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Peut-on juger objectivement une culture ?

Publié le 18/05/2020

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« PHILOSOPHIE « Peut on juger objectivement la valeur d'une culture ? », voilà une question qui soulève de nombreux problèmes, enj eux et tabous. Et si toutes les cultures ne se valaient pas ? Est-il seulement possible de s'affranchir de sa propre culture afin d'être objectif ? Peut- on objectiver une culture ? Peut-on trouver des critères universels de valeur ? Peut-on échapper au relativisme culturel ? Les jugements de valeurs sur des cultures sont-ils fondés, légitimes ? D’innombrables problèmes tournent autour de cette question.

A-t- on le droit de juger d'autres cultures ? C'est en partie parce que juger d'autres cultures, l'ethnocentri sme, est une chose quasi- inhérente à l'Homme.

Qui ne s'est pas déjà permis, à propos de rites et coutumes totalement différents des nôtres, de p orter un jugement de valeur ? Pour tenter d'éclairer la question, nous poserons le problème de la définition d'une culture, puis celui de l'ethnocentrisme, barrière à l'objectivité et enfin, nous verrons à quelle condition nous pouvons juger une culture. Pour se poser la question « peut-on juger objectivement la valeur d'une culture ? », il faut déjà savoir ce que l'on entend par culture.

En effet, il y a d'abord un problème de définition, le mot culture est polysémique.

Ici, les sens qui nous intéresseront seront le sens anthropologique du terme de culture qui définit une interven tion de l'Homme sur la Nature, une transformation de sa Nature première.

Le sens anthropologique de la notion de culture se rapproc he alors du sens étymologique : culture vient du latin cura/cultus qui signifie prendre soin des choses. La culture serait opposée à la nature, dans le sens que la nature est ce que l'Homme a et est lorsqu'il naît, alors que la culture s'acquiert au cours de la vie de l'Homme.

« On ne naît pas Homme, on le devient.

» affirme l'Humaniste Érasme.

Cela signifie que des médiations sont nécessaires et que c'est justement l'ense mble de ces médiations qui définit la culture dans un sens anthropologique.

D'après Hegel la culture est un processus histori que au cours duquel l'Homme apprend à connaître et à dominer la réalité.

Il ne peut se satisfaire du donné, imprime sa marque au monde par son activité, mouvement que reflète le progrès de la conscience.

La culture serait l'accomplissement de la nature humaine, pas son abandon contrairement à ce que pense Rousseau. Il y a également un sens ethnologique, où le mot culture a tendanc e à désigner un peuple ; et aussi le sens sociologique qui fait référence aux mœurs, aux valeurs et aux références qui d éfinissent un groupe social.

Nous pouvons constater que cette notion est complexe, car floue dans sa définition, difficile à cerner donc d 'autant plus difficile à juger puisque la question se pose.

Comment juger quelque chose dont la définition est si vaste ? Si il y a une infinité de médiations qui déterminent la cultu re, la culture est quelque chose en devenir, or peut-on objectiver quelque chose en deveni r ? Et qu'entendons nous par valeur d'une culture ? Un degré de développement, de sophistication ? Une richesse patr imoniale et Artistique ? Une grandeur Humaine ? En plus d'un problème de définition, un autre problème se pos e dans le jugement d'une culture, celui de l'objectivité, l'imp artialité. Un Homme est-il capable de juger une culture sans être partial, mê me avec toute la bonne volonté du monde ? Car en effet, tout Homme naît dans une culture et grandit, se forme, se construit à partir de cette culture, et s'en imprègne.

Ainsi, nous nous demandons si l'Homme peut délibérer un jugement de valeur sur u ne culture sans prendre pour exemple de base sa propre culture. L'Homme est confronté au problème sempiternel de l'ethnocentr isme, qui serait d'ordre psychologique.

Pouvons-nous nous détacher de notre culture d'appartenance ? Il paraît difficile de ne pas juger une culture selon des critèr es partiaux, particuliers, selon des préjugés culturels, générationnels, sociaux.

Car d'après Claude Lévi-Strauss, il y a une tendance naturelle à l'ethnocentrisme et il en donne l'exemple dans le chapitre 3 de Rac e et Histoire.

Il est vrai que cette tendance à l'ethnocentrisme paraît inévitable.

Il faudrait venir de nulle part pour être c omplètement objectif au sujet de la valeur d'une culture.

Cela nous amène à nous demander s'il existe des critères de valeurs universels pour objectiver une culture.

Pour Claude lévi-Strauss, « est barbare celui qui croit en la barbarie ».

Le problème de l'ethnocentrisme est alors écarté par un e forme de relativisme culturel qui apporte une forme de tolérance.

Pourtant, le fait de pouvoir juger de la val eur d'une culture a des enjeux considérables car si l'on ne peut pas le faire, cela réfute une idée de projet commun dans des vale urs universelles, et remet en cause des institutions inter-culturelles comme la Déclaration des Droits de l'Homme, ou des organisations c omme l'ONU.

Le relativisme défendu par Claude Lévi-Strauss nous empêche dès lors de juger une culture, et plus précisé ment, nous interdit soit de déprécier, soit de valoriser ou mêm e défendre une culture. On peut tout de même critiquer le relativisme culturel.

La notion de culture a deux niveaux.

Le premier est celui de la variation : chaque peuple a ses particularités comme sa langue, ses mythes...

ce qui est à l'origine de nombreux conflits culturels.

Mais le deuxième niveaux est qu'il y a des invariants : chaque culture a ses mythes et ses rites mais chaque culture a des myt he, chaque culture a des rites, comme ceux qui entourent la mort par exemple et pl us particulièrement le soin qu'a un peuple pour ses morts. Cela, Lévi-Strauss n'aurait pas de mal à le reconnaître, et c'est ce que tend à montrer l'ethnologie et l'anthropologie : par delà l'altérité culturelle, il y a une humanité commune.

Alors po urquoi n'y aurait il pas également des valeurs, des critères com muns dans le jugement d'une culture ? Claude Lévi-Strauss va poser le problème de la déclaration des droits de l'Homme et ainsi critiquer une mise en place de valeurs universalistes en disant que Les droits de l'Homme sont faibles car a bstraits puisqu'ils négligent la complexité des faits en affirma nt que les hommes sont égaux.

Mais la différence entre les hommes n\ 'est pas incompatible avec le fait qu'ils soient égaux, les hommes peuvent être égaux en droit (puisque l'on parle ici de la déclaration des droits de l'Homme) même s'ils sont diffé rents. Quelque soit la culture, les êtres humains qui la composent ont des sentiments, des émotions et ressentent la douleur, ce qui devrait les mettre sur un pied d'égalité au niveau des droits au moins, et justifie déjà la déclaration des droits de l'Homme qui ve ille au respect des individus.

Les Hommes se battent sur des variations mais on t tout de même de nombreux fondements en commun.

Pour en revenir au jugement objectif d'une culture, il y a certainement de s critères communs sur lesquels se baser pour évaluer en quelque sorte une culture ou plutôt, devrions-nous dire certains asp ects d'une culture, cela paraît plus logique.

Car comment juger objectivement la valeur d'une culture sans la connaître dans tous ses détails ? Or c'est impossible, par contre, nous pouvons critiquer certains éléments composant une culture : nous pouvons certainement critiquer une culture qui n'émancipe pa s ses Hommes ou une partie de ses Hommes, qui les fait souffrir contre leur g ré, pour prendre un exemple qui a fait polémique, celui de. »

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