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Pierre Puget

Publié le 16/05/2020

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« Pierre Puget 1620-1694 Singulier destin que celui de Puget ! S'il était mort avant la soixantaine, il ne figurerait sans doute pas dans leshistoires de l'art ; et ce génie "polyvalent", à la manière des maîtres de la Renaissance, ce sculpteur qui fut aussipeintre, architecte, urbaniste, décorateur de navires, c'est par une demi-douzaine de statues ou de bas-reliefs qu'ilsurvit dans nos mémoires. Pierre Puget, fils d'un maître maçon marseillais, naît en 1620 (ou 1622).

Orphelin à trois ans, élevé par son oncle, ilreçoit, avec la formation artisanale, une instruction assez poussée, apprenant même le latin ; placé à quatorze anschez un maître menuisier, il excelle très vite dans les techniques du bois.

A dix-huit ans, hanté par la grandesculpture et les mirages de l'Italie, il s'embarque pour Livourne.

Cinq années outre monts, d'abord chez un sculpteurflorentin, puis à Rome chez Pierre de Cortone.

Ensuite, pendant une quinzaine d'années, sa vie semble se fixer àToulon (il s'y marie en 1647, un fils lui naît en 1650) : sa vie, mais non ses activités.

Un premier essai de prendrepied à l'Arsenal comme décorateur de navires, est interrompu par la mort de l'amiral de Brézé qui le protégeait ; uneproduction abondante de peintures et de retables se disperse entre les églises de Toulon, de Marseille et d'Aix ;c'est en 1657 seulement que le sculpteur donne sa mesure à la façade du nouvel hôtel de ville de Toulon, avec cesCariatides fameuses où Puget, prenant pour modèles des portefaix du port, oppose avec tant de puissance l'effortallègre du jeune homme à la crispation douloureuse de l'atlante âgé. Mais loin d'épanouir Puget dans une paisible gloire régionale, ce succès provoque des réactions "en chaîne".

Ayantrépondu à l'appel de M.

de Girardin pour décorer le château que Lepautre lui construit à Vaudreuil, non loin de Rouen(dont le musée conserve, mutilé, l'Hercule terrassant l'hydre qui ornait la cour), voici que Mazarin et Fouquet se ledisputent.

Pressenti par Colbert au nom de son maître, Puget préfère le fastueux Surintendant, qui lui a commandéun Hercule gaulois symbolique et qui l'envoie chercher sur place, pour Vaux, des marbres de Carrare.

C'est à Gênes,en septembre 1661, que Puget apprend la disgrâce de son protecteur.

Plus d'espoir de commandes officielles avecColbert au pouvoir.

Autant rester à Gênes, plus prospère que jamais.

Comblé de commandes par l'aristocratie,installé avec sa famille dans une belle demeure, parmi les tableaux et les meubles précieux, Puget connaît six annéesde détente, les plus heureuses sans doute de sa vie. Entouré d'élèves français et italiens, il sculpte des statues de marbre, dresse des portails, des baldaquins, destabernacles, toute une splendeur onduleuse et baroque dont nous jugeons surtout par ses dessins, mais dont ilreste sur place quelques œuvres maîtresses ; la Conception, d'une grâce ailée, enfantine (qu'il faudrait comparer àcelles de l'Andalou Montañez) que les Carrega léguèrent à l'oratoire San Filippo Neri, — les deux statuettescolossales pour la chapelle des Sauli à Santa Maria de Carignano : Saint Sébastien, jeune athlète foudroyé (auquel,notait Stendhal, "il a osé donner du ventre"), et Saint Ambroise emporté par l'extase.

Pourquoi Puget quitte-t-ilbrusquement Gênes, n'ayant achevé que ces deux statues alors qu'il en devait quatre ? Il y eut à coup sûr l'appâtd'un poste stable offert à l'Arsenal de Toulon et des travaux d'embellissement que les Échevins projetaient àMarseille.

Ainsi commence une nouvelle période toulonnaise, qui, onze années durant, n'apporte à Puget que desmécomptes : déceptions de l'urbaniste à Marseille, où son projet de grande voie, bordée de palais à la génoise, de laPorte d'Aix à la Porte de Rome, demeure enterré dans les cartons par des échevins parcimonieux ; déceptions dudécorateur à Toulon, où Puget, appelé à diriger l'atelier de sculpture de l'Arsenal, prétend régner aussi sur leschantiers de navires et les bâtiments du port, et s'attire une tranchante réponse de Colbert ("S'il se met de pareilleschimères en tête, il faudra bientôt le remercier").

Et pour comble de malheur, le voilà bridé sur son propre terrain,lorsque les marins, surclassés par les vaisseaux de leurs adversaires anglais ou hollandais, décident le ministre "àretrancher tous ces grands ouvrages auxquels les sculpteurs s'attachent plus pour leur réputation que pour le biendu service".

Adieu les châteaux d'arrière à multiples galeries, peuplés de dieux, de sirènes, chargés d'emblèmes et detrophées, du Royal-Louis ou de la Thérèse-Royale ! Puget s'adapte avec maîtrise ; et d'admirables dessins —modèles de poupes, études de vaisseaux croisant au large des côtes provençales ou ancrés devant des portiques àla Claude Lorrain — nous permettent de suivre sa trajectoire vers un style plus sobre.

Mais l'Arsenal ne l'intéresseplus et sa brusque radiation des cadres en 1679, pour amère qu'elle lui soit, ne fait que consacrer un détachementbien antérieur... C'est que, depuis 1670 — ayant obtenu l'autorisation d'employer des marbres entreposés à l'Arsenal — la grandesculpture l'obsède de nouveau et l'espoir de faire agréer par le Roi la statue Milon de Crotone et le grand bas-reliefAlexandre et Diogène qu'il a entrepris.

Déchargé des "devoirs parasites", réinstallé dans sa ville natale, il achève en1681 le Milon.

Déballée à Versailles, la statue obtient l'exclamation ingénue de la Reine : "Oh ! le pauvre homme,comme il souffre !" Mais aussi les suffrages de Le Brun, de Le Nôtre, du Roi lui-même.

On l'érige à l'entrée de l'AlléeRoyale "qui est le plus bel endroit du jardin".

La chance tourne-t-elle pour Puget grâce à un Ministre "dont lesbontés le feront rajeunir", avec l'avènement de Louvois beaucoup mieux disposé pour lui que son prédécesseur ?Sexagénaire, va-t-il pour le Roi-Soleil fixer dans le marbre les grands mythes qui nourrissent ses rêves : Persée etAndroméde, Apollon et Marsyas, ce Ravissement d'Hélène, "qui serait quelque chose d'extraordinaire", et cet Apolloncolossal qu'il dresserait au milieu du Canal de Versailles et dont les jambes écartées laisseraient passage auxbateaux ? Mais le destin veille ; après le succès de Persée (1684), l'activité de Puget dévie vers un projetgrandiose, également séduisant pour le sculpteur et l'urbaniste, pour le citoyen de Marseille et le sujet du Roi.. »

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