PROVENCEAvignon, le palais des Papes.

« 1 / 2 PROVENCE Avignon, le palais des Papes 84 -Vaucluse Ah 1 l'heureux temps 1 Aujourd'hui au cœur d'un festival de théâtre, le palais des Papes et ses alentours, par leur animation estivale, semblent rappeler l'épo­ que bien lointaine où les papes établirent leur cour à Avignon.

"Qui n'a pas vu Avignon du temps des papes n'a rien vu", dit Alphonse Daudet ; lui non plus, n'a pas vu, mais son imagination ressuscite le passé.

"Pour la gaieté, la vie, l'animation, le train des fêtes, jamais une ville pareille.

C'étaient, du matin au soir, des processions, des pèlerinages, les rues jonchées de fleurs, tapissées de haute lisse, des arrivages de cardinaux par le Rhône, bannières au vent, galères pavoisées...

; par là-dessus le bruit des cloches, et toujours quelques tambourins qu'on entendait ronfler là-bas, du côté du pont.

Car chez nous, quand le peuple est content, il faut qu'il danse ; et comme en ce temps-là, les rues étaient trop étroites pour la farandole, ftfres et tambourins se postaient sur le pont d'Avignon ...

Ah ' l'heureux temps ! l'heureuse ville !" Le pape et sa cour Entre 1305 et 1378, grâce à des papes français qui furent presque tous des spécialistes du droit civil ou du droit canon, l'organisation administrative de l'Église prit son assise.

Pour la première fois dans l'histoire de l'Église, le souverain pontife, avec sa cour de trois mille personnes et son administration centrale de cinq cents fonctionnaires, régnait en souve­ rain absolu.

Il se passait même des conciles et des cardinaux ! L'aubaine Avignon somnolait au soleil du Midi ; son avenir ne semblait pas devoir lui procurer une gloire ou une renommée particulière.

Mais à Rome, Clément V allait changer son destin.

Comme la cour pontificale ne jouissait plus, en Italie, de l'autorité et de l'indépendance dont elle avait besoin, il décida de venir s'ins­ taller à Avignon, qu'il acheta à la reine Jeanne de Naples, comtesse de Provence.

On était en 1305, et au gré des transformations et des agrandissements voulus par les sept papes qui s'y succédèrent, le palais des Papes prit l'aspect qu'il a encore aujourd'hui.

Les papes français Le sept papes ayant régné à Avignon furent : Clément V, Jean XXII, Benoît XII, Clément Vl, Innocent Vl, Urbain V, Grégoire XI.

Ce fut sainte Catherine de Sienne qui vint chercher Grégoire XI pour le réinstaller à Rome, où il mourut presque aussitôt.

Il fut alors remplacé par un pape italien, Urbain Vl, mais qui ne fit pas l'unanimité, puisque des car­ dinaux élirent également Clément VII, qui resta à Avignon.

D'où l'origine du schisme qui ne prit fin qu'en 1449 avec le concile de Bâle. 2 / 2. »