René Magritte1898-1967Peintre belge né à Lessines, mort à Bruxelles.
Publié le 22/05/2020
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René Magritte
1898-1967
Peintre belge né à Lessines, mort à Bruxelles.
Ses années d'enfance sont soumises aux
nombreux déménagements de sa famille (sa mère se noie en 1912).
Il commence à peindre,
dans une facture impressionniste, en 1915, avant même d'aller aux Beaux-Arts de
Bruxelles (1916-1918), où il côtoie Servranckx.
Installé définitivement à Bruxelles en 1918, il
découvre cubisme et futurisme grâce à P.-L.
Flouquet, qui lui révèle également
l'avant-garde anversoise.
En 1920, il fait la connaissance de Mesens, engagé comme
professeur de piano de son frère Paul.
Il se marie en 1922, dessine le mobilier de son
logement, et travaille sous la direction de Servranckx comme dessinateur dans une usine
de papier peint.
Sa peinture, encore marquée par le cubisme et le futurisme, évolue vers le
purisme et Léger.
En 1923, il montre sept toiles dans une exposition collective organisée
par la revue Ça ira, aux côtés de Joostens, Moholy-Nagy, Lissitzky.
Il gagne sa vie dans la
publicité, mais rencontre les dadaïstes belges et commence à collaborer à leurs
publications ( Œ sophage , mars 1925).
C'est alors qu'il est bouleversé par Le Chant d'amour de
De Chirico, lit la poésie surréaliste et rencontre Paul Nougé.
En 1926, il peint le Jockey
perdu , qu'il considère comme sa première œ uvre surréaliste réussie : un jockey paraît sortir
d'une allée bordée de gigantesques pions d'échecs d'où s'échappent des branchages, mais
au premier plan, un rideau fait de la scène, au choix, une représentation théâtrale ou un
spectacle aperçu à travers une fenêtre.
Tous les éléments que Magritte va utiliser sont bien
déjà en place dans cette toile : non seulement ses objets (jockey, feuillages, pions, rideaux)
et méthodes de prédilection (représentation à échelles variables sur une même toile,
échange de qualités entre les différents règnes), mais avant tout sa conception de la
peinture comme représentation — stylistiquement la plus neutre ou “ académique ”
possible — du théâtre de la pensée lorsque celle-ci est “ inspirée ”, c'est-à-dire capable de
jouer avec les apparences et le visible pour en fournir des versions surprenantes, poétiques
mais dérangeantes.
Produisant de nombreuses toiles qu'il expose à la galerie Le Centaure
de Bruxelles, c'est en 1927 (la Clef des songes et la Table, l'océan et le fruit ) qu'il commence à
explorer l'écart possible entre les choses et leur désignation, en représentant fidèlement un
objet surmontant un nom qui n'est pas le sien.
En 1928, alors qu'il séjourne à Paris et y
participe aux activités du groupe surréaliste français, il travaille cette thématique de façon
plus “ abstraite ” en calligraphiant seulement des mots dans des cases irrégulières (le
Masque vide ), avant d'aboutir à la célèbre Trahison des images (1929 : “ Ceci n'est pas une
pipe ” sous la figuration d'une pipe) aux multiples interprétations — un écart
supplémentaire se creusant cette fois entre l'objet et sa représentation.
Cette thématique
donne à son tour naissance aux nombreuses toiles où un paysage coïncide avec sa
représentation sur un tableau (ou sur les éclats de verre d'une vitre brisée).
De retour à
Bruxelles en 1930, Magritte doit reprendre pendant quelque temps des travaux
publicitaires pour vivre.
Il continue néanmoins son œ uvre, pouvant désormais compter
sur l'appui (textes, préfaces, conférences) de ses amis Nougé, P.
Colinet et Scutenaire.
En
1934, son dessin le Viol illustre la couverture de Qu'est-ce que le surréalisme ? de Breton.
Tandis qu'elle articule de nouveaux objets privilégiés (grelots, papiers découpés, canon,
faux bois, personnage anonyme vêtu d'un manteau sombre et coiffé d'un melon), sa
peinture ne connaît pas d'évolution stylistique notable jusqu'en 1943 : il expérimente alors,
pendant quatre ans, un “ style Renoir ” pour donner plus de sensuelle luminosité à ses
images.
En 1946, il s'éloigne momentanément, avec ses amis belges, du surréalisme
parisien, prétendant que l'art peut, après la guerre, devenir optimiste et “ de plaisir ”.
Il.
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