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Quelle valeur peut-on attribuer à la contradiction ?

Publié le 15/05/2020

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« Introduction La contradiction caractérise ce qui s'oppose à ce qui est, ou encore un changement inhérent à une même chose. Si la vie figure cet « océan héraclitéen » des déterminations, selon le mot de Alain, c'est bien pour signifier qu'ellene saurait nous apparaître toujours une et identique, puisque telle la « vache multicolore » de Nietzsche, elle estbien plutôt, en son essence, branlante sans cesse, infiniment altérée et altérable.

La contradiction est souventfonction de la vie même, car elle l'engendre.

Ainsi ne peut-on voir dans la contradiction, en dernière instance, laforme de vie (spirituelle et naturelle) la plus haute, le rythme caractéristique de toute chose et de toute pensée ? I.

Qu'il est difficile de se prononcer sur l'identité de l'être et de la pensée a.

Héraclite contre Parménide : toujours en quête d'une rationalité à l'œuvre dans le monde ( Kosmos ), un débat n'a cessé d'intéresser les philosophes encore aujourd'hui.

En effet, Héraclite et Parménide nous orientent surdeux conceptions divergentes concernant la nature de ce qui est, de ce qui est réel.

Parménide présentait l'êtrecomme seul critère de vérité.

Cet être unique, éternel, identique et immuable est au centre de tout ce qui est.

Dèslors il apparaît que le monde sensible et hétérogène, expérimentable par l'homme, n'est qu'illusion des sens, puisquela seule réalité vraie n'est attribuable qu'à cet être originel.

Ainsi seule la connaissance rationnelle, et non l'intuitionempirique, peut prétendre saisir la vérité du réel.

D'autre part, Héraclite affirme dans les fragments qu'il nous resteque tout ce qui est est soumis au devenir.

Tout est voué au changement, « tout coule », c'est pourquoi « on nepeut se baigner deux fois dans le même fleuve ».

Seul le Logos à l'œuvre dans toute la réalité est capable d'unifierles différences qui habitent le monde sensible.

Ainsi il faut savoir écouter le Logos pour se forger un savoir vrai.

b.

Diogène Laërce affirme au sujet de Protagoras que « le premier il dit que sur toute chose il y a deux discours qui se contredisent l'un l'autre » (cf.

D.

Laërce, Vie, doctrines et sentences des philosophes illustres ). Protagoras est un sophiste, et le thème du discours double se trouve dans ses Antilogies .

Le sentiment de la contradiction dont est susceptible tout discours a été conforté chez Protagoras.

Il s'appuie ainsi sur la pratique dela démocratie athénienne, où la décision politique, devant l'Assemblée du peuple, est toujours discutée.

La décisionest toujours discutable, c'est-à-dire réversible et modifiable.

Cette versatilité sera un des reprochesqu'Aristophane adressera au peuple (demos).

Une assemblée nombreuse est rarement unanime ; les avis sont en général partagés et le propre d'un régime démocratique est de comporter une opposition, c'est-à-dire d'accepter lalégitimité possible d'un discours contraire à celui du pouvoir en place.

Le débat politique lui-même, où le peupleécoute les discours opposés des deux partis qui s'affrontent, montre bien que « sur toute chose il y a deux discoursqui se contredisent l'un l'autre ».

Protagoras parlera bien de deux discours ; car en effet, toute guerre n'opposetoujours que deux camps : « bellum=duellum ».

Il y a bien un relativisme protagoréen.

Celui-ci dira, pour montrer quetout savoir est fondé de manière subjective, que « l'homme est mesure de toutes choses.

Dès lors, chacun a uneappréhension propre et personnelle des choses, et cela ne peut permettre au dialogue de s'orienter vers une véritéunique.

La sophistique raisonnait de manière dialogique.

Elle usait de cet art du dialogue, de la rhétorique (puissancede persuasion par la parole), afin d'amadouer ses interlocuteurs en toutes circonstances, et d'imposer saconception.

c.

Le terme grec « Epokè » (arrêt, suspens) est spécifique à la philosophie des Sceptiques antiques, dont le fondateur est Pyrrhon d'Elis (365-275 av.

J-C).

Ce n'est pas une remise en cause du monde extérieur.

Elle metsimplement en doute l'exactitude des représentations.

L'Epokè est un véritable suspens, une interrogation infiniedans la recherche de la vérité.

Ce n'est pas un arrêt de la recherche, mais un refus de se prononcer sur la natured'une chose.

L'expression sceptique « ou mallon » désigne qu'une chose n'est pas plus ainsi qu'autrement.

Lesceptique fait dès lors un aveu d'impuissance face à la contrariété que l'esprit ne peut pas dominer.

Comme on nepeut pas décider, on se réduit à l'indifférence.

Et le résultat fondamental de ce mode de penser et de vivre estl'ataraxie, ou absence de troubles, permettant à l'esprit d'être totalement en repos, et non plus inquiété par lescontradictions qui jalonnent le savoir et le monde.

d.

Le scepticisme utilise la raison pour la dénoncer.

Elle utilise les armes de ses adversaires (la raison dogmatique) pour les retourner contre eux.

En montrant la permanence de la contradiction, la méthode sceptiquepurifie la raison de toute prétention dogmatique, de tout préjugé propre à la spontanéité de l'esprit humain.

Toute laforce du doute réside dans la présentation de l'impuissance de l'homme à déterminer la vérité d'une chose.

Et c'estlà toute la critique des sceptiques envers les philosophes dogmatiques.

Il faut prendre « la vie pour guide nonphilosophique » (Sextus Empiricus, Contre les Moralistes , 165).

Ainsi l'action elle-même ne peut être soumise au doute.

C'est l'idée qu'introduira au 17 e siècle Descartes, quand il affirmera que « nous ne devons point user de ce doute pour la conduite de nos actions » ( Principes de la philosophie , I, 1 et I, 3).

Pascal dira de son côté que « le pyrrhonisme est le vrai », puisque l'intérêt du scepticisme pour lui c'est de forcer la raison à s'humilier (permet àPascal de fortifier la foi).

II.

La contradiction est en toutes choses a.

L'entendement distingue sa réflexion subjective de la vérité même, il ne se voit pas lui-même dans le phénomène, dans l'objectalité qui pour lui a sa dynamique propre.

C'est grâce à l'erreur que la conscience naturelle,ou naïve, en arrive à réfléchir sur ses observations.

Cette conscience établit des déterminations universelles auregard de la vie multiforme et infiniment variée qu'elle observe dans ces particularités.

La conscience empiriques'attribue l'erreur, puisque son but, sa satisfaction, est de conserver la positivité abstraite des êtres, leur égalité à. »

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