se rapporte à la notion « d’identité » Existe-t-elle oun’est-ce qu’un mythe ? Est-ce que c’est moi qui parle quand je dis « je » ? Cette étude tentera de faire le point surle « moi » car celui-ci existe, mais ensuite d’analyser les raisons qui nous font douter de la force et de la réalité d’un« je » hypothétique, enfin, nous essayeront de parvenir à une synthèse de ces différents éléments. Tout d’abord, nous pourrions conquièrent penser que c’est moi qui parle quand je dis « je.

» Le « je » est encrédans notre conscience, au plus profond de nos certitudes essentielles.

La conscience est ce qui caractérise les êteshumains en les différenciant ainsi des animaux qui, même s’ils communiquent entre eux, n’utilisent pas le pronom« je » pour se désigner, tandis que les hommes s’éveillent tous les jours un peu plus à la conscience, et enapprennent sur eux.

Le « je » serait alors une unité pleine, complète et entière, et serait par la même occasion latraduction d’un sentiment intérieur de soi-même, permettant au sujet de se considérer comme une seule et mêmepersonne à travers le temps, malgré les humeurs.

Ainsi, le « je » définit une identité, du latin idem, qui signifie « lemême.

» Descartes écrit, dans Le Discours de la Méthode : « Je pense donc je suis.

» En effet, je pense êtremoi, or quant je pense, j’existe.

Il est impossible de douter du fait que l’on pense, et le seul fait de douter est unepreuve que cette pensée existe.

Ainsi cette pensée est contenue dans un corps, et pour Descartes, la physiologieet la psychologie sont intimement mêlés, liés, ils forment « comme un.

» La conscience est ce qui lie l’idée que« je » pense et l’idée que « je » suis, ainsi le « je » représentatif de l’être et de la conscience deviendrait unesynthèse de ces deux unités. Ensuite, la théorie d’Hegel vient appuyer celle de Descartes : « L’homme parce qu’il est esprit, a une doubleexistence ; il existe d’une part, au même titre que les choses de la nature, mais d’autre part, il existe aussi poursoi » c'est-à-dire par son activité pratique.

Puisque l’homme est auteur de ses actes, l’action est le prolongementde la pensée, donc les actions et les pensées sont des preuves irréfutables du « moi » et du « je ».

Lorsque l’hommepense, il existe, et il fait la preuve de son existence à travers ses pensées et ses actions. Enfin, nous pourrions en arriver au fait que c’est moi qui parle quand je dis « je », et que ce moi existe bel et bien.

Ilcorrespondrait à une unité encore plus parfaite et plus ultime entre la conscience et le corps.

Pour Merleau-Ponty,« La conscience est le ‘’je peux’’ qui dirige le corps dans le monde.

» Il la définit comme une intentionnalité du corps,car c’est une intentionnalité globale, tout le corps vise ce qu’il se passe, le « je » représenterai ainsi le moi dans uneentièreté inscrite dans un espace.

Spinoza quant à lui va encore plus loin dans la réflexion par rapport à l’unitécorps-esprit, car pour lui, le corps est une traduction de l’esprit : « L’âme et le corps sont une seule et mêmechose.

» Cette thèse met le dualisme radical entre parenthèses au profit d’un nouveau système de penser ditmoniste.

Ainsi, le corps et l’esprit seraient une seule et même chose, l’un étant complémentaire à l’autre.

L’emploi du« je » prend alors un sens nouveau car Spinoza a établit une relation nouvelle, suggérant que le moi correspond àune entité entière et indivisible, unissant ainsi le physique et le psychologique. D’une part, cette unité peut être remise en cause.

Comment prétendre que celui qui parle en face de moi esttoujours lui, alors que c’est pourtant un nouveau locuteur à chaque minute ? En effet, cette personne est placéedans un espace temps différent dans un contexte différent, alors qu’en est-il de la légitimité du « je » ? Les théoriesde David Hume s’opposent à l’idéalisme de Descartes ou de Hegel dans leurs pensées rationalistes en leur préférantun empirisme radical qui explose la notion d’identité.

Hume affirme que « Je ne peux rien observer que laperception.

»Il oppose au « moi » cartésien l’idée que nous sommes multiples et toujours enfermés dansl’immédiateté des perceptions, qui se suivent sans cohérence et sans nécessité.

Ainsi, il ne parle plus de « moi »mais de « ce que j’appelle moi.

» La thèse de Descartes, qui ferait de nous la même personne à tout instant estainsi démolie puisqu’il n’y a aucune continuité et que l’on est tout le temps différent.

Dans l’expérience concrètenous sommes sans cesse quelqu’un d’autre puisque tout nous fait changer, donc ce qui maintiens la société dans unordre cohérent est uniquement la confiance et l’habitude.

Il n’y a aucune science exacte.

On sait que l’en frottantune allumette contre un carton se souffre, elle produira du feu, toutefois cela n’est qu’une perception que l’onperçoit à un moment donné précis : c’est l’habitude. D’autre part, ne peut-on pas évoquer la possibilité que ce soit la société dont nous sommes imprégnés qui parle àtravers nous lorsque nous disons « je » ? Nous pouvons être le reflet d’une classe sociale, d’une culture ou d’uneidéologie.

De ce fait, notre conscience ne semble pas libre, mais au contraire dépendante de diverse choses quinous caractérisent.

Nous pouvons même penser être très objectif, alors qu’en réalité notre conscience, ou plutôtnotre inconscient, est biaisé par un bon nombre de phénomènes indépendants de notre volonté comme l’éducation.Les règles de la société ou de ma famille sont en moi, mais on ne peut pas réduire le « je » à cela.

Karl Marxaffirmais que l’« On ne pense pas de la même manière dans un château que dans une chaumière.

» Ce qu’il veut direpar la, est que nous sommes tous influencés par notre milieu socioculturel, et que celui-ci influera forcément surnotre façon de penser.

Néanmoins on ne peut pas être réduit à cela, et même si cela joue un rôle important dansnotre vie, nous pouvons prendre notre destin en main pour refuser cette situation si elle ne correspond pas à nos. »

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