Que peut on savoir de soi ?
Publié le 10/02/2021
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«
Que peut-on savoir de soi ?
A la question qui nous est posée, l'opinion commune serait tentée de répondre en ces
termes: la connaissance de soi me semble évidente puisque je suis, parmi tous les
objets de connaissance, celui qui m'est le plus proche et donc le plus familier.
Chacun
semble donc se connaître puis qu'il est très facile de décliner son identité et avoir le
sentiment de se connaître totalement.
Mais cette« proximité » qui semble être le
garant d'une connaissance claire et transparente de soi est peut-être ce qui, au
contraire, constitue un obstacle à cette connaissance du sujet par lui-même.
Le problème de la connaissance de soi est avant tout un problème d'objectivité.
Comment le sujet peut-il avoir une connaissance exhaustive et définitive de lui-
même? Si le sujet s'enferme dans une compréhension solipsiste de lui-même, il court
le risque de la partialité et de la pure subjectivité.
Comment peut-il échapper à ce
risque? Quels moyens a-t-il à sa disposition?
C'est ce que nous nous efforcerons de montrer en partant d'une connaissance de soi
par soi, c'est-à-dire par le biais de la conscience réfléchie.
Nous verrons que cet accès
classique à la connaissance de soi, même s'il est précieux, présente des limites qu'il
faudra dépasser.
Ce dépassement nous demandera, dans une deuxième partie, de
convoquer un critère extérieur cette fois-ci, celui d'autrui.
Le regard qu'autrui pose sur
moi, même s'il se veut objectif suffit-il à me livrer une connaissance de moi-même
exhaustive, complète? Les limites de la connaissance de soi par autrui nous
pousserons à opérer, dans une dernière partie, un retour sur l'intériorité du sujet, non
plus en terme de conscience mais en terme d'inconscient.
L'impossibilité de se
connaître totalement ne s'expliquerait-elle pas par cette faculté énigmatique qu'est
l'inconscient?
On ne peut pas reprocher à un être humain de vouloir se connaître.
Il est donc naturel
à l'homme de se prendre lui-même pour objet d'intérêt et de connaissance, d'effectuer
un retour sur lui-même, de s'observer sans qu'il soit pour autant narcissique.
Ce
mouvement d'auto-saisie a été thématisé par la philosophie classique en terme de
conscience réfléchie.
La conscience désigne, étymologiquement, le fait
d'accompagner un savoir ( cum sio); il y a donc un dédoublement, une mise à distance
dans la prise de conscience.
Le sujet peut donc espérer se connaître, en partie, grâce à
la conscience.
Cette faculté, en effet, lui apprend qu'il existe et peut être conscient de
son existence.
Descartes entreprend cette analyse dans le Discours de la méthode (1637).
Il est sans
doute le premier philosophe a avoir tenté de déterminer avec plus de rigueur la
question de l'identité personnelle.
Quelle connaissance pouvons-nous avoir de nous
-mêmes? S'efforçant d'établir une connaissance « claire et distincte», Descartes
s'aperçoit qu'il faut en passer par une refonte du savoir dans son ensemble.
Il s'agit
pour lui de dégager les principes c'est-à-dire les premiers fondements de toute
connaissance possible.
Partant de là, il remet en question tout ce qu'il tenant
auparavant pour vrai, choisissant de révoquer en doute tout ce qui est susceptible
d'être faux.
Il pratique ainsi la méthode du doute radical; appliquant son doute à tous les
domaines du savoir, il échappe au scepticisme en découvrant une vérité indubitable.
Le doute, en tant qu'exercice de la pensée ne peut s'effectuer sans que l'on admette
l'existence d'un auteur de ce doute, c'est-à-dire d'un sujet pensant.
Ainsi quelque soit
le contenu du doute, tant qu'il se déploie, il permet de fonder l'existence d'une « chose.
»
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