Philippiques
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
ICERON
Philippiques
Cicéron a choisi le titre de ses derniers
discours en hommage
à Démosthène ;
il portait
en effet une grande admiration
pour le célèbre orateur grec, qui avait
prononcé ses
Philippiques contre Philippe
de Macédoine.
Les quatorze
Philippiques qui nous sont
parvenues font, semble-t-il, partie
d'un ensemble qui a dil compter dix-huit
discours.
Toutes
saufla deuxième, qui n'a
jamais été prononcée, ont été présentées
devant le
Sénat ou le peuple.
Derniers espoirs, dernières harangues
L
es Philippiques (44-43 av.
J.-C.) marquèrent le
retour de Cicéron à la vie politique, mais furent
aussi ses derniers discours.
Elles occupent donc une
place exceptionnelle non seulement dans
l'œuvre
mais aussi dans la vie du grand orateur.
Elles furent
en quelque sorte le couronnement de son activité
politique et littéraire, mais une couronne qui fut mor
tuaire, tant pour Cicéron que pour la République.
Rappelons les faits.
Après l'assassinat de César (44),
Cicéron avait retrouvé les affaires publiques et le
Sénat.
Dans la lutte pour le pouvoir, il prit parti pour
Octave, le fils adoptif du défunt César, contre
Antoine, qui allait être la cible des
Philippiques.
Dans
le premier discours, Cicéron ne fait que se moquer
d'Antoine,
qu'il traite encore en ami ; mais il lui
reproche d'abandonner Rome pour faire la guerre à
Decius Brutus.
Le ton est encore conciliant, mais
assez vite, avec
la deuxième Philippique déjà, il
devient intransigeant.
Abandonnant ~on esprit
légendaire de conciliation, Cicéron se lance
alors dans une dénonciation sans concession,
parfois haineuse, de son adversaire, tout en ap
portant son soutien à
Octave, salué comme un
libérateur.
Il défend et justifie la guerre contre
Antoine de toute son éloquence.
Et la guerre
est gagnée par
Octave.
Mais Cicéron n'avait
pas prévu que les deux adversaires
d'hier
allaient se réconcilier et qu'Antoine, parvenu
au pouvoir, le ferait assassiner.
Un sommet de l'art oratoire
D'
un
point de vue littéraire, les
Philippiques sont une preuve éclatante
du talent de l'avocat Cicéron, surtout dans sa
faculté de s'adapter à son auditoire.
Selon l'as
semblée devant laquelle
il parle -Sénat ou
peuple -il modifie de façon subtile son texte
pour renforcer
sa force de conviction.
Les
quatorze discours marquent sans nul doute
l'apogée de son éloquence, et font appel à toutes les
ressources, à toutes les variétés de ton des discours
antérieurs : ils sont tantôt fougueux, tantôt sarcas
tiques, solennels, pathétiques, ironiques, véhéments,
etc.
Le vocabulaire
y est pur, le choix des termes
d'une précision absolue, le rythme rapide, parfaite
ment adapté au propos de chaque discours.
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Les derniers
discours prononcés par Cicéron
sont considérés comme des
chefs-d'œuvre d'éloquence,
mais il s'y ajoute du pathétique
lorsque l'on sait
dans
quelles conditions
ils furent prononcés.
Cicéron prononça ses dernières
Philippiques en 44 av.
J.-C.,
peu
avant d'être assassiné.
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