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Que faut-il entendre par progrès économique?

Publié le 06/07/2020

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« On pourrait dire que le progrès économique se mesure par la quantité de valeur produite par chaque individu ou, comme on le prétend souvent dans la théorie économique actuelle, que la progression de l'économie se définit par l'augmentation des ressources collectives en proportion de la population. Mais l'économie n'a pas pour fin de produire le maximum de biens, mais de résoudre le problème de la pauvreté fondamentale de l'humanité, d'assurer au plus grand nombre possible d'individus une condition humaine. Or, il n'est pas démontré que la condition de l'homme dans le travail s'améliore au fur et à mesure qu'augmente la production par tête de la population, ni que la répartition des biens disponibles entre les individus soit nécessairement plus équitable au fur et à mesure que se développe la richesse collective. Il en résulte une différence, à mon sens fondamentale, entre un type d'activité que l'on pourrait dire univoque, comme l'activité technique, rapportée à une fi.n exclusive, et les activités humaines complexes, qui doivent être soumises à une multiplicité de considérations. A partir du moment où jouent des considérations multiples, on n'est jamais sûr que le jugement fondé sur une sorte de considération coïncide avec le jugement fondé sur une autre sorte. Il n'y a pas de preuve que l'organisation la plus efficace pour augmenter le plus vite possible la quantité des ressources collectives, soit simultanément l'organisation qui répartisse le plus équitablement les biens disponibles. En termes abstraits, une économie efficace n'est pas nécessairement une économie juste. Une répartition équitable des biens n'est pas nécessairement celle qui favorise la croissance la plus rapide. Je n'affirme pas qu'il y ait incompatibilité entre ces objectifs, mais seulement que, dans le domaine économique, n'existe plus la simplification de l'objectif caractéristique de la science et de la technique, qui permet de parler de progrès en faisant abstraction de tout système de préférence. D'autre part, même si l'on arrivait à concilier les critères internes à l'ordre économique, l'économie est faite pour les hommes. Or, toute organisation de l'ordre économique comporte une multiplicité de conséquences sur la vie privée et la vie publique des sociétés, sans que l'on puisse affirmer a priori que l'organisation économiquement la plus efficace soit en même temps la plus favorable aux valeurs humaines que l'on veut cultiver. ?Raymond Aron : Dix-huit leçons sur la société industrielle (pp. 83-84) Gallimard éd. ...»

« Que faut-il entendre par progrès économique? On pourrait dire que le progrès économique se mesure par la quantité de valeur produite par chaque individu ou, comme on le prétend souvent dans la théorie économique actuelle, que la progression de l'économie se définit par l'augmentation des ressources collectives en proportion de la population.

Mais l'économie n'a pas pour fin de produire le ma�5BTB de biens, mais de résoudre le problème de la pauvreté fondamentale de l'humanité, d'assu,er au plus grand nombre possible d'individus une condition humaine.

Or, il n'est pas démontré que la condition de l'homme dans le travail s'amé­ liore au fur et à mesure qu'augmente la production par tête de la popula­ tion, ni que la répartition des biens disponibles entre les individus soit nécessairement plus équitable au fur et à mesure que se développe la richesse collective.

Il en résulte une différence, à mon sens fondamentale, entre un type d'activité que l'on pourrait dire univoque, comme l'activité technique, rapportée à une fin exclusive, et les activités huma1nes comple�$O qui doivent être soumises à une multiplicité de considérations.

A partir du moment où jouent des considérations multiples, on n'est jamais sûr que le jugement fondé sur une sorte de considération coïncide avec le jugement fondé sur une autre sorte.

Il n'y a pas de preuve que l'organisation la plus efficace pour augmenter le plus vite possible la quantité des ressources collectives, soit simultanément l'organisation qui répartisse le plus équita­ blement les biens disponibles.

En termes abstraits, une économie effiçace n'est pas nécessairement une économie juste.

Une répartition équitable des biens n'est pas nécessairement celle qui favorise la croissance la plus rapide.

Je n'affirme pas qu'il y ait incompatibilité entre ces objéctifs, mai.s seulement que, dans le domaine économique, n'e�4NQ# plus la simplification de l'objec­ tif caractéristique de la science et de la technique, qui permet de parler de progrès en faisant abstraction de tout système de préférence.

D'autre part, même si l'on arrivait à concilier les critères internes à l'ordre économique, l'éwnomie est faite pour les hommes.

Or, toute organisation de l'ordre économique comporte une multiplicité de conséquences sur la vie privée et la vie publique des sociétés, sans que l'on puisse affirmer a priori que l'organisation économiquement la plus efficace soit en même temps la plus favorable au� valeurs humaines que l'on veut cultiver.

.Raymond Aron : Dix-huit leçons sur la société industrielle (pp.

83-84) Gallimard éd.. »

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