Questions préparatoires aux tables rondes sur King Kong théorie
Publié le 08/10/2023
Extrait du document
«
Questions préparatoires aux tables rondes sur King Kong théorie
1- Quel passage de l’essai vous a particulièrement frappé, intéressé, choqué, touché?
Citez-le et expliquez pourquoi.
"Je crois que la raison pour laquelle les femmes sont considérées comme manquant, comme rien, c'est que nous
ne sommes pas dans l'ensemble éduqués, pas vraiment, à nous considérer comme des êtres humains."
Cette citation met en lumière le point de vue de l'auteur sur la dévalorisation sociétale des femmes.
Despentes
soutient que les femmes sont souvent marginalisées parce qu'elles ne bénéficient pas de l'égalité des chances en
matière d'éducation et d'autonomisation.
Ce passage révèle la forte position féministe de l'auteure et sa
croyance en l'importance de l'éducation comme moyen de remettre en question les structures de pouvoir
existantes et de redéfinir les rôles des femmes dans la société.
Ce passage m'a frappé car il défie avec audace
les normes sociétales et plaide pour l'autonomisation des individus marginalisés, refusant de se conformer aux
normes de beauté conventionnelles.
2- Pourquoi l’essai s’intitule-t-il King Kong Théorie? Pourquoi Despentes analyse-t-elle la
force de King Kong? Expliquez votre réponse et justifiez-la avec une citation.
Pour bien
répondre à cette question, il faut lire l’ensemble de l’essai.
(p.112)
3- L’essai, bien qu’il appartienne au genre argumentatif, est aussi un texte littéraire, c’està-dire qu’il porte une attention particulière à la forme, à la manière dont le texte est
écrit, et pas seulement au contenu.
Relevez un passage du texte qui vous a paru
particulièrement littéraire et expliquez pourquoi.
S’il y a un procédé d’écriture
intéressant, analysez-le.
(Manière d’écriture ex: procédés d’écriture + explication)
4- Quelles sont les caractéristiques qui sont associées à un « vrai » homme, selon
Despentes? Quelles sont les caractéristiques associées à la féminité? (Minimum 4 à 5
caractéristiques chacune)
- p.20, p.27(deux), p.28, p.34, p.29
- p.20, p.23, p.60, p.25, p.
5- Que veut dire Despentes lorsqu’elle écrit : « Il faut minorer sa puissance, jamais
valorisée chez une femme » (p.
20)? Pourquoi, selon elle, plusieurs femmes
ressentent-elles le besoin de s’habiller de façon très sexy? Pour bien répondre, cherchez
la définition des mots « aliénation » et « simulacre ».
Plusieurs femmes ressentent le besoins de s’habiller sexy parce qu’elle croivent
6- Comment Despentes explique-t-elle qu’on n’entende jamais dans la sphère sociale, et
ce malgré le nombre important de viols, les hommes dire : « j’ai violé Unetelle, tel jour,
dans telles circonstances » (p.
36)? Développez votre réponse.
Pendant que ça se passe, ils font semblant de ne pas savoir exactement ce qui se
passe.
Parce qu'on est en minijupe, une cheveux verts, une cheveux orange, forcément,
on « baise comme des lapins », donc le viol en train de se commettre n'en est pas tout
à fait un.
Comme pour la plupart des viols, j'imagine.
J'imagine que, depuis, aucun de
ces trois types ne s'identifient comme violeurs.
Car ce qu'ils ont fait, eux, c'est autre
chose.
A trois avec un fusil contre deux filles qu'ils ont cognées jusqu'à les faire
saigner : pas du viol.
La preuve : si vraiment on avait tenu à ne pas se faire violer, on
aurait préféré mourir, ou on aurait réussi à les tuer.
Celles à qui ça arrive, du point de
vue des agresseurs, d'une manière ou d'une autre ils s'arrangent pour le croire, tant
qu'elles s'en sortent vivantes, c'est que ça ne leur déplaisait pas tant que ça.
C'est la
seule explication que j'ai trouvée à ce paradoxe : dès la publication de Baise-moi, je
rencontre des femmes qui viennent me raconter « j'ai été violée, à tel âge, dans telles
circonstances ».
Ça se répétait au point d'en être dérangeant, et dans un premier
temps, je me suis même demandé si elles mentaient.
C'est dans notre culture, dès la
Bible et l'histoire de Joseph en Égypte, la parole de la femme qui accuse l'homme de
viol est d'abord une parole qu'on met en doute.
Puis j'ai fini par admettre : ça arrive
tout le temps.
Voilà un acte fédérateur, qui connecte toutes les classes, sociales,
d'âges, de beautés et même de caractères.
Alors, comment expliquer qu'on n'entende
presque jamais la partie adverse : « j'ai violé Unetelle, tel jour, dans telles
circonstances » ? Parce que les hommes continuent de faire ce que les femmes ont
appris à faire pendant des siècles : appeler ça autrement, broder, s'arranger, surtout ne
pas utiliser le mot pour décrire ce qu'ils ont fait.
Ils ont « un peu forcé » une fille, ils ont
« un peu déconné », elle était « trop bourrée » ou bien c'était une nymphomane qui
faisait semblant de ne pas vouloir : mais si ça a pu se faire, c'est qu'au fond la fille était
consentante.
Qu'il y ait besoin de la frapper, de la menacer, de s'y prendre à plusieurs
pour la contraindre et qu'elle chiale avant pendant et après n'y change rien: dans la
plupart des cas, le violeur s'arrange avec sa conscience, il n'y a pas eu de viol, juste
une salope qui ne s'assume pas et qu'il a suffi de savoir convaincre.
A moins que ça ne
soit difficile à porter, aussi, de l'autre côté.
On n'en sait rien, ils n'en parlent pas.
7- Selon Despentes, qu’est-ce que la société attend d’une femme qui a été victime de viol?
Donnez trois éléments de réponse et expliquez-les.
(p.38-39)
J'avais 20 ans quand ça lui est arrivé, je ne tenais pas à ce qu'on me parle féminisme.
Pas assez punk-rock, trop bon esprit.
Après son agression, je me suis ravisée et j'ai
participé à un week-end de formation d'écoute de « Stop Viol », une permanence
téléphonique, pour parler suite à une agression, ou prendre des renseignements
juridiques.
Ça avait à peine commencé que déjà je râlais dans mon coin : pourquoi on
conseillerait à qui que ce soit d'aller porter plainte ? Aller chez les keufs, à part pour
faire marcher une assurance, j'avais du mal à voir l'intérêt.
Se déclarer victime d'un
viol, dans un commissariat, je pensais instinctivement que c'était se remettre en
danger.
La loi des flics, c'est celle des hommes.
Puis une intervenante a expliqué : « La
plupart du temps, une femme qui parle de son viol commencera par l'appeler
autrement.
» Intérieurement, toujours, je renâcle : « n'importe quoi.
» Voilà qui me
semble être de la plus haute improbabilité : pourquoi elles ne diraient pas ce mot, et
qu'est-ce qu'elle en sait, celle qui parle? Elle croit qu'on se ressemble toutes, peut-être?
Soudain je me freine toute seule dans mon élan : qu'est-ce que j'ai fait, moi, jusque-là?
Les rares fois — le plus souvent bien bourrée — où j'ai voulu en parler, est-ce que j'ai
dit le mot? Jamais.
Les rares fois où j'ai cherché à raconter ce truc, j'ai contourné le
mot « viol » : « agressée », « embrouillée », « se faire serrer », « une galère »,
whatever...
C'est que tant qu'elle ne porte pas son nom, l'agression perd sa spécificité,
peut se confondre avec d'autres agressions, comme se faire braquer, embarquer par les
flics, garder à vue, ou tabasser.
Cette stratégie de la myopie a son utilité.
Car, du
moment qu'on appelle son viol un viol, c'est tout l'appareil de surveillance des femmes
qui se met en branle : tu veux que ça se sache, ce qui t'est arrivé? Tu veux que tout le
monde te voie comme une femme à qui c'est arrivé? Et, de toutes façons, comment
peux-tu en être sortie vivante, sans être une salope patentée ? Une femme qui tiendrait
à sa dignité aurait préféré se faire tuer.
Ma survie, en elle-même, est une preuve qui
parle contre moi.
Le fait d'être plus terrorisée à l'idée d'être tuée que traumatisée par
les coups de reins des trois connards, apparaissait comme une chose monstrueuse : je
n'en avais jamais entendu parler, nulle part.
Heureusement qu'étant punkette
pratiquante, ma pureté de femme bien, je pouvais m'en passer.
Car il faut être
traumatisée d'un viol, il y a une série de marques visibles qu'il faut respecter .
peur des
hommes, de la nuit, de l'autonomie, dégoût au sexe et autres joyeusetés.
On te le
répète sur tous les tons: c'est grave, c'est un crime, les hommes qui t'aiment, s'ils le
savent, ça va les rendre fous de douleur et de rage (c'est aussi un dialogue privé, le
viol, où un homme déclare aux autres hommes : je baise vos femmes à l'arraché).
Mais
le conseil le plus raisonnable, pour tout un tas de raisons, reste « garde ça pour toi ».
Etouffe, donc, entre les deux injonctions.
8- Virginie Despentes explique qu’elle a été fortement influencée par la façon de Camille
Paglia (p.41) de parler du viol.
Expliquez comment cette proposition peut aider une
personne victime de viol à s’en remettre, à reprendre du pouvoir sur sa vie.
Enfin, en 1990, je monte à Paris voir un concert de Limbomaniacs, TGV, je lis Spin.
Une
certaine Camille Paglia y écrit un article qui....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓