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Quentin Metsys

Publié le 16/05/2020

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« Quentin Metsys Peintre, né à Louvain en 1466, décédé à Anvers en 1530.

Fils de forgeron, il se forme au contact de Dirk Bouts etdéveloppe, dans ses débuts, le style des primitifs flamands, portant à l'extrême la pureté de la ligne et latransparence des couleurs.

En 1491, il quitte Louvain pour Anvers et entre dans la Guilde des Peintres.

Restantétranger au romanisme de ses contemporains, Metsys abandonne pour ses retables, le modèle de Van der Weydenet lui préfère un espace fluide comme dans Lamentation sur le Christ mort (Paris, Louvre).

Par la suite, ses oeuvresrévèlent la recherche d'une vérité plus proche de la nature et d'une puissance d'expression psychologique quil'amènent à des résultats contradictoires voire caricaturaux.

Erasme de Rotterdam (Rome, Gall Corsini) et le Prêteuret sa femme (1514, Louvre) sont issus de cette démarche.

Initiateur de l'École d'Anvers, son oeuvre est essentiellepour la première génération de peintres maniéristes flamands.

Ses retables, par contre, influenceront de manièredéterminante les peintures espagnole et portugaise.

Dans l'école des Pays-Bas, Quentin Metsys, le beau peintre d'Anvers, termine le XVe siècle et inaugure le XVIe.Cette formule, toute simpliste qu'elle soit, correspond cependant avec une approximation suffisante à l'activité dumaître, telle que nous pouvons actuellement l'entrevoir. N'apparaît-il pas en effet, dans ses peintures certaines, dont plusieurs sont signées et datées, comme formé par lesmodèles de Roger van der Weyden et de Thierry Bouts qui, à Louvain, ont entouré sa jeunesse ? Ne s'inspire-t-il pasà ses débuts des Vierges hiératiques de van Eyck ? Ses plus belles créations ne respirent-elles pas une ardeur desentiment, une flamme, qui semblent être l'aboutissement et la traduction, dans une langue plus laïque, de l'intenseferveur du XVe siècle flamand ? Cependant, nous trouvons Quentin épris de mouvement, de réalité aussi bien que defantaisie, passionné de luxe et d'élégance, attiré par tout ce qui est raffinement féminin, par tout ce qui touche auxjoies de la vie terrestre, en admiration constante devant les beautés du monde extérieur, et ceci est d'un nouveausiècle.

Que l'on considère ses chefs-d'oeuvre, les retables de la Parenté de sainte Anne et de l'Ensevelissement duChrist, respectivement aux Musées de Bruxelles et d'Anvers, avec leurs nombreux et amples personnages, que l'onnote l'animation et la variété des gestes, l'importance de l'accessoire et du milieu, le coloris rompu, subtil, nuancé,et que l'on compare ces riches créations avec l'austère Pietà de Roger à l'Escurial, et l'on comprendra que tout estdifférent. Metsys, du reste, ne caractérise pas seulement l'opposition de deux époques, mais il personnifie de façon plusprécise encore l'opposition de deux villes, de deux civilisations.

En lui s'incarne l'esprit d'Anvers, la jeune et libre citéde l'Escaut, et cet esprit est la contre-partie de l'esprit de Bruges, la ville de la grande école de peinture au XVesiècle, prisonnière de ses habitudes et de ses ordonnances.

Toute cette armature, excellente autrefois, est vétusteau début du XVIe siècle, après la découverte des continents de l'Ouest et l'ouverture des nouvelles voies maritimes; tout ce que Bruges, figée dans cette hautaine immobilité, refuse, Anvers l'accueille et le favorise : marché desdraps anglais, de l'alun, du cuivre du Tyrol, des métaux de l'Europe centrale, elle capte rapidement les principauxcourants.

En moins de trente ans, Anvers se substitue à Bruges et joue, dans un monde agrandi, aux forcesdoublées, le rôle qu'avait tenu au XIVe et au XVe siècles sa vieille rivale.

L'ensablement du Zwyn, la décadenceéconomique de la Flandre, le développement du Brabant ont pu aider à cette transformation ; ils ne semblent pasavoir été les facteurs déterminants de la prospérité d'Anvers due, avant tout, aux qualités de sa population, active,laborieuse, ouverte à toutes les entreprises, ne craignant pas le risque et forçant ainsi, par son intelligente audace,fortune et succès.

Cette société, remuante, cosmopolite et vivante, luxueuse et avide de raffinement, trouve enMetsys son peintre jeune et enthousiaste. Tenant compte de cette influence locale, il faut aussi noter que l'art de Quentin, tout personnel qu'il soit, estdominé par les souvenirs de Léonard.

Les exemples sont nombreux et probants : Vierge du Musée de Posen, d'aprèsla.

Sainte Anne du Louvre ; Profil de vieillard du Musée Jacquemart-André, etc.

Que le Vinci ait produit une forteimpression sur le jeune Flamand, le fait en lui-même n'a rien de remarquable, et c'est la règle commune au début duXVIe siècle.

Ce qui est exceptionnel, c'est qu'il y a chez Metsys, formé cependant par l'art des Pays-Bas, uneétonnante compréhension de l'essence même de l'art méridional, permettant une fusion des deux tendances, uneassimilation complète.

La plupart de ses contemporains, au contraire, s'en tiennent à une imitation superficielle.

Delà cette note de douceur, d'équilibre, si particulière chez Metsys. Il est curieux, du reste, de noter la prédilection marquée de Metsys pour tout ce qui touche à la grâce et au charmede la femme.

Le peintre délicat qui a créé la souple et harmonieuse Salomé, la fine petite Sainte Madeleine, toutesdeux au Musée d'Anvers, a composé en l'honneur de la femme un poème qui, jamais encore, n'avait été dit de cecôté-ci des Alpes.

Les saintes de Memling ou de Gérard David au XVe siècle sont vouées au service divin : leurbeauté est, pourrait-on dire, religieuse ; celles de Metsys sont faites pour embellir, orner une vie qui n'a rien decéleste.

Quentin Metsys semble toujours avoir été amoureux de ses modèles : avec quel soin il les pare d'étoffeslégères et souples, de soies épousant les formes, de voiles transparents, qui laissent toute liberté aux mouvementset mettent les corps en valeur ! Que nous sommes loin des draps somptueux et lourds, où toute précisiondisparaissait ! Remarquons que la tradition populaire a toujours gardé le souvenir du culte voué par Quentin à la grâce de lafemme.

La naïve histoire du forgeron se faisant peintre par amour n'a-t-elle pas été inventée pour illustrer de façon. »

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