Polyeucte

« PIERRE ORNEILLE «Ce n'est qu'une pièce de théâtre que je lui présente , mais qui l'entretiendra de Dieu: la dignité de la matière est si haute, que l'im­ puis sance de l'arti san ne la peut ravaler.

» (Extrait de la dédicace de Corneille à la ré­ gente, Anne d'Autriche , Loui s XIV étant alors âgé de cinq ans.) Pour écrire sa pièce, Corneille s'est notam­ ment inspiré de la légende de saint Pol yeucte et de son martyre ; celui-ci aurait vécu en 250 , sous l'empereur Décius.

Dan s l'ordre chronologique, rappelons que Le Cid date de 1636 , Horace de 1640 , Cinna de 1640 et Polyeucte de 1643.

Après ce drame , Corneille écrivit La Mort de Pompée (1643), Le M enteur (1644) et Rodogune (1644 ).

« ••• Tout beau, Pauline: il entend vos paroles ; Et ce n'est pas un Dieu comme vos dieux frivoles.

» Pol eucte Le profane et le sacré A vec Le Cid , Horace et Cinna , œuvres anté­ rieures, Polyeucte est considéré comme l'un des chefs-d'œuvre de Corneille.

Cette tragédie, représen­ tée pour la première fois en 1640, est un drame à la fois profane et sacré ; profane dans les relations d'amour (conjugal, filial, patriotique) qui unissent et séparent les principaux personnages, et sacré par la volonté héroïque de Polyeucte de se convertir au christianisme au péril de sa vie.

Ainsi, l'amour char­ nel rend le drame divin encore plus poignant.

Comme dans les autres pièces de Corneille, tous les person­ nages vont jusqu'au bout d'eux-mêmes et de leur des­ tinée , intransigeants et absolus.

Polyeucte reprend tous les thèmes des œuvres précédentes : la famille , la patrie, le loyalisme envers les gou­ vernements, la fidélité à ses engage­ ments personnels.

Mais, dans ce drame, tout est soumis à la gloire de Dieu.

La victoire du martyr L t action se passe à Mélitène, la ca­ pitale de l'Arménie, à une époque où afficher sa foi chrétienne pouvait en­ traîner le martyre.

Polyeucte, seigneur arménien, vient de se convertir au chris­ tianisme.

Pauline, son épouse, vit dans l'angoisse, depuis qu'elle a vu en rêve Sévère, un chevalier romain qu'elle avait aimé, revenant se venger en poi­ gnardant Polyeucte.

Son angoisse re­ double lorsqu'elle apprend que Sévère n'est pas mort à la guerre et qu'il est de­ venu le favori de l'empereur.

Sévère vient effectivement demander la main de Pauline et apprend qu'elle est ma­ riée ; n'écoutant que leur sens du devoir, malgré les sentiments qui les attirent l'un vers l'autre, ils se résignent à ne plus se voir.

Baptisé , Polyeucte annonce qu'il va briser les idoles de dieux païens.

A tous ceux qui essaient de le dis­ suader, il répond par une profession de foi chrétienne.

Polyeucte est finalement envoyé à la mort ; assistant à son sacrifice, Pauline fait à son tour une profession de foi chrétienne, tandis que Sévère, ébranlé par le courage de Polyeucte, promet d'intercéder auprès de l'empereur pour obtenir la fin des persécutions.

XVIJl ' Sll~ :CLE Contre l'avis de son épouse, Pauline, et au prix de sa vie, Polyeucte se convertit au christianisme, et son courage fait l'admiration de Sévère, noble Romain et païen.

Baptisé, Polyeucte annonce qu'il va briser les idoles des dieux païens.. »