Databac

Polybe201-120 av.

Publié le 23/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Polybe201-120 av. Ce document contient 1333 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Culture générale.


POLYBE. Historien grec. Né entre 205 et 200 av. J.-C. à Mégalopolis, en Arcadie, mort vers 120, à la suite d’une chute de cheval (à quatre-vingt-deux ans ?). Son père, Lycortas, était l’ami de Philopoemen et fut plusieurs fois stratège de la ligne achéenne, de sorte que le jeune homme commença de bonne heure à acquérir une précieuse expérience politique et militaire en connaissant les hommes d’Etat qui dirigeaient les destinées de la Grèce. En 183, âgé d’un peu plus de vingt ans, il eut l’honneur de rapporter de Messène à Mégalopolis les cendres de Philopoemen pour ses funérailles solennelles; en 169-168, il fut nommé hipparque, charge la plus haute de la ligue après celle de stratège. Le parti de Philopoemen et de Lycortas était un parti patriote modéré, qui avait toujours cherché à transiger avec les Romains, tout en éprouvant de l’antipathie à leur égard, et essayé de conserver une certaine indépendance aussi bien en face de Rome que de la Macédoine. Mais il survint des événements trop graves pour ces politiciens provinciaux qui se croyaient astucieux, et la mort de Lycortas fit empirer l’état des choses. La guerre ayant éclaté entre Romains et Macédoniens, la ligue achéenne crut de sage politique de garder une neutralité bienveillante vis-à-vis de Rome. C’était la pire des solutions pour qui voulait sauver son indépendance. De cette manière, les hommes politiques de la ligue aboutirent à ce que les Romains, en deux guerres successives, fussent en mesure de battre aisément leurs adversaires un par un : d’abord les Macédoniens, puis les Achéens. La victoire des Romains à Pydna (168) détermina la crise de la ligue : les partisans de Rome, voulant gouverner avec l’appui de Rome, saisirent l’occasion pour se défaire de leurs adversaires politiques à l’intérieur. Et le chef de ce parti fut assez lâche pour rédiger une liste de mille d’entre eux, qu’il dénonça à l’étranger, sans aucune preuve sérieuse, comme ennemis de Rome, sous l’accusation d’avoir passé des accords secrets avec Persée. Les mille Achéens furent appelés à Rome pour se justifier. Les Romains avaient trop de sens juridique pour intenter un procès n’ayant aucun fondement légal, mais trop de sens politique pour les laisser libres; ils reléguèrent les accusés en diverses villes d’Italie. L’un des mille était Polybe, et cet événement douloureux finit par être le plus important et le plus heureux de sa vie; sans lui, il serait resté un modeste politicien achéen, aigri par les haines municipales; grâce à lui, il put comprendre la grandeur de Rome et devenir l’historien de cette grandeur. Il avait connu, à Mégalopolis, Paul-Emile, le vainqueur de Pydna; il fut admis dans sa maison comme précepteur de ses fils Fabius Maximus et Scipion Emilien, et il put obtenir, par leur intercession, de rester à Rome, sous la surveillance du préteur urbain. Pendant les dix-sept années qu’il y passa, il put approcher tous les personnages les plus importants de la vie romaine; la maison de Scipion, où il connut, entre autres, Panétius, était assurément le meilleur observatoire politique que l’on pût souhaiter. Son ancienne antipatnie pour Rome se convertit peu à peu en sympathie et en admiration pour ce peuple extraordinaire qui, en cinquante-trois ans, était devenu le plus puissant du monde. Il scruta les raisons d’une fortune aussi rapide, qui tout d’abord dut lui paraître mystérieuse, étudia la société et la constitution romaines, et se mit à écrire l’histoire de cette période si riche d’événements; il voyagea dans le Latium et en Italie méridionale, en partie pour consulter des documents, et, ayant accompagné Scipion en Espagne au cours de l’année 151, il traversa les Alpes, au retour, pour se rendre compte des lieux du passage d’Annibal. Ce n’est qu’en 150 que le Sénat, après plusieurs sentences défavorables, accorda aux Achéens bannis le retour dans leur patrie; Polybe rentra en Grèce, mais demeura lié à Rome et à Scipion; il suivit celui-ci, avec Panétius, en 149, dans l’expédition contre Carthage, et il assista à la prise de la ville. Profondément convaincu de la fatalité inéluctable de la domination romaine, il tenta d’empêcher par ses conseils la guerre des Grecs contre Rome; puis il accourut en Grèce aussitôt après le sac de Corinthe, et vit les soldats romains jouer aux dés sur les tableaux des plus grands peintres grecs. Il s’employa de toutes les manières à adoucir le sort des vaincus; envoyé pour régler l’administration des villes du Péloponnèse, il pacifia les esprits et les inclina vers la résignation. Il ne suivit pas Scipion dans son voyage en Orient en 140, mais il l’accompagna, en 134, dans son expédition contre Numance, et écrivit une monographie sur cette guerre. Ses dernières années furent tristes; il assista au tribunat et au meurtre de Tibérius Gracchus, puis à la mort mystérieuse de Scipion, et il vit, dans les soulèvements populaires, une terrible menace contre la constitution qui était, pour lui, une garantie indispensable de la domination de Rome. En dehors de quelques œuvres perdues, d’une Vie de Philopoemen, de la Guerre de Numance et d’un traité de tactique, Polybe a écrit les Histoires, dont les cinq premiers livres nous sont parvenus entiers; en outre, de nombreux fragments très répandus, ceux qui portent le nom d'Excerpta antiqua, et les restes des fragments byzantins portant le nom de l’empereur Constantin Porphyrogénète, nous conservent, en tout, un cinquième environ de la partie qui a été perdue. Polybe veut écrire une histoire « universelle » et « pragmatique » : ce sont les deux caractères essentiels de son œuvre. Deux siècles avant lui, Ephore avait écrit une histoire universelle; un autre, Diodore, l’écrira un siècle après. Mais ces histoires ne sont universelles qu’en apparence, et en réalité représentent une somme d’histoires particulières sans lien entre elles. Le lien, en revanche, se trouve chez Polybe : c’est la politique romaine qui, peu à peu, rassemble en main les fils de l’histoire du monde; et, en ce sens, on peut appeler son histoire universelle. Elle est pragmatique, d’autre part, en ce sens qu’elle est un exposé non de généalogies ou de fondations mythiques de villes, mais des actions politiques; le terme est opposé, avec intention, à l'histoire rhétorique d’Ephore et de Théopompe, à l’histoire érudite et moralisante de Timée, à l'histoire poétique de Douris et de Phylarque. Chez Polybe est fondamentale l’idée de l’utilité de l’histoire. Elle doit servir à former les hommes politiques, qui profiteront de l’expérience du passé et, en des cas analogues, sauront comment se comporter; en outre, elle sera utile aux esprits sérieux, avides de comprendre vraiment les faits. Il fait profession de la plus stricte impartialité et, dans l’ensemble, tient sa promesse, mais seulement jusqu’à un certain point. Il est trop favorable aux Romains, qu’il justifie toujours en tout, et trop hostile a Philippe V de Macédoine et à Persée. Il est presque totalement impartial en ce qui concerne les guerres puniques; mais, quand il s’agit d’événements le touchant de plus près, comme ceux de la ligue achéenne, réapparaissent les sympathies et les haines du nationalisme local. Et l’on ne peut absolument pas excuser la rancune odieuse et sans générosité dont il poursuit les chefs de la révolte des Grecs contre Rome, lesquels, sans nul doute, manquèrent de sagesse politique, mais sacrifièrent leur vie à leur idéal, et aimèrent mieux mourir en Grecs que de vivre avec une dignité amoindrie. Polybe estime indispensable, dans l’histoire, la recherche des causes, et il sait distinguer avec subtilité entre la cause apparente, le motif officiel, le début, et 1a cause véritable. Mais il ne faut pas croire qu’il soit, dans la recherche des causes, réellement profond. Ce n’est pas un philosophe, mais plutôt la négation de la philosophie; c’est à tort qu’on l’a cru stoïcien, et, encore plus à tort, un précurseur génial de Vico. Il ne croit pas aux dieux. Il conçoit la religion comme « instrumentum regni », bon pour endiguer la foule, inutile pour les sages. Le moteur à peu près unique des actions humaines est, d’après lui, l’utilité. L’expérience des affaires politiques a créé en lui la mentalité caractéristique du politicien sans préjugés. Il est toujours prêt a louer le vainqueur, à blâmer le vaincu, à démontrer que tout est advenu parce que cela devait advenir. Il n’exclut pas, naturellement, les passions et les sentiments comme impulsions a l’action, mais, dans l’ensemble, cela compte peu. Souvent, il admet une force supérieure, et l’appelle du nom de Tyché, chère aux hommes : la « nécessité naturelle »; plus souvent, c’est une puissance aveugle qui emporte tout et gouverne tout à sa fantaisie. Mais chez Polybe, l’historien est très supérieur au styliste. Sa prose, relâchée et pénible, se noie dans le jargon de la périphrase et des formules stéréotypées et manque de vie. Seule, la polémique contre les historiens qu’il méprise semble le ranimer et lui suggère quelques images vivantes. Si l’on veut l’apprécier réellement, il faut oublier ses leçons méthodologiques, ses efforts philosophiques, sa manière d’écrire, pour admirer la lucidité, l’exactitude, la précision avec laquelle il raconte une bataille ou des négociations diplomatiques. Dans l’ensemble, il ressemble beaucoup à Xénophon, avec lequel il a de commun nombre de caractéristiques bonnes ou mauvaises : l’expérience des choses politiques et militaires, la vanité, l’égoïsme, le bon sens banal, la manière plate de moraliser, l’intelligence des choses pratiques. Par une curieuse méprise, beaucoup de modernes ont vu en lui un progrès de l’historiographie et l’ont salué comme le plus grand historien grec, comme un maître de la méthode historique, comme l’Aristote de l’histoire, supérieur même à Thucydide. En fait, Polybe est un historien scrupuleux et épris de vérité, il n’est pas un grand historien; il n’a aucune grande idée et aucun idéal. Et il y a en lui quelque chose de sec et de mesquin : c’est un esprit trop étroit, utilitaire, prosaïque, pour entendre le grand drame qu’est l’histoire. Et qu’il soit l’historien de la grandeur de Rome est vraiment une plaisanterie de la Tyché.

♦ « Otez de l’histoire les raisons pour lesquelles tel événement est arrivé, les moyens que l’on a employés, le succès dont il a été suivi, le reste n ’est plus qu’un exercice de l’esprit dont le lecteur ne pourra rien tirer pour son instruction. » Polybe. ♦ « On dit que Scipion réussit dans toutes ses entreprises toutes les fois qu’il suivit les conseils de Polybe et qu’il échoua lorsqu’il ne voulut pas les écouter. » Pausanias. ♦ « Polybe n ’entend rien à l’art d’écrire et personne n’est capable de soutenir d'un bout à l ’autre la lecture de ses livres. » Denys d’Halicarnasse. ♦ « Polybe est un écrivain qui mérite confiance et qui n’est pas méprisable. » Tite-Live. ♦ «Polybe se distingue par l’exactitude et la recherche scrupuleuse de la vérité... Il nous fait connaître les institutions des peuples et le caractère des hommes; il ne raconte pas en artiste comme Hérodote, mais il cherche les causes des faits et en apprécie les résultats. » Fustel de Coulanges. ♦ «Polybe est l’historien de la véritable grandeur de Rome. Celle que peint Tite-Live est mensongère. » Wilamowitz-Moellendorf. ♦ « Polybe est l’Aristote de l’antique historiographie, un Aristote qui serait historien et théoricien à la fois. » B. Croce.

« Polybe 201-120 av.

J.-C. Polybe est le véridique témoin de la conquête du monde par les armes de Rome.

Sa vie et son œ uvre sont révélatrices des sentiments réciproques des Grecs et des Romains lorsque ces deux peuples s'affrontèrent, et surtout lorsque les meilleurs des deux camps, apprenant à se connaître, apprirent aussi à s'estimer, à se respecter et parfois à s'aimer.

L'admiration des Romains pour la culture, la science et la littérature helléniques est bien connue, et nul n'ignore que “ la Grèce vaincue conquit son farouche vainqueur ”, mais il faut lire Polybe pour comprendre que Rome aussi, par la force et l'équilibre de son organisation politique et militaire comme par les vertus de ses hommes, a pu séduire certains Hellènes qui souffraient pourtant de la brutalité conquérante des “ Barbares de l'Ouest ”. Quand naquit Polybe, vers 210 av.

J.-C., Alexandre le Grand était mort depuis plus d'un siècle (323).

Athènes, Sparte, Thèbes avaient perdu leur puissance, et les cités grecques ne pouvaient conserver une partie de leur indépendance qu'en se groupant pour faire masse en face des royaumes de Macédoine, d'Égypte et de Syrie.

Au nord de l'isthme de Corinthe, la Confédération étolienne réunissait presque tous les peuples de la Grèce centrale ; au sud, le Péloponnèse tendait à s'unifier sous la direction de la Confédération achéenne.

Polybe est un Achéen : il est né au c œ ur du Péloponnèse, en Arcadie, à Mégalopolis, la “ Grande Ville ” fondée par le Thébain Epaminondas pour devenir le centre politique des cités arcadiennes.

Il appartenait à une famille noble et en vue : son père Lycortas fut stratège des Achéens et était l'ami de Philop œ men, le grand homme de la Confédération depuis la mort d'Aratos. Polybe entra de bonne heure dans la vie politique et militaire au côté de son père.

En 183, quand Philop œ men, fait prisonnier par ses ennemis en Messénie, eut été contraint de boire la ciguë, c'est à Polybe qu'échut l'honneur de rapporter les cendres du héros dans sa patrie. Puis il accompagne son père dans une ambassade en Égypte, et se trouve mêlé de près à la plupart des événements militaires et diplomatiques qui marquent la lutte de Rome et de la Macédoine jusqu'à la bataille de Pydna, où Paul-Émile vainquit le roi Persée en 168. Polybe, comme son père, avait prudemment essayé de maintenir la neutralité achéenne au cours de la tourmente, mais cette politique du parti aristocratique avait été combattue par les démocrates achéens dont le chef, Callicrate, prônait alors l'alliance avec Rome.

Aussi, après la victoire de 168, le Sénat réclama-t-il aux Achéens mille otages, que Callicrate choisit parmi les familles nobles et riches, et Polybe fut du nombre. C'est dans ces conditions que, vers l'âge de quarante ans, il fut envoyé en Italie, où il devait séjourner seize ans, à cette époque qui fut, au jugement de Cicéron, l'âge d'or de la République.

Son exil devait avoir les plus grandes conséquences pour la pensée de Polybe et son appréciation des événements.

Il fut émerveillé par le spectacle de la discipline et des vertus romaines.

Comme on l'a dit, “ il y avait, pour ainsi dire, harmonie préétablie entre son esprit vigoureux et ce monde nouveau ; personne n'était mieux que lui en état de le comprendre et de l'apprécier ”.

En Achaïe, il n'avait jamais été un ennemi déclaré de Rome ; en Italie, il devint son admirateur le plus décidé et aussi le plus lucide.

Il ne s'agit donc pas d'une conversion politique, mais de la découverte, provoquée par les lois de la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles