Peter Pond

« Peter Pond1740-fin XVIIIe Peter Pond naquit à Milford, dans le Connecticut, le 18 janvier 1740.

D'après un journal curieusement orthographié,qui constitue la principale source d'information pour sa biographie, il débuta comme apprenti cordonnier ; à seize ansil s'enrôla dans l'armée coloniale et, en 1756, il se trouvait au fort George.

En 1758, il participa à l'attaque du fortTiconderoga.

En 1759, il était à la prise de Niagara et, en 1760, il assistait à la prise de Montréal avec unecommission d'officier.

En 1761, il accomplit un voyage dans les Indes occidentales.

En 1765, adoptant la carrière deson père, il participa pendant six ans au commerce des fourrures dans la région de Detroit.

Revenu à Milford en1771, il effectua l'année un nouveau voyage dans les Indes occidentales.

En 1773, il s'associa avec Félix Graham,dont les opérations commerciales s'étendaient de Michilimackinac à Green Bay et au Mississipi.

Il se rendit au postequi lui fut assigné par Montréal et la route de l'Ottawa.

Pendant les années 1773 et 1774, il fit la traite des fourruressur le fleuve Saint-Pierre (St Peter's river), affluent du Mississipi, et, après un voyage à Mackinac, il reprit sesaffaires en 1774 et 1775. Les difficultés qu'il rencontra parmi les Indiens des Plaines, la concurrence qui ne cessait de s'accroître dans lecommerce des fourrures et les troubles qui éclatèrent dans les colonies anglaises éloignèrent Pond du Mississipi.Avec d'autres traitants, il se rendit alors au nord-ouest du lac Supérieur.

Lorsque, en 1775, un important commercede fourrures, axé sur la voie du Grand Portage, se développa dans le territoire que la Compagnie de la Baie d'Hudsondominait grâce au poste de Cumberland fondé par Samuel Hearne en 1774, un plan de campagne fut soigneusementétabli : l'exécution de ce plan explique la présence de Peter Pond au lac Dauphin pendant l'hiver 1775-1776.

Aucours des deux hivers suivants, il fit du commerce au confluent de la rivière Sturgeon et de la Saskatchewan duNord.

La révolte des colonies américaines obligea Pond et les autres trafiquants à faire de Montréal le centreprincipal de leurs opérations.

En 1778, soutenu financièrement par des négociants canadiens, il entreprit de suivreles expéditions d'Alexander Henry et de Thomas Frobisher sur la rivière Churchill et de pénétrer, par le MethyPortage (Portage la Loche), jusqu'à la rivière Clearwater et à l'Athabaska.

Apparemment, il quitta l'Athabaska en1780, mais il retourna avec Waden au lac la Ronge, où il passa l'hiver 1781-1782 Il hiverna au lac d'Isle à la Crosseen 1782-1783, et probablement dans 1'Athabaska en 1783.

Il partit pour Montréal en 1784, après avoir organisé lecommerce des fourrures pour le compte des négociants canadiens dans l'Athabaska et le Mackenzie.

Ayant dresséune carte sommaire de la partie nord-ouest du continent, il conclut des explorations du capitaine Cook que leMackenzie débouchait dans le golfe de Cook (Alaska).

Il retourna dans la région en 1785 pour vérifier sesconclusions, et, deux ans plus tard, il découvrit probablement l'embouchure du Mackenzie dans le lac des Esclaves.Il regagna Montréal en 1788, laissant à Alexander Mackenzie le soin de découvrir l'embouchure réelle du fleuve dansl'océan Arctique. L'Oeuvre essentielle de Peter Pond consista à franchir le Methy Portage et à commence l'exploration du bassin duMackenzie.

En outre, il organisa, dans la région de la rivière la Paix (Peace river), un service d'approvisionnementsqui permit le fonctionnement du commerce des fourrures entre le Nord-Ouest et Montréal, et il jeta les basesnécessaires à la réalisation des voyages de Mackenzie en 1789 et 1793. La contribution de Pond à la connaissance géographique de l'Amérique du Nord a été longtemps méconnue du fait deson manque d'instruction.

La relation écrite qu'il nous a laissée a été publiée longtemps après sa mort et sans subirde révision.

Elle ne couvre d'ailleurs que le début de sa biographie, qui en est la partie la moins significative.

SonOeuvre dans le Nord-Ouest canadien est surtout connue par les récits d'autres explorateurs, et ceux de ces récitsqui ont été publiés, en particulier le Journal d'Alexander Mackenzie, sont, pour des raisons faciles à comprendre,chargés de préjugés à son égard.

Sa carte est nécessairement inexacte puisqu'il n'avait ni les instruments ni lesconnaissances qu'eût exigés un pareil travail.

Elle n'en indique pas moins dans leurs grandes lignes les bassins dedrainage de l'océan Arctique et de la baie d'Hudson.

Pond fut avant tout un traitant de fourrures qui exploita lesressources du Mississipi à partir du lac Michigan, celles de la Saskatchewan, de la rivière la Paix et de la rivière desEsclaves.

Sa connaissance des langues et du commerce indigènes, les capacités qu'il manifesta dans l'exploitationet l'organisation des régions inexplorées lui permirent de jouer un rôle de premier ordre en effectuant un travailpréliminaire dont l'honneur et les bénéfices revinrent à ses successeurs plus qu'à lui-même.

Il fut incapable decontrecarrer les manOeuvres d'ambitieux qui eurent tôt fait de profiter de sa faiblesse et de déprécier son Oeuvre.En fait, il se trouva entraîné dans les difficultés d'une âpre concurrence commerciale et il dut en subir les pénalités.Non seulement sa position s'en trouva affaiblie, mais les jalousies qu'il suscita lui firent attribuer la responsabilité descomplications relatives à la détermination de la frontière entre les États-Unis et le territoire britannique.

On nesaurait cependant lui contester l'honneur d'avoir réalisé l'organisation économique du bassin du Mackenzie, sanslaquelle l'Oeuvre de ses successeurs n'eût pas été possible.. »