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Platon, Lois, V, 731 c-d

Publié le 08/02/2024

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« Platon, Lois, V, 731 c-d Commentaire Issu du dernier des dialogues de Platon après le Philèbe, Les Lois (en grec ancien : Νόμοι), est le plus long des dialogues platoniciens et l’unique dans lequel n'apparaît pas Socrate. Répartis en douze livres, cette somme législative d’une extraordinaire ambition, expose un nombre exorbitant d’aspects de la vie humaine et civique et produit une véritable histoire politique de l’humanité donnée à comprendre à travers la plume platonicienne.

Le dialogue des Lois peut être lu comme “le premier traité de la philosophie politique de la tradition occidentale” selon le philosophe français André Laks (1950 - ).

Dans les Définitions du pseudo-Platon, le mot « Loi » est défini comme la « décision politique du grand nombre, qui vaut sans limitation dans le temps ».

Dans les Lois, Platon, tout comme dans La République, traite de la meilleure constitution politique.

Il imagine dans Les Lois la construction de la cité le meilleur possible, en proposant pour modèle à ses dirigeants le juste selon les dieux.

Ce modèle est l'image qu’ils doivent suivre pour unifier la cité et la rendre entièrement vertueuse.

Cette cité idéale n’est cependant pas totalement utopique.

Dans les Lois, Platon est plus empirique que dans La République puisqu'il examine des constructions réelles et propose une description très détaillée d'une construction aussi juste que possible. Ce passage du livre cinq 731c-d des Lois traite de la question de la réaction face à l'injustice, en mettant en avant la thèse que l'injustice doit être combattue avec ardeur et douceur selon les cas, que ceux qui la commettent sont dignes de pitié quand ils en sont guérissables et qu'il est juste d'exprimer sa colère envers ceux qui persistent dans le mal que constitue l’injustice. Comment traiter l’injustice ? Quelle réaction adopter face à cette dernière ? Et comment traiter ceux qui la commettent ? Ces questionnements motivent ce passage du dialogue des Lois de Platon.

De plus, ce dernier donne à penser un paradoxe sous-jacent : L’homme auteur d’injustices peut-il être guérissable ou à l’inverse, incurable alors qu’il ne commet jamais l’injustice volontairement ? Ce problème sera plus précisément abordé par Platon plus tard dans Les Lois.

Il dira notamment que “l’homme injuste est bel et bien mauvais, mais l’homme mauvais l’est involontairement” (860d) considérant que cela implique que quiconque accomplit une action injuste l’accomplit involontairement, contredisant ainsi l’idée commune selon laquelle, bien que les gens accomplissent parfois involontairement des actions injustes, beaucoup de ces actions sont volontaires.

La thèse que nul n’agit mal volontairement menace de saper la distinction qu’on fait généralement dans les tribunaux entre méfaits volontaires et involontaires.

(...) Ainsi, centré sur la complexe question de la justice et de l'injustice, Platon aborde dans extrait 731 c-d la manière dont l’homme doit réagir face à ces deux réalités.

Ce passage du dialogue des Lois traite de l'équilibre entre la fermeté morale et la bienveillance, la nécessité d'une résistance constante face à l'injustice, l'idée que la pitié est plus appropriée que le jugement envers ceux dont l'injustice est guérissable ainsi que de l'importance de choisir la réaction appropriée en fonction de la nature de l'injustice. Tout d’abord, Platon commence par soutenir l'importance de combiner ardeur et douceur, “la plus grande possible” dans le comportement de l’homme.

Il insiste donc par l’emploie de ce superlatif sur l’importance de la douceur et sa valeur et indique de facto le dosage, la quantité de douceur nécessaire dans le rapport avec l’ardeur.

L'ardeur, cette vivacité fougueuse qui porte ou que l’homme met a faire quelque chose, est présentée comme une force nécessaire pour faire face à l'injustice d’autrui, d’un autre humain, d’un autre individu indéterminé.

Cependant, cette énergie doit être accompagnée de douceur pour éviter tout excès ou déséquilibre moral.

Platon soutient la nécessité de combattre, de lutter contre l'injustice d'autrui à savoir le fait de mal agir parce qu’il manque une des vertus cardinales (sagesse, courage, tempérance, justice) ou davantage et donc, un sens en lequel la justice a l’inverse, est la totalité de la vertu, du moins pour autant qu’elle concerne notre comportement envers autrui.

Platon est clair sur le fait qu’il faut la combattre ce déséquilibre, ce dysfonctionnement de l'âme individuelle ou de la société dans son ensemble qu’est l’injustice en les situations particulières dans lesquelles cette dernière serait devenue un danger pour l’objectif fixé d’excellence naturelle de l’homme, qu’elle serait devenue “difficile à guérir voire totalement incurable”.

Cela peut s’apparenter pour ce dernier cas à une situation synonyme de fatalisme et pourtant ! Platon explique alors qu’il n’y a d’autre “moyen”, pas d’autres éléments permettant d’accomplir une fin, pour échapper à ce mal que de vaincre l’injustice en la combattant, “en la réprimant sans défaillance”, en luttant contre elle sans céder, sans faillir à ce mal avec une ardeur constante et noble c’est à dire avec une ardeur dont les qualités morales sont grandes.

Platon souligne ainsi l'importance primordiale de la vertu dans la défense contre le mal et dans le projet de l’excellence naturelle. Platon argument ensuite à travers l’Athénien, auteur fictif de ce discours oral retranscrit à l'écrit, à “tous ceux qui commettent l'injustice, mais guérissables”, autrement dit sur le cas des hommes qui sont auteurs d’injustice mais ceux qui en sont curables.

Le philosophe expose la thèse qu’ils ne commettent pas l'injustice délibérément.

Il explique cela en soulignant qu’aucun homme ne souhaite volontairement, de “son plein gré”, accueillir les maux les plus graves, les plus terribles à savoir non seulement des souffrances physiques ou des afflictions matérielles mais dans un spectre plus vaste sur le.... »

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