Pierre Alechinskyné en 1927Peintre d'origine belge né Bruxelles.
Publié le 22/05/2020
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Pierre Alechinsky
né en 1927
Peintre d'origine belge né Bruxelles.
Dès la fin de ses études à l'École des arts décoratifs de
la Cambre, la découverte de Cobra et la rencontre de Dotremont l'enthousiasment : il est
dès lors l'un des membres les plus actifs du groupe — à l'intérieur duquel il commence à
travailler “ à quatre mains ”, notamment avec Appel et Dotremont, produisant à l'huile
des toiles où s'agitent des multitudes de formes-personnages tandis qu'il montre déjà son
goût pour les titres ironiques, les Gilles de Binche et les courbes .
Après la dissolution de
Cobra, il s'installe à Paris, étudie la gravure et côtoie les surréalistes.
Au Japon en 1955, il
tourne un film sur la calligraphie : il abandonne progressivement l'huile, privilégie l'encre,
puis l'acrylique, et travaille désormais courbé en plaçant au sol sa toile ou ses feuilles de
papier.
Sa matière, très fluide, est propice à la naissance de lutins, sauriens plus ou moins
probables, volcans et torrents — un bestiaire et une géographie suscitant aussi bien
l'inquiétude que le sourire de connivence.
Exposant régulièrement pendant vingt ans à la
galerie de France à partir de 1958, sa carrière s'internationalise.
En 1965, il réalise sa
première toile à remarques marginales (Central Park) : sur les quatre côtés de l'image
centrale se déroule un ensemble de vignettes qui sont des variantes, des ajouts, des
compléments plus ou moins logiques instaurant une multiplicité de narrations parallèles.
Ces encadrements alternent dès lors avec des prédelles aussi bien dans sa peinture que
dans ses très nombreuses gravures : l'imagination plastique d'Alechinsky prend appui sur
chaque trait accompli, rebondit sur toute image antérieure.
S'il travaille volontiers sur des
liasses de notaires, des cartes de géographie ou des papiers maculés d'empreintes et de
traces — qu'il maroufle ensuite sur de vastes toiles — c'est que, craignant la surface vierge,
il préfère transformer, intégrer à son univers de formes et d'entrelacs ce que la chance lui
met sous les yeux, à portée du fin pinceau de poils de chèvre, fécond en méandres et
mouvements ophidiens d'où naissent par exemple “ une gravitation de microbes survoltés
dans un enroulement de vagues, une rixe de gnomes interlopes hantés par l'azur ” (J.
Dupin).
Exemplairement fidèle dans ses admirations (Dotremont, mais aussi Michaux ou
Van Velde) Alechinsky leur consacre des textes d'une grande pertinence ; il aime
collaborer avec ses amis écrivains (Mansour, Tardieu, Caillois, Butor, etc.), soit en les
“ illustrant ”, soit en les sollicitant pour intituler ses travaux ( Le Test du Titre , 1967).
Dans
ses propres ouvrages ( Titres et Pains perdus , 1967, Roue libre , 1971, L'autre main , 1988, etc.), il
déploie volontiers un humour caustique en même temps qu'une capacité à traquer les
analogies — entre les choses, entre les mots — égale à celle qu'il montre pour en produire
de toujours nouvelles entre les formes colorées..
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