Databac

Politique de l'enfant unique et Complexe de Cendrillon

Publié le 06/05/2025

Extrait du document

« Ce qui nous amène à nous demander : En quoi ce dispositif de régulation des naissances instauré en Chine en 1979 a-t-il redéfini les attentes sociales et familiales envers les femmes, jusqu’à engendrer un désir inconscient d'être prise en charge par autrui pour transformer radicalement leur condition chez elles ou communément appelé « Complexe de Cendrillon » ? Pour y répondre, nous aborderons en premier lieu, I.

Premièrement, cette politique a favorisé une éducation poussant les filles à la dépendance. A.

Elle a renforcé une socialisation genrée limitant l’indépendance. L’éducation des filles uniques en Chine dans les années 1980 n’a pas été neutre.

En renforçant les rôles traditionnels dans une société déjà marquée par les normes confucéennes, la politique de l’enfant unique a participé à une socialisation genrée qui a limité les opportunités d’autonomie des filles. En effet, dans la pensée confucéenne dominante en Chine, les garçons sont valorisés comme piliers de la lignée familiale, ceux qui transmettent le nom et qui restent auprès des parents pour subvenir à leurs besoins.

Les filles, elles, sont perçues comme des personnes destinées à quitter la maison pour rejoindre celle de leur époux.

Ce schéma ancien s’est trouvé renforcé par la politique de l’enfant unique, car dans les familles où la fille était l’unique enfant, les attentes et les investissements éducatifs se sont concentrés sur elle — mais dans un cadre toujours genré.

On les encourageait à bien travailler, oui, mais surtout à rester « sages », « calmes », et à ne pas faire de vagues. Illustration : Dans les faits, cela s’est traduit par une orientation genrée dans les études.

Par exemple, selon une étude menée en 1983, près de 70 % des étudiantes chinoises se destinaient à des métiers considérés comme « féminins » : enseignement, secrétariat, soins à la personne.

Les filières d’ingénierie, de commerce, ou de sciences dures restaient très largement dominées par les garçons, considérés comme plus « aptes » à ces responsabilités.

Le système éducatif, bien qu’égalitaire en apparence, reproduisait donc les normes sociales existantes. B.

Elle a entraîné une surprotection des filles, menant à une dépendance affective et matérielle. Un autre effet majeur de cette politique a été la concentration de toutes les attentions, toutes les ressources, sur un seul enfant.

Ce phénomène, souvent qualifié en Chine d’« enfant empereur », concerne aussi les filles, surtout quand elles étaient seules.

Cela a souvent conduit à une éducation surprotectrice, limitant les expériences formatrices essentielles à l’autonomie. Les filles uniques étaient fréquemment prises en charge à l’extrême par leurs parents, qui voyaient en elles leur seul espoir de soutien, leur unique descendance, leur seule « réussite » possible.

Cette pression s’est souvent traduite par un enfermement affectif : les filles ne prenaient pas leurs propres décisions, ne participaient pas aux tâches domestiques, et restaient dépendantes de l’avis parental jusque dans leur vie adulte. Illustration : Une étude menée en 1985 dans la province du Jiangsu montrait que 55 % des filles uniques vivaient encore chez leurs parents même après leur mariage.

Cela révèle à quel point la séparation avec la cellule familiale était difficile, voire évitée.

Cette dépendance affective se traduisait aussi par une volonté de retrouver, dans le couple, une forme de sécurité équivalente à celle de l’environnement familial.

Le partenaire idéal devenait alors celui capable d’assumer ce rôle protecteur et rassurant, perpétuant ainsi une forme de dépendance dans le cadre conjugal. II.

Deuxièmement, cette politique a renforcé des contraintes sociales incitant à rechercher un mari protecteur. A.

Elle a accentué la pression matrimoniale via un déséquilibre démographique. Un effet majeur, et souvent tragique,.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles