Philippe de Hesse, dit le Magnanime1504-1567Gagné de bonne heure à la Réforme par Melanchthon, ce landgrave de Hesse devint, auxcôtés de Jean de Saxe, le chef du mouvement luthérien.

« Philippe de Hesse, dit le Magnanime 1504-1567 Gagné de bonne heure à la Réforme par Melanchthon, ce landgrave de Hesse devint, aux côtés de Jean de Saxe, le chef du mouvement luthérien.

Il arrête, au cours du synode de Homberg de 1526, les règlements de l'Église sur lesquels le franciscain François Lambert, né à Avignon, apposera son sceau.

Avec les biens confisqués de l'Église, il fonda la première université évangéliste à Marbourg-sur-la-Lahn (1527).

Philippe est le chef dynamique des États protestants, son esprit voit loin : il envisage un système d'alliances qui réunirait tous les adversaires des Habsbourg en Europe, de même que les habitants de la haute Allemagne et les Suisses évangélisés par Zwingli.

C'est sur son initiative qu'a lieu la célèbre conversation de Marbourg entre Luther et Zwingli, qui ont une conception différente de la Cène.

Chef suprême de la Ligue de Smalkalde, il obtient, en liaison avec la France, le plus grand succès de sa politique anti-impérialiste : le soulèvement de Wurtemberg, le rappel du duc Ulric et la réforme de cette grande province de l'Allemagne du Sud-Ouest.

Sa carrière souffrit beaucoup d'un mariage conclu en secret, sur le conseil de réformateurs influents.

Il devient bigame, ce qui fit scandale, et le livrera aux mains de l'empereur.

Celui-ci sut se l'attacher en 1541 et il put écraser Clèves sans opposition, étouffant le mouvement évangéliste naissant dans l'électorat de Cologne.

Depuis son incarcération, après la guerre de Smalkalde, celui qui avait été la figure politique la plus importante parmi les princes protestants de la première génération ne fut plus qu'un homme brisé.

Ses quatre fils se partagèrent, à sa mort un domaine fort étendu.. »