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PLATON, La République, VIII, 562b sq. 1 (commentaire)

Publié le 15/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : PLATON, La République, VIII, 562b sq. 1 (commentaire) Ce document contient 2588 mots soit 6 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.

« Thème 3970 – Quel bien veux-tu dire ? – La liberté, répondis-je.

En effet, dans une citédémocratique tu entendras dire que c'est le plus beau de tous les biens,ce pourquoi un homme né libre ne saura habiter ailleurs que dans cettecité [...].

Or [...] n'est-ce pas le désir insatiable de ce bien, etl'indifférence pour tout le reste, qui change ce gouvernement et le metdans l'obligation de recourir à la tyrannie ? [...] Lorsqu'une citédémocratique, altérée de liberté, trouve dans ses chefs de mauvaiséchansons ', elle s'enivre de ce vin pur au-delà de toute décence ; alors,si ceux qui la gouvernent ne se montrent pas tout à fait dociles et ne luifont pas large mesure de liberté, elle les châtie [...].

Et ceux qui obéissentaux magistrats, elle les bafoue et les traite d'hommes serviles et sanscaractère.

Par contre elle loue et honore, dans le privé comme en public,les gouvernants qui ont l'air de gouvernés et les gouvernés qui prennentl'air de gouvernants.

N'est-il pas inévitable que dans une pareille citél'esprit de liberté s'étende à tout ? [...].

Qu'il pénètre, mon cher, àl'intérieur des familles, et qu'à la fin l'anarchie gagne jusqu'aux animaux ? [...] Or, vois-tu le résultat de tous ces abus accumulés ? Conçois-tu bien qu'ils rendent l'âme descitoyens tellement ombrageuse qu'à la moindre apparence de contrainte ceux-ci s'indignent et serévoltent ? Et ils en viennent à la fin, tu le sais, à ne plus s'inquiéter des lois écrites ou non écrites,afin de n'avoir absolument aucun maître.

– Je ne le sais que trop, répondit-il.

– Eh bien ! mon ami,c'est ce gouvernement si beau et si juvénile qui donne naissance à la tyrannie.

PLATON, LaRépublique, VIII, 562b sq.

1.

Celui dont la fonction est de servir à boire.

CORRIGÉ Ce texte est extrait de La République de Platon, dialogue en dix livres qui cherche à penser tous les aspectsdu problème politique.

Il développe les thèmes de la cité démocratique et du pouvoir politique en posant laquestion suivante : la démocratie est-elle le règne de la licence ou de l'excès, trop-plein de liberté faisantnaître un excès de servitude ou bien est-elle capable d'apporter le bien ?L'idée directrice du texte est que la démocratie est minée par le principe même qui l'anime : la liberté.

Elledevient rapidement un régime sans frein, qui peut conduire à la tyrannie.L'argumentation se développe en trois parties principales :A.

« N'est-ce pas [...

] recourir à la tyrannie » : le désir sans frein de liberté conduit à la tyrannie.B.

« Lorsqu'une cité démocratique [...] animaux » : analyse des mécanismes divers menant à l'anarchie.C.

« Or [...

] tyrannie » : le mépris démocratique de la loi engendre la tyrannie. 1.

Étude ordonnée A.

PREMIÈRE PARTIE : « N'est-ce pas [...] recourir à la tyrannie »Platon évoque la démocratie dès le commencement du texte.

Il écrit au IVe siècle av.

J.-C.

et traite donc dela démocratie antique telle qu'elle était pratiquée à Athènes, qui se définit comme un régime qui émane dupeuple et où l'Assemblée (Ecclesia) est souveraine.Les premières lignes s'interrogent sur le destin de la démocratie et résument la contradiction qui la mine : ladémocratie est née de la liberté qu'elle regarde comme son bien suprême.

C'est la passion de la liberté qui vaperdre la démocratie, de même que l'oligarchie, étudiée précédemment par Platon, a été perdue par lapassion de l'argent.La démocratie est liée aux désirs insatiables et aux convoitises sans limite.

Elle signifie, puisqu'elle estliberté, droit de choisir et de faire, avec propension de l'âme à rechercher exclusivement des plaisirssensibles (concupiscence) en raison d'une domination insuffisante de l'âme sur la sphère rationnelle.

Or cetteconcupiscence qui est le foyer même des désirs dans la cité démocratique se porte sur ce que le régime dudemos considère comme le bien suprême, l'être qui semble posséder la perfection absolue, à savoir la liberté,droit de décider et de faire.Certes, la capacité d'être libre, de pouvoir tout dire et tout faire peut être considérée comme « le plus beaude tous les biens » ; « un homme né libre », à savoir n'étant ni esclave, ni métèque, ni femme (!) ne peuthabiter que la cité démocratique.Pourtant, dès la fin de cette première partie, Platon pose la question : cette liberté faite pour toutpermettre, tout vouloir, tout désirer conduit nécessairement (« le met dans l'obligation ») ce gouvernementà recourir à la tyrannie, c'est-à-dire à demander une aide à un autre régime politique, la tyrannie, ce régimeoù un maître absolu gouverne et devient maître d'un peuplé d'esclaves : la tyrannie ou la domination d'unseul, qui accapare la totalité des organes du gouvernement.La seconde partie tente de faire comprendre ce glissement. B.

DEUXIÈME PARTIE : « Lorsque une cité [...] animaux »Comment la démocratie va-t-elle se transformer en tyrannie, à travers une passion folle de la liberté ? C'est. »

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