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Qui parle quand je dis "je" ?

Publié le 15/05/2020

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« Problématique. Parler semble être toujours un acte singulier et à la première personne.

Parler à la première personne, c'est exprimerun contenu de conscience qui nous est propre.

Or, le sujet conscient de lui n'accède pas à tous ses contenuspsychiques inconscients.

Avec cette hypothèse de l'existence d'un inconscient psychique, le sujet se trouveraitdonc comme déposséder de sa propre parole, comme expulsé de son propre "moi".

Un roi nu, sans sceptre...

"Je estun autre" disait déjà Rimbaud.

D'où la nécessité pour le sujet de se réapproprier son propre discours.

La paroleauthentique étant celle qui exprime la totalité d'une personnalité, à la condition d'admettre une unité du moi...recréée, recomposée... Introduction Chacun de nous parle de lui-même en employant le « je », et fait comme si ce pronom renvoyait bien toujours à lamême personne, à une « identité » stable et identifiable.

L'énoncé remet en question cette habitude de pensée etde langage.

Un pro-nom, comme son nom l'indique, s'utilise à la place d'un nom : ce référent remplacé n'est-il pasfinalement indéterminé ? Son existence n'est-elle pas constamment supposée, éprouvée plutôt que prouvée ? Lesujet grammatical correspond-il vraiment à un sujet psychologique ? Ainsi centré, l'énoncé pose implicitement laquestion de savoir si l'identité existe vraiment (comme référent du « je ») ou si elle n'est qu'un mythe posé par noshabitudes de langage.

Le sujet, réalité substantielle unifiée ou fiction langagière éclatée ? Lignes directrices I.

L'unité pleine : c'est moi qui parle, et ce moi existe.Le moi permanent et substantiel du rationalisme.

Ce socle peut être analysé avec le recul critique de Kant commeune conquête langagière.

Passer du il au je, c'est identifier la variété de nos états à un même référent, le sujet.

Laprise de conscience (au sens de la conscience réfléchie) est un acte de langage. 2.

L'unité remise en cause : celui qui parle est toujours moi, mais à chaque fois un nouveau locuteur.Le moi discontinu des empiristes n'est plus vraiment le sujet substantiel.

Du coup, est-il encore légitime de renvoyerà tous ces états à partir du même pronom ? Hume montre bien que non, en substituant au moi l'expression « ce quej'appelle moi ».

Le soupçon porte ici sur le « moi » comme abus de langage. 3.

L'unité éclatée : ça pense et ça parle en moi.Nietzsche ira plus loin dans cette voie du soupçon : pour lui, la relation du « je » sujet du verbe pense au sujetpsychologique substantiel relève de la supercherie grammaticale.

Il y a bien de la pensée mais dire que c'est moi quipense, c'est postuler un sujet permanent là où il n'y est pas.

Qui parle alors en moi quand je dis je ? Répondre : lesurmoi freudien, c'est encore postuler un sujet... Introduction : Comment cette question peut-elle bien poser problème? Ne contient-elle pas elle-même sa réponse? Quand je dis « Je », c'est tout simplement « je »qui parle.

Ou, pour formuler une phrase un peu pluscorrecte, c'est moi qui parle.

« Je »,ce n'est donc rien d'autre que l'expression du moi.

Lorsque nous nous référons ànotre personnalité, notre identité, nous employons le pronom de la première personne du singulier.

Or, cettepersonnalité est-elle définitivement établie ? Car, rappelons-le avec Héraclite, nous sommes plongés dans le devenir,tout ce qui est autour de nous s'écoule de la même façon que notre existence : « Nous ne pouvons descendre deuxfois dans le même fleuve.

» Nous ne sommes donc jamais les mêmes : « je » n'étais pas le même à cinq ans qu'àvingt ans...Il s'avère donc que ce « Je » peut très bien se référer à des personnes différentes selon le moment où ilest prononcé.

Pourtant, même si « je » n'étais pas le même à cinq ans qu'à vingt ans , je suis toujours la mêmepersonne.

Que ce soit pour manifester un désir, une volonté ou une opinion, j'utilise le « je » pour poser que cedésir, cette volonté ou cette opinion sont formulés par l'individu que je suis, par Moi.

Le Moi est donc garant d'uneunité, tout en étant plongé dans le devenir, dans ce qui n'est jamais identique.

Il est une permanence au-delà del'écoulement continu de nos expériences.

Seulement, cet « au-delà » attribué au Moi ne serait-il pas une pure etsimple illusion de la conscience? Peut-être le Moi est-il lui aussi déterminé par autre chose que lui-même, au pointque l'emploi du « Je »ne renverrai pas seulement à une identité constituée d'un Moi.

Dès lors, la question se poseclairement à nous: quelle est la nature de ce moi qui assure une permanence à mes états changeants et qui sembles'exprimer dans le Je ? I / Par le « je », nous nous saisissons pleinement comme sujets. En employant le pronom « je », il nous semble d'abord que nous affirmons la présence du Moi.

Si « je » veuxmanger , par exemple, c'est moi qui veut cela.

Or, comment définir ce terme? Le plus correct serait de dire que le« moi » est ce qui permet à un individu de rester le même à travers les différents changements auxquels sonexistence l'expose.

Le moi serait donc cette unité indivisible qui donne à chaque personne le statut d'un êtresingulier.

Chaque individu de l'espèce humaine est donc un individu spécifique en ce que le moi lui donne un statut irréductible qui ne peut être considéré comme remplaçable.

De la même façon, tout autre personne est considéréeégalement dans sa singularité.

Cependant, le fait que toute personne soit une fin en soi (qu'elle ne puisse êtreréduite à un moyen) reste une spécificité de l'espèce humaine.

De fait, si nous pouvons bien distinguer chez lesautres animaux des individus empiriques, nous ne pouvons les considérer comme des personnes, des individus ayantune fin en soi.

Dès lors, que nous annonce cette différence entre l'homme et l'animal, cette présence du Moi ? Nous. »

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